David Fincher débarque sur le petit écran avec la série politique House of Cards. Attention, on est déjà accroc.

The Wire et Damages sont terminées, on ne s’en remettra toujours pas. Et House of Cards est arrivée. Fincher lance cette nouvelle série, d’après une première version british et au casting 4 étoiles sur la plate-forme reine du streaming et de la VOD américaine : Netflix. Une première d’ailleurs pour le site.

House of Cards, c’est l’histoire de Frank Underwood, membre de la chambre des représentants à Washington qui pense que le poste convoité de secrétaire d’État lui sera dû comme prévu, après 20 ans de bons et loyaux services. Hé ben non, il lui passe sous le nez, on lui préfère un gars plus jeune. Frank décide alors de se venger et de détruire tous ceux qui se trouveront en travers de sa route. Pour cela, il trouve plusieurs alliés, dont les deux personnages féminins principaux : sa femme (Robin Wright) aussi froide que classe et une jeune journaliste un peu trop ambitieuse (Kate Mara, la sœur de Rooney, la Lisbeth Salander version Fincher).

Vue la qualité, HBO aurait pu aisément pondre ce nouveau petit joyau. Oui mais voilà, Netflix devance la chaîne de TV en proposant une nouvelle façon de mater une série, en la consommant non pas par épisode, patiemment, semaine après semaine mais en une saison d’un coup (ou plutôt les 13 premiers épisodes, en sachant qu’il y en aura 13 autres). Ainsi la série est accessible (quasiment) dans sa totalité, directement en un clic, partout.

Manipulation, corruption, violence

House Of Cards doit beaucoup à sa mise en scène irréprochable et à ses acteurs. Car oui, certes, on a déjà vu des séries de politiciens véreux prêts à tout pour arriver à leur fin. On sait pertinemment qu’il y aura de la manipulation, de la corruption, de la violence, bref, tous les signes distinctifs de la noirceur de la politique américaine. Mais Kevin Spacey est excellent, cynique à souhait, on l’avait pas vu comme ça depuis Se7en ou American Beauty. L’acteur se confie directement au spectateur (où devrais-je dire internaute?), nous délivrant ses véritables intentions derrière un discours policé. Jouissif.

Au-delà de l’éternel pitch « entrez dans les coulisses du pouvoir », House Of Cards lorgne forcément du côté du thriller mais nous dévoile aussi les liens très étroits voire malsains entre le journalisme et le gouvernement. Reste évidemment la réalisation impecc’ de Fincher, dans la lignée de The Social Network, avec des plans tous parfaits, d’une rigueur maladive.

Voilà, il n’y a plus qu’à regarder tous les épisodes de House Of Cards d’affilée, parce que cette série le mérite bien. Tremble, HBO, tremble.

– Alice Chappau