Qui a dit que ça ne bougeait pas à Dijon ? Rien que samedi soir, tu avais le choix entre la soirée de ré-ouverture de l’Eldo, une boum aux Tanneries, le festival Novosonic à l’atheneum, une soirée handball au Palais des sports, et ce dont nous allons parler, ici et maintenant : l’Alleycat des Gandhis.

Chez Sparse, ça faisait un moment qu’on en parlait, de cet Alleycat ! À vrai dire, on était chaud depuis qu’on avait appris son existence. Mais au fait, c’est quoi un Alleycat ? Pour faire simple, disons qu’il s’agit d’une balade urbaine à vélo, le plus souvent de nuit, pendant laquelle des lieux d’une ville sont à rallier les uns après les autres. Des défis et des épreuves cocasses sont à relever pour gagner le droit d’aller d’un point à un autre. Une sorte de chasse aux trésors, une course d’orientation à faire de préférence en équipe.

Pour faire encore plus simple, on peut également dire que c’est un vrai moment d’amitié et de partage, de sport et de pure adrénaline. Soyons honnête, par moment, ça envoie grave niveau vélo. Bref, quand on aime les deux roues, c’est un truc à faire au moins une fois dans sa vie. Allez. Assez parler, c’est le moment d’enfourcher ton vélo, direction l’atheneum pour le départ de cet Alleycat des Gandhis.

Le gang des Lyonnais, les coursiers de Besac/Lausanne
VS les Dijonnais

Dans le milieu, tout le monde était au parfum que le point de ralliement se trouvait à l’atheneum aux alentours de 18h, mais les initiés savaient aussi qu’en off, une virée au Vélodrome était prévue en amont, histoire de tourner les jambes. Donc en fin d’aprem, ça arrive de tous les côtés sur le campus: des groupes de 1, de 3, de 10 personnes. Ça débarque sévère mais dans la bonne humeur car chacun sait que ce soir, on va faire ce qu’on aime: « rider ».

Les fixes sont de sortie, quelques roues libres aussi, et tu sens tout de suite que contrairement à ce qui se dit dans la presse mainstream, les fixes et le vélo urbain, ce n’est pas qu’une mode, c’est carrément un état d’esprit et un vrai mode de vie. Vu le froid et l’attente (le départ étant décalé d’une heure pour attendre des gars de Besançon), tout le monde trouve refuge à l’atheneum où la soirée Novosonic se prépare.

Cléa et Pauline, les organisatrices, arrivent, font signer un petit papier de responsabilité que personne ne lit, et donnent les premières cartes de Dijon ainsi que les règles du jeu. Les équipes se forment et on sent qu’il y a un peu de revanche dans l’air tellement les Dijonnais (team Rockets) avaient pris une tôle au dernier Alleycat de Lyon. Les coursiers de Besac, eux, sont sereins et les Lyonnais (venus en nombre) sont arrivés à Dijon la veille pour une soirée qui aurait pu laisser plus de traces. Les autres équipes, dijonnaises pour la plupart, se préparent dans le calme mais avec une grosse envie de parcourir leur ville en long, en large et en travers.

 

« Quand on arrive en ville, tout le monde change de trottoir »

Les dernières consignes sur la sécurité données et c’est le départ façon Le Mans. Sauf que là, tout le monde court en gueulant sa fureur de vivre sur 150 mètres pour rejoindre son vélo. Les équipes se dispersent, direction le point central de la soirée (le Chez Nous dans la petite ruelle place du Marché) afin de récupérer le premier des quatre manifestes. Quatre secteurs de la ville vont devoir être explorés, et trois à quatre épreuves seront à relever dans chaque secteur. Une fois chaque manifeste terminé, il faut aller en chercher un autre au Chez Nous et ainsi de suite. La première équipe qui termine les quatre manifestes remporte l’Alleycat des Gandhis.

Le team Rockets envoie du bois dès le départ, il est 19h30, il neige, il caille, mais ça roule fort et ça roulera très fort toute la soirée, jusqu’à 23h environ. Disons-le tout de suite, il y aura quelques feux rouges oubliés et des vitesses pas trop respectées, mais ça maîtrise coté Rockets malgré le pignon fixe et l’absence de freins sur la plupart des vélos. C’est plutôt les automobilistes qui parfois rendent le ride dangereux…

Ceci dit, c’est clair qu’une quarantaine de riders (quelques nanas et majoritairement des gars) avec des vélos que Mad Max n’aurait pas renié, ça fait bizarre. Mais c’est beau.

Il ne fait plus froid. Faut dire que sillonner la ville à fond, ça réchauffe : du parc de la Colombière jusqu’à Monchapet, en passant par la fac, le potager collectif (une soupe aux potirons y est distribuée), un arrêt chez l’habitant (petit cocktail à base de rhum offert par des sirènes, mais pas le temps de rêver, faut pas se perdre en route), un arrêt au stand à la Rustine, et enfin l’arrivée aux Tanneries. Pas trop le temps non plus d’apprécier Dijon by night, ça va vite, il faut faire attention au tram, aux piétons, aux voitures…

Une orga au top

En arrivant aux Tanneries, tout le monde se félicite, la fatigue est oubliée, on est proche de l’état de grâce, le corps est en harmonie avec l’esprit, c’est top. Un dernier ride pour aller chercher à manger, puis retour aux Tanneries. La soirée ne fait que commencer puisque pour l’occasion, les Tanneries avaient même dressé le grand drapeau blanc « Vélorution ». Bonus au moment de la remise des prix: Bicycle Race de Queen tourne sur les platines.

Pour la petite histoire, ce sont des Dijonnais qui ont gagné : Edgar qui roule régulièrement, Maxime qui fait du BMX et Ted pour qui c’était seulement le deuxième Alleycat. Arrivent ensuite les coursiers de Besac/Lausanne, tandis que les Rockets finissent troisième. Les Lyonnais, eux, arriveront sixième derrière le team de la Rustine (ou alors c’est l’inverse) mais au final tout le monde s’en fout : chacun à son rythme, chacun son plaisir.

En fait, celle qui est vraiment à féliciter, c’est l’équipe organisatrice : Cléa, Pauline et tou(te)s leurs potes. Un parcours inventif et diversifié, des épreuves nombreuses et suffisamment difficiles, des checkpoints sympas et accueillants. Tout était top !

La prochaine fois, viens avec des potes. Un Alleycat, c’est une belle leçon de vie concentrée sur une soirée dont tu ne sors pas indemne. Ride free or die.

– Lalmax

Photos : Lalmax