En fait, c’est des mecs que j’ai rencontré à Londres l’an dernier, un peu par hasard, lorsque Jon et Arthur faisaient leur échange universitaire Erasmus (et quelles études : Sciences Po !). Des Sciences Po qui font de la musique ? Eh ouais. Jon a contacté Arthur en octobre 2007 par l’intermédiaire d’une annonce sur le mur de la Grande Ecole. Ils avaient le même âge, les mêmes influences musicales. Aujourd’hui le groupe est composé de quatre membres, Arthur (guitare), Jonathan (guitare), Fred (batterie) et Hugo (basse, synthé, orgue). Euh…  L’orgue ? Ca a l’air marrant.

A Londres ils sont repérés sur le net par l’équipe de BBC Introducing pour figurer dans la playlist du show de Tom Robinson, Fresh on the Net. La chanson Elliptical Premises/ McBeth passe sur les ondes anglaises il y a un peu plus d’un an, en juin 2010. « Duellum », le nom, vient d’un poème de Baudelaire (en fait ce sont quand même des intellos). Au début influencés par les Strokes, Libertines, Kooks (comme tout le monde à 15 ans), aujourd’hui, ils s’orientent plus vers la musique dite savante, à moitié pop, « musique mathématique, géométrique » dont leur point de repère principal est Phoenix. Ils écoutent aussi beaucoup Steve Reich et Philip Glass, pionniers de la musique minimaliste. A la question « pourquoi il faut écouter Duellum ? », les réponses sont variables : c’est nouveau et c’est de la musique pour des musiciens, de la musique construite et apparemment c’est aussi le renouveau de la French. Bref, c’est des mecs cools en plus d’être beaux gosses, à écouter (et télécharger les morceaux gratuitement) sur http://soundcloud.com/duellumusic.

 

Et un peu de lecture du soir :

Charles Baudelaire, Duellum.

Deux guerriers ont couru l’un sur l’autre, leurs armes

Ont éclaboussé l’air de lueurs et de sang.

Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes

D’une jeunesse en proie à l’amour vagissant.

 

Les glaives sont brisés ! comme notre jeunesse,

Ma chère ! Mais les dents, les ongles acérés,

Vengent bientôt l’épée et la dague traîtresse.

– O fureur des cœurs mûrs par l’amour ulcérés !

 

Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces

Nos héros, s’étreignant méchamment, ont roulé,

Et leur peau fleurira l’aridité des ronces.

 

– Ce gouffre, c’est l’enfer, de nos amis peuplé !

Roulons-y sans remords, amazone inhumaine,

Afin d’éterniser l’ardeur de notre haine !