Pour vous, Sparse ne recule devant rien et n’hésite pas à mouiller la chemise. Dernière preuve en date, participer à l’une des plus fameuses courses à pied du monde : le marathon de New York.

course à pied

Non, je déconne. En fait, on va vous parler de la non moins légendaire course du Bien Public, organisée chaque année à Dijon. Vous vous sentez lésés par l’intro et vous avez les boules ? Vous pouvez quitter la page, vous avez déjà cliqué et donc nos statistiques vous ont pris en compte. Ce n’est pas parce qu’on a des barbes de gentils hipsters qu’on n’est pas de redoutables requins. Le biz avant tout. Wall Street, représente. En parlant de Wall Street, revenons donc à notre chère course du BP. Ouais, cette transition est foireuse.

Sparse vous livre tous ses secrets pour vous préparer à cette course mythique ! Premièrement, une bonne nuit de sommeil. Deuxièmement, faire le plein de glucides pendant plusieurs jours, c’est-à-dire des pâtes, du riz, du pain, ce genre de trucs. Et bien sûr, l’entraînement est à ne pas négliger. Voilà les conseils que pourrait vous donner un bouquin dans le style Men’s Health. Chez Sparse, on est plus YOLO. Décalquez-vous la gueule la veille de la course, dormez quelques heures, mangez un kebab. Ça ne vous tuera pas. La preuve, on l’a testé. En plus c’est une bonne excuse si vous terminez lamentablement entre des petits vieux et des mères de famille : « Non mais mec, t’aurais vu dans l’état que j’étais hier soir aussi. » True story.

Le problème, quand on picole trop, c’est qu’on finit par ne plus savoir ce qu’on fait. Comme s’inscrire à une course à pied, par exemple. Le second problème, quand on picole trop, c’est aussi qu’on n’a pas tellement la condition physique optimale pour ce type d’effort. Du coup, c’est un peu comme un mauvais remake de Very Bad Trip au moment du départ, quand on se retrouve entourés de mecs aussi paumés que toi d’un côté, et d’athlètes à fond dans leur objectif du jour de l’autre. Mais qu’est-ce que je fous là ? Allez, on entre dans le vif du sujet.

21 km de plaisir

Laconiquement, voici les principales informations de cette 23e édition de la course du Bien Public, qui s’est déroulée le 6 septembre dernier ; suivant un parcours de 21 km (pour les courageux) ou 10 km (pour les moins courageux, mais quand même), le tracé emprunté par les coureurs longe le canal de Bourgogne, aux environs du Lac Kir, avant de se terminer dans la cour des locaux du Bien Public. Deux courses intermédiaires pour les enfants sont également proposées, avant de laisser la place aux adultes. Et maintenant, voici mon ressenti de cette course, avec mes réflexions personnelles. Bah ouais, on réfléchit beaucoup pendant qu’on court.

Tel un reporter de guerre, me voilà sapé pour l’action : t-shirt en matière technique, short et baskets de running. Déjà sur ce point, c’est pas clair. La pub de ces pompes précise qu’elles donnent le sentiment de courir sur la lune par leur gracilité. Voilà encore des types du marketing à la Mad Men, complètement pétés à force de s’envoyer du scotch toute la journée, qui se sont bien foutus de notre gueule. Quand je cours ça ressemble plus à la patrouille des éléphants dans Le Livre de la jungle de Walt Disney, qu’à Dupont et Dupond qui s’éclatent sur la lune dans Tintin.

Pour commencer, il faut déjà rejoindre la ligne de départ. Logique, me direz-vous. En tout cas, ça paraît moins logique aux organisateurs de la course qui vous obligent à venir chercher le dossard dans la cour du Bien Public, transformée en sorte de Cour des miracles pour l’occasion, avant d’aller se positionner vers l’ancienne usine Amora où se tient le départ, avec un bon paquet de marches à se coltiner. Forcément, quand j’arrive, je suis à la bourre. Donc un vioque qui s’occupe de l’organisation me braille dessus, m’empêche de passer par le chemin le plus court sous prétexte que la course va bientôt débuter, et je dois me taper un bon détour d’environ un kilomètre. En courant bien sûr, puisqu’on approche du coup de feu déclencheur des hostilités.

