Les gens de la rédaction de Sparse sont des enfoirés d’égocentriques. En plus de ne pas répondre aux mails, d’envoyer leurs papiers en retard et sans image, ils ont exigé de voir leurs top 5 publiés séparément. Défoncez-les dans les commentaires. En plus ils mettent jamais de rock dans leurs classements minables.

 

 

Bat For Lashes – The Haunted Man
(Parlophone / EMI)
Pour ce troisième album, Natasha Khan, personnage singulier de la scène pop anglaise, décide de tomber le masque. Elle n’est plus cette hippie un peu excentrique à la créativité débordante. Elle approfondit ici son travail autour des orchestrations, qui se font plus denses, et s’approprie un chant épuré, forcément sincère.

 

 

 

Evian Christ – Kings and them
(Tri Angle)
Il s’agit d’une mixtape et non d’un album, sorte de compilation du jeune Anglais Joshua Leary qui s’est fait connaître il y a à peine un an en créant le buzz autour de ses prods, balancées innocemment  sur Youtube. Pas étonnant alors de le voir signer sur Tri Angle, label qui a tout misé cette année sur la witch house, sorte de hip-hop souillé par un traitement drône des instrumentations. Un somnifère et dodo.

 

 

 

John Talabot – fIN
(Permanent Vacation)
Premier long format de l’artiste espagnol qui se lance dans l’aventure house, en restituant parfaitement toute la chaleur et le groove nécessaire à ce genre de production. Ça pourrait vite devenir ennuyeux, mais la véritable prouesse de l’album, c’est d’arriver à s’émanciper du format traditionnel house en déroulant des constructions lentes, permettant d’atteindre des moments d’extase insoupçonnés.

 

 

 

Philip Glass – Rework
(Orange Mountain Music)
Exercice délicat que celui de l’album de reprise, surtout lorsqu’il s’agit de s’attaquer à la carrière d’un compositeur insatiable comme Philip Glass. Pour fêter les 75 ans de l’artiste, Beck a réuni sur un album douze producteurs remarquables, avec notamment Amon Tobin, Dan Deacon, Pantha du Prince et Nosaj Thing. Mais c’est sans aucun doute Beck qui lui fait le plus beau cadeau en réunissant cinq ans de ses compositions sur un morceau épique de vingt minutes.

 

 

Tristesse Contemporaine 
(Pschent / Dirty)
Prenez une pianiste japonaise, un guitariste suédois et un MC trip-hop londonien d’origine jamaïcaine, tous résidants à Paris et enregistrant un album produit par Pilooski, et vous obtiendrez le plus bel exemple de réussite du modèle d’intégration à la française en 2012.

 

 

 

 

 

Holograms – Holograms
(Captured Tracks)

Quatuor descendu en bus de Suède jusqu’aux quartiers nord de Manchester. Qu’est-ce qui pousse quatre rejetons scandinaves à revisiter quasi-texto le tandem post-punk/coldwave anglaises alors qu’ils sont nés après la fin du mouvement ? Le silence qui sert de réponse est bienvenue et permet de profiter des salves tranchantes et ironiques de ces Holograms bien concrets.

 

 

 

Quakers – Quakers
(Stones Throw)
Geoff Barrow met une capuche, fait le malin en (bonne) compagnie d’un paire de hiphoppeurz et c’est Quakerz qui sort de la mine. Attention, ici rien à voir avec les farmers guindés et religueux vendus par les States, c’est de la faille tellurique, du son rond de Californie, du dégâts sonore et jouissif, avec des vrais feulements de puma dedans.

 

 

 

Lee Ranaldo – Between The Times And The Tides
(Matador)
Quand Thurston Moore offre au Consortium ses premiers slams publics, Lee Ranaldo sort cette année son douzième album solo en marge d’un Sonic Youth branché aux soins palliatifs. Précis, construit, le numéro 33 du top 100 des grateux mondiaux se paie même le luxe d’un Steve Shelley à la bastoche et d’un John Medeski au Farfisa. New York, New York chantait Mminelliinelli debout sur une chaise, Ranaldo lui est assis au coeur de sa ville chérie et la fête avec classe.

