Pour un Dijonnais, Le Creusot, c’est comme Dijon pour un Parisien : un trou du cul sans intérêt. C’est un tort. La communauté Creusot-Montceau, c’est 100.000 habitants. Et comme la région est sinistrée économiquement depuis plus de 30 ans, tout est fait par les institutions et les structures du coin pour faire bouger les gens : salles de musiques actuelles, expos, festivals… dont les Giboulées. Mais les gens au Creusot, et ben c’est pas facile de les bouger. Pour cette 13ème édition, la programmation (à quelques rares exceptions) avait de la gueule. La fréquentation un peu moins. Retour sur l’événement en cinq points.

Giboulées (c) Nicolas Boeuf

INDICE TRANSPI.
Le Creusot, sud Bourgogne, on sait jamais s’il va faire beau ou pas. Mélange d’averse, de vent, de gris et de soleil à l’extérieur, pas grand monde dans la grande Halle des Sports vendredi et samedi donc pas grand chose pour se réchauffer. Heureusement qu’on a pu squatter l’espace VIP à gogo, avec nos pass presse de vilains bobos dijonnais.

POINT FASHION WEEK.
On a croisé un peu de tout. Clairsemé, brassage des genres. Quelques dreads égarées en souvenir de la grosse soirée reggae de l’édition 2013, des jeunes en sacs à dos, des couples venus voir Gaëtan Roussel, des skateurs. Bonus duo de choc avec Alain Baumel (député et président de l’agglo) et André Billardon (maire du Creusot) en costard et coupe de champ’ à la main.

CE QU’ON A AIMÉ, AU FINAL.
– Faire venir 2 Many Dj’s au Creusot, c’est quand même LA grande classe. Les mecs assurent derrières leurs platines et sont sympas comme tout.

– Nasser. Les Marseillais ont montré à tous les autres groupes comment on balance en 10 minutes pour t’offrir un son propre et gros show rock électro.

– BRNS. Un live classe, des mecs cools. Point barre.

– Johnny Mafia. Les petits Auxerrois ont défoncé la scène le samedi après-midi. Gros rock garage. Énergie punk. Rien a envier aux grosses cylindrées de la grande scène. En plus, bien qu’ils aient 20 ans de moyenne d’âge, ils sont déjà bien à l’aise pour se déglinguer comme de vrais rockers.

– L’accueil et l’orga en général. Bien foutu, deux scènes à la Halle des Sports, c’est huilé comme des pros. Tout ça réalisé par une petite asso et des bénévoles. Chapeau bas.

– Gaëtan Roussel. Fan de l’EA Guingamp qui cherche désespérément à mater la finale de la coupe de France quelque part. Manque de bol, il jouait en plein pendant le match.

– Des autocollants I love JY avec une bite à la place du coeur, stickés un peu partout sur le site, dans les toilettes, etc. Message codé ? Hommage à Jean Yanne ? Un vrai mystère.

– Le poum  poum short ultra court d’HollySiz. Mais juste ça, hein. Elle veut pas qu’on dise que c’est la soeur de Vincent Cassel, alors on se rattrape sur un truc plus constructif.

CE QU’ON N’A PAS TROP AIMÉ.
– Le manque de fréquentation. Triste de voir 2 Many Dj’s devant si peu de monde pour finir le vendredi soir. Il vous faut quoi ? Putain de pont du 1er mai.

– Le site du festival. Un gymnase avec un peu de gravier devant. Pas glamour.

– Le festival porte trop bien son nom. Des Giboulées, t’en as tous les ans, que le festoche ait lieu en mars ou en mai.

– BB Brunes. Rien à foutre. Mais un beau parterre de groupie devant.

TAUX DE REBOND DANS UN AUTRE ÉVÉNEMENT.
– Johnny Mafia va continuer à raffler tous les tremplins de la région. En espérant qu’ils puissent aussi décoller ailleurs.

– Isaac Delusion. Électro-pop classe. Hype à fond. Ça lèvera pas les masses, mais ça va prendre un éloge de critique de ouf.

– Chablis Winston et Pierre-Olivier Bobo
photo : (c) Nicolas Boeuf