Eau, fruits secs et biscuits à l’arrivée

On va dire que c’était l’échauffement. Et donc je me retrouve tout au fond quand le départ est enfin donné. On se marche dessus, on piétine, puis on peut enfin commencer à galoper un petit peu au bout de quelques mètres. Au rythme des pépés et des mémés, qui est pour le coup très pépouze. Difficile de doubler au milieu du troupeau, donc il faut prendre son mal en patience. Au bout des premiers kilomètres, des écarts se font et je peux donc enfin courir à mon allure de croisière.

Le cadre est agréable, on se laisse aller au gré du vent, porté par une légère brise qui éclipse les rayons ardents du soleil. Non c’est pas vrai, on en chie grave. Pas le temps de faire de la poésie. Les cinq premiers kilomètres, passe encore, mais la deuxième partie de la course est déjà plus galère. Tout le monde connaît l’histoire, fantasmée ou pas, de ce type qui a couru une distance assez balèze jusqu’à la ville de Marathon pour prévenir d’une invasion ennemie, et qui est mort à l’arrivée avec le sentiment du devoir accompli. Une minute de silence pour ce brave qui courait sans chaussures Nike de hautes technologies brevetées, et sous le soleil de la Grèce (alors qu’on crève déjà sous celui du lac Kir), et tout ça seulement pour sauver les siens, et pas pour la vanité d’avoir une belle photo d’arrivée sur le site du Bien Public. Sauf moi, puisque le photographe était parti pisser, ou se tripoter, ou autres, pendant que je franchissais la ligne. Le fumier.

L’arrivée est donc un vrai soulagement, devant un parterre de spectateurs déchainés. Finalement, c’était pas si terrible que ça. Direction le ravitaillement : de l’eau, des fruits secs, du chocolat, des biscuits, des fruits, bref tout ce qu’il faut pour récupérer un peu de l’énergie dépensée. Les chronos des participants sont affichés au fur et à mesure des arrivées, mais le mec qui s’en occupe devait aussi être parti pisser avec son pote qui prenait les photos parce que je n’ai jamais pu trouver le mien. Fort heureusement, l’édition du Bien Public du lendemain revient en long, en large et en travers sur la course, et tous les temps des coureurs y publiés.

La passion de la course : pourquoi ?

Sentiment du devoir accompli, direction la sortie, où une bande de fous furieux te distribuent des tracts pour d’autres courses à venir. Comme si un mec essayait de te vendre un kebab quand tu sors du McDo. Et comme si on n’avait pas compris, ils en ont mis aussi sur le pare-brise de chaque bagnole à trois kilomètres à la ronde. Aussi affriolant qu’un album de U2 installé d’office dans ton iPhone. J’ai clairement plus envie d’aller m’enfoncer dans mon pieu que de me préparer pour la prochaine course-événement du plateau dijonnais. Mais il y en a, de manière incompréhensible, qui ont cette passion de courir. Le jour où les zombies débarquent, c’est vrai que ça pourrait servir. Mais un sabre, une arbalète ou même une pelle, ça peut le faire aussi, et c’est quand même plus fun. Tout ça pour dire qu’il faut quand même être maso pour courir sans raison, et s’infliger des séances de torture de ce genre.

Bon, cet article a l’air d’avoir été écrit par un vieux grincheux, genre le vioque campé par Clint Eastwood dans Gran Torino, mais c’est parce qu’on aime bien critiquer, c’est plus marrant. Pour jouer la carte démago, Il y a quand même un paquet d’effets bénéfiques à pratiquer la course à pied. Outre le fait de dépenser des calories et donc de favoriser une allure athlétique, les scientifiques ont prouvé que cet exercice libère des endorphines dans le cerveau, qui rendent de bonne humeur. Alors mettez-vous tous à courir, pour la fin des guerres, du terrorisme et de tous ces trucs anti-bizounours qui font chier. Comme ça on écrira des articles tout gentil, tout mignon dans Sparse. Qu’est-ce que je raconte ? Je retourne bouffer des chips devant The Walking Dead.

– Loïc Baruteu
Photo : trouvée sur google images