 

 

 

 

ex-aequo : The Raveonettes – Observator et Nick Waterhouse – Time’s All Gone
Le duo Sharin Foo & Sun Rose Wagner continue de descendre dans le noir de leur musique, ajoutant cette fois un piano bastringue, simple et sexy comme un bus d’écolières fifties. Young And Cold ouvre la petite demi-heure d’album. Pas mieux. Nick Waterhouse est né en 1986, a fait du punk et porté des jeans slim. Aujourd’hui, non content de produire l’excellente galette des Allas Las, le beau gosse se la joue sixties avec du nerf. C’est sec comme un coup de trique donné par Robert Mitchum, ça groove sévère et ça balance les autres copies d’Eddie Cochran dans le tas de sable.

 

 

 

Alt-J – An Awesome Wave
(Infectious Music)
Il faut écouter Fitzpleasure, cachée au creux de l’alboum, avec ses basses grassouilles, sa guitare façon Morriconne et son ralenti à faire bouger les décolletés serrés sur t-shirt façon hipster. Les quatres mômes de Leeds ne savent sans doute pas jouer au foot, devaient peut-être prendre plaisir à faire leur devoir de math et continueront certainement à inventer des figures imposées dans leur dada-pop à base de cut-up frais et rasés de près.

 

 

 

 

RZA – The man with the iron fists (OST)
(Soul Temple)
Le talent du producteur du Wu-tang s’étend donc jusqu’au monde du cinéma sur lequel il a toujours lorgné. Avant de voir si le film vaut le coup, l’album est déjà tout à fait audible, avec notamment un featuring probant avec les Black Keys.

 

 

 

 

Reks – Straight no chaser
(Brick Records)
Un album équilibré avec d’excellents instrus de Statik Selektah. Du très bon.

 

 

 

 

 

 

Roc Marciano – Reloaded
(Decon)
Il est célébré par les plus grands sur Twitter : Raekwon, Alchemist ou encore Busta Rhymes ont su reconnaître le potentiel du rappeur de Long Island qui pose ici sur des sons glauques et glacieux dignes de la grande époque de Mobb Deep.

 

 

 

 

Klub des Loosers – La fin de l’espèce 
(Les Disques du Manoir)
Il a réussi une nouvelle fois son coup. Après avoir su mettre en poèmes cyniques et drôles les limites post-adolescentes, voilà que Fuzati arrive à cerner exactement les symptômes du jeune trentenaire, le tout sur des productions ciselées.

 

 

 

 

Termanology & Lil’ Fame – Fizzyology
(Brick Records)
Ou la réunion des rappeurs porcins de 1982 et de M.O.P : des sons crados et entêtants, des flows confirmés, et des grillz étincelants. Parfait. Ces deux là n’ont pas des têtes de génie, et ce n’est évidemment pas ce qu’on leur demande de toute façon.

 

 

 

 

 

Franck Ocean – Channel Orange
(Def Jam)
Juste le type qui te fait enfin aimer le R&B sans que tu t’en rendes compte.

 

 

 

 

 

Grimes – Visions
(Arbutus)
Chant des sirènes et électro cabossée. L’annulation de son concert en novembre dernier à la Vapeur a été vécu par Sparse comme un drame national.

 

 

 

 

 

Bat For Lashes – The Haunted Man
(Parlophone / EMI)
Parce que ça arrive pas souvent la chair de poule pour tous les morceaux. À écouter avec modération si vous avez des problèmes de peau.

