Dimanche soir contre la meilleur défense de ligue 1, le DFCO joue sa life. A la Sarkozy.  C’est stop ou encore. 90 minutes pour vivre, 30 minutes de plus qu’il n’en faut à Bruce Willis pour sauver Los Angeles. Amenez un défibrillateur.

Une défaite dimanche, et l’an prochain il faudra enfiler le chasuble pour aller taper Laval. Une branlée, et Younousse Sankaré peut s’asseoir sur ses primes de match et raser les murs un bon bout de temps.

Sans déconner, qui y croit ? Ce matin encore, je taille le bout de gras avec Pascal, mon assureur, je le sonde sur les chances de maintien du DFCO. Lui aussi, pourtant d’un optimisme commercial à toute épreuve, me dit qu’il « ne les voit pas ». C’est cuit. 5 matchs sans planter le moindre cachou, une éternité. Des passes à l’adversaire, la combativité d’un régiment de neurasthéniques, des corners de merde, une défense aux abois, Sébastien Pérez parachuté directeur sportif, des centres au 3ème poteau, Koro Koné l’homme qui ne savait pas cadrer, et j’en passe. Le constat est sévère.

J’ai été bien gentil pendant un an à écrire des papiers d’encouragement, à dire que Benjamin Corgnet était un authentique crack, mais là c’est le moment de pousser une gueulante. Et puis non. Je suis comme Thomas Guerbert après un contrôle manqué, je me résigne.

Je vais pas vous faire le couplet du :  « ces mecs là sont trop payés », parce que d’une c’est faux ; ou encore la sérénade sur le respect des valeurs, des couleurs ou du supporter. Parce que c’est des conneries. Le footballeur moderne se tamponne comme de son premier caleçon de l’honneur que ça représente de revêtir un maillot.

Patrice Carteron, Palme d’Or à Cannes ?

Mais il y a quand même un truc qui me chiffonne avec la bande à Carteron. On dit : « Dijon joue le maintien ». Je suis désolé, mais c’est des salades ! Dijon ne joue pas le maintien, Dijon joue petit bras, quand il ne déjoue pas simplement. La défaite, par nature, est une chose acceptable, à condition seulement de férailler un peu, de se bagarrer, d’avoir la niaque, bordel. Contre l’AJA dans une configuration derby, j’ai vu onze mecs apathiques, pas plus aptes à animer le jeu que Jean-Paul ou moi. Pour dire franchement les choses, cette fin de championnat, c’est un peu comme une campagne d’Azincourt, mais sans vrais soldats. Même le peuple grecque (qui en matière de descente aux enfers s’y connait), se révolte contre la vie chère et sa situation de mise sous tutelle financière. A Dijon, pour quand la révolte ? En Bretagne pour la der ? Si le DFCO ne défend pas plus que ça son bifteck dès dimanche contre le Téfécé, ce sera la fin, une fin en eau de boudin.

Sans amour-propre, sans audace. Comme si on avait refourgué sans guerroyer le duché de Bourgogne aux Habsbourg d’Autriche en 1477 (cette comparaison est entachée d’une imprécision historique tout à fait volontaire). Impensable !

Un dernier mot sur Pat’ Carteron. A qui, à l’approche de la quinzaine cannoise, il faudrait décerner une palme, ou un prix d’interprétation. Après son tapage hebdomadaire plus ou moins grand-guignolesque par voie de presse. Quel attentisme mes aieux ! Pat, c’est l’anti-coaching par excellence : on perd, on ne change rien. 5 matchs pourris qu’il aligne scrupuleusement la même équipe. Alors même que les performances catastrophiques de ses hommes indiquent au minimum un changement de schéma tactique. Quand on pense qu’il est pressenti pour remplacer l’excellent Rudi Garcia au LOSC. On appelle ça perdre au change.

Bon sinon dimanche, ramenez vous à Gaston avec talisman, patte de lapin et rose de Jericho, parce que c’est pas gagné. Et comme disait Diego Maradona, le Borges du football : « Arriver dans la surface et ne pas pouvoir tirer au but, c’est comme danser avec sa soeur. Cela ne sert à rien ». Celle-là, elle est pour Brice Jovial. Allez, on se retrouve à l’étage inférieur. Salut !

Julian-Pietro Giorgeri