A l’heure où vous lisez ces quelques lignes, Breton est (déjà) en tournée aux Etats-Unis. C’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, car en moins d’une année le combo du sud de Londres semble tout renverser sur son passage.

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5 places à gagner pour le concert de Breton au Consortium, dimanche 23 septembre (19h). Pour participer, il suffit de poster un commentaire. Les gagnants seront contactés par mail la veille de l’événement.

On peut même parler de tour de force, tant la hype anglaise semble accélérer son concassage des jeunes pousses. Breton a préféré dès 2007 brouiller les pistes et jouer d’autres cartes. Qu’on ne s’y trompe pas, nous avons ici affaire à un collectif qui rassemble évidemment les membres du groupe, mais aussi des vidéastes, des plasticiens et autres bidouilleurs de génie dans le bien nommé Breton Lab du sud de Londres.

Théorie du Do It Yourself en 2012 ? On en connait qui se sont déjà cassés les dents… mais c’est justement en favorisant une alchimie entre les clips et les morceaux que l’identité de Breton devient remarquable. La presse britannique s’emballe d’ailleurs très vite avec le single Edward The Confessor, titre cabossé, clip étrange et visuellement très abouti. Encore aujourd’hui le fleuron du groupe.

Et les singles s’enchaînent, comme si depuis son laboratoire Breton n’attendait qu’un starter pour faire déferler son électro abrasive. Interference est en ce sens le morceau (et le clip, mon dieu quel clip !) avec certainement l’alchimie du laboratoire la plus aboutie, et la véritable marque de fabrique de Breton. On suit avec stupéfaction un quidam du nord de l’Angleterre, tout droit sorti de Trainspotting dans ses activités plus ou moins ordinaires et plus ou moins licites, le tout en nous concentrant uniquement sur sa nuque de taureau rasée de près. Musicalement, c’est un hymne : le genre de morceau qui vous reste dans la tête immédiatement et pour toujours. La voix inquiète de Roman Rappak rebondit sur une électro monumentale, comme si Klaxons avait été nourri au biberon de Terminator X de Public Enemy. Magistral.

On pouvait alors être légitimement déçu avec leur tout premier opus chez Fat Cat Records, l’énigmatiquement nommé Other People’s problems. Et bien ce n’est pas le cas. En variant subtilement les ambiances, en enfilant les hits comme des perles et imprimant immédiatement une patte qui n’appartient qu’à eux, Breton signe un album remarquable de cohérence. Ajoutez à cela que leurs performances en concerts s’améliorent de semaine en semaine, Breton aime vraisemblablement sortir de son labo.

Alors, je ne saurais trop vous conseiller de venir dans la très belle salle du Consortium le dimanche 23 septembre. Sabotage a usé de son flair le plus aiguisé pour faire venir un groupe à Dijon dont l’ascension est déjà vertigineuse. Et quelque chose me dit que très vite vous pourrez alors fanfaronner en disant « j’y étais ».

– Emmanuel Pop

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5 places à gagner pour le concert de Breton au Consortium, dimanche 23 septembre (19h). Pour participer, il suffit de poster un commentaire. Les gagnants seront contactés par mail la veille de l’événement.