 

 

 

 

 

Quantic and Alice Russel  – Look Around The Corner
(Tru Thoughts)
Quantic retrouve sa muse de l’époque du Soul Orchestra pour un retour au groove décontract’, avec toujours cette pointe latino qu’il ne lâche pas depuis quelques années, depuis qu’il vit en colombie. Du lourd.

 

 

 

 

Menahan Street Band – The Crossing
(Dunham / Daptone)
Beau comme une B.O. de Roy Bud en 1975. Tom Brenneck et ses potes new yorkais sortent leur second album apres la parenthèse Charles Bradley. Groove ambiant à écouter sur la route.

 

 

 

 

Nick Waterhouse – Time’s All Gone
(Innovative Leisure Records)
Orchestre, cuivres, cordes et tout le tintouin. Le californien a 25 ans et compose déjà comme un vieux briscard. De la soul ultracalibrée qui sent bon la fin des 50’s. Même les rockeurs le kiffent. Une pépite.

 

 

 

 

Quakers – Quakers
(Stones Throw)
Sorte de combo all star hip-hop produit par Geoff Barrow (Portishead) et sorti sur l’excellent label Stone Throw. Enchainement ultra rythmé de bombe hip-hop énergique à l’esprit 90’s. 27 titres de 2 minutes environs avec invités, entre autres, Dead Prez, Guilty Simpson, Aloe Blacc ou Prince Po des Pharcyde.

 

 

 

Antibalas – Antibalas
(Daptone)
Premier album chez Daptone Records. Rien à dire. Comme d’hab’, du Antibalas. Rien de plus. Les papas de l’afrobeat de maintenant. Par contre c’est de l’afrobeat : l’album dure 1h50, y’a que 6 titres.

 

 

 

 

 

Grimes – Visions
(Arbutus)
Un disque plaisant et planant dans lequel on plonge volontiers pour découvrir l’univers fascinant de Grimes. Dommage qu’elle ait annulé sa tournée française.

 

 

 

 

Cloud Nothings – Attrack on Memory
(Wichita)
L’album énervé de l’année, quand des types au look de geek se prennent pour Kurt Cobain, l’album revival des 90’s, no future no past !

 

 

 

 

Chairlift – Something
(Young Turks)
Un album pop bourré de tubes aux sonorités 80’s, portée par la voix intense de Caroline Polacheck.

 

 

 

 

 

Air – Le Voyage dans la lune
(Virgin)
Air nous surprend en rythmant le monument de Méliès. Un album à écouter aussi tout seul, sans les images.

 

 

 

 

 

Chromatics – Kill for Love
(Italians Do It Better) 
Un des albums les plus attendus de l’année. Magnifique reprise de Neil Young en première piste, morceaux intimistes, entêtants… et la voix de Ruth Radelet.

 

 

 

 

 

Koncept – Awaken
(Soulspazm)
Du super hip-hop. Du rap à la sauce 90’s par un producteur américain, ancien employé de la boutique de disques Fat Beats. C’est positif et cool. Y’a plein de samples qui te rentrent dans le crane comme sur le titre Awaken ou Too Late. T’as envie d’écouter à fond ce truc dans la rue, juste à la cool.

 

 

 

Bad Brains – Into  The future
(Megaforce)
Le retour des vieux harcoreux rastas est une réussite, et c’était pas gagné d’avance. On est dans ce que les Bad Brains savent faire, sans grande originalité, mais c’est très bon. Le tout est heureusement soutenu par la voix du chanteur historique du combo: HR.

 

 

 

Dead Can Dance – Anastasia
(PIAS)
Sans nouvelle depuis 1996, et puis, boum ! Un album arrive comme si rien n’avait changé entre temps. La prod’ est toujours la même : un poil variét-world, son clair… Mais ça fait plaisir d’entendre dès le premier titre la voix rauque et embrumée de Brendan Perry, puis celle de Lisa Gerrard. Toujours, beau, lent et entêtant. Les vieux vont bien.

 

 

 

David Shaw & The Beat – So It Goes
(Her Majesty’s Ship)
Belle découverte 2012 et bel album, grâce à ce Mancunien installé à Paris et activiste électro de l’ombre. Pour ce premier album solo, il triture le son entre new-wave et électro pop pour dancefloor. Rien n’est à jeter. Les titres The Jacqual ou Infected ont un goût de « reviens-y » et Transe in mexico est une tuerie.

 

 

 

Indian Jewelry – Peel It
(Reverberation)
Fumeux, on l’est forcément quand on est un groupe d’Austin, patrie du rock psyché. Là, en plus des delays dans les guitares, le groupe a ajouté une sauce presque british, shoegaze ou cold à la Bauhaus, comme sur le titre qui ouvre l’album. Et le morceau Eva Chérie est… beau.

 

 

 

 

Air – Le voyage dans la lune
(Virgin)
Album rêveur, pour regarder par la fenêtre, Le voyage dans la lune est sorti en février 2012, accompagnant la sortie du Voyage dans la lune de Georges Méliès dans sa version colorisée. Après Virgin Suicide, la nouvelle BO réussie de Air.

 

 

 

 

Tristesse Contemporaine – Tristesse Contemporaine
(Pschent / Dirty)
Groupe métissé au nom totalement dépressif qui s’approprie un registre grave et minimaliste. Une danse fébrile en neuf mouvements qui rappelle la coldwave avec plus de talent et de modernité que Lescop.

 

 

 

 

 

Alt-J – An Awesome Wave
(Infectious Music)
Malgré des faiblesses, c’est un album qui se tient et qui a pas mal tourné cette année. Premier opus prometteur pour les minots de Leeds qui passent (un peu trop) du coq à l’âne en assurant pleinement dans les phases les plus soft. C’est beau, et ça peut devenir très beau.

 

 

 

 

Chromatics – Kill For Love
(Italians Do It Better)
Chromatics a tout pigé et le confirme avec Kill For Love. Une chanteuse spleenée à la voix chaude et languissante, des textes sentimentaux, des sonorités disco qui te donnent envie de te secouer gracieusement. Kill for love = Chef d’œuvre, n’ayons pas peur de le dire.

 

 

 

 

Bat For Lashes – The Haunted Man
(Parlophone / EMI)
Natasha Khan affirme son style et se défait de la sophistication pompeuse à laquelle elle nous avait habitué. Une pop élégante et classique qui a déjà conquis un cercle de fidèle, notamment chez les fans de Kate Bush. Mention spéciale pour les titres All your Gold et Marilyn.

 

 

 

 

Raime – Quarter Turns Over a Living Line
(Blackest Ever Black)
Le duo Anglais adore mixer de la jungle lors des soirées Boiler Room à Londres et nous pond un magnifique disque de techno-post-punk. Noirceur, fin du monde, souffrance et ambiance dépressive à souhait. Bien meilleur que le Prozac.

 

 

 

 

 

Kindness – World, You Need A Change Of Mind
(Female Energy / Polydor)
Pour SEOD, Swingin’ Party et House, essentiellement. Sorte de disco lente et atmosphérique, qui s’écouterait l’été avec une paille dans le bec, direction le lac d’Arc-sur-Tille.

 

 

 

 

Shed – The Killer
(50 Weapons)
Avec ses compositions ultra précises mêlant puissance et subtilité, Shed est le seul producteur de techno qui peut faire chialer les gens alors que sa musique est facilement comparable à une grenade prête à te péter dans les mains.

 

 

 

 

Chromatics – Kill For Love
(Italians Do It Better)
Album de l’année. Next.

 

 

 

 

 

Ryan Hemsworth – Last Words
(Wedidit)
Le symbole de cette nouvelle génération d’artistes qui s’en tamponne de vendre des disques, qui fait de l’électro, du hip-hop et de la bass music dans un seul morceau de 4 minutes… qui est déjà en 2015 en fin de compte.