Chaque début de semaine, on vous propose notre sélection télé. Parce que rester chez soi et ne rien branler, c’est quand même un excellent programme aussi. Mieux foutue que Télé 7 Jours et
plus coquine que TV Magazine, cette chronique vous guidera à travers les meilleures chaînes de votre bouquet. Votre cerveau nous dit merci.

LUNDI 11/01

LCP Public – Sénat à 18h30 : Attention risques majeurs : Risque nucléaire, un tabou français.
EDF, roi de la centrale nucléaire en France depuis 1962 nous doit plus que la lumière ! EDF nous doit la vérité sur le nucléaire : Three Mile Island (1979), Tchernobyl (1986), Fukushima (2011) sont les 3 accidents nucléaires majeurs qui cachent la forêt d’incidents allant de mauvaise blague à catastrophe majeure. Quel sera le prochain lieu maudit et sacrifié ? En France, le parc de centrales vieillit mais l’énergie nucléaire reste difficilement déboulonnable. En dehors de l’atome, point de salut, semblerait-il… Bernard Laponche, physicien nucléaire et polytechnicien, qui a participé à la conception des premières centrales en France a retourné sa veste et balance tout dans le dernier numéro de télérama : “Il y a une forte probabilité d’un accident nucléaire majeur en Europe”. Mais le pouvoir politique en France reste sourd à toute critique, et continue à rêver à des centrales nucléaires toujours plus puissantes, façon ITER à cadarache : recréer la puissance du soleil. Ca coûte cher alors qu’on a un soleil gratosse. En France on a pas de pétrole et on a des idées bizarres.

MARDI 12/01

ARTE à 23h15 – Survivre à Ebola
Catastrophe toujours. Dans le match nature contre culture, dame nature a aussi quelques cartouches franchement balaises pour décimer de l’humain à grande échelle. Et par exemple dans la famille des filovirus, Ebola fait un méchant carton partout où il se produit en Afrique, avec des taux de létalité allant jusqu’à 90%. Ebola tue directement ses hôtes et provoque des dommages collatéraux : Implosion des familles, réactions de haine et de méfiance dans les villages… les vieux démons de la guerre civile ne sont pas loin. On se méfie du voisin, qui à l’air louche quand il se cache, peut-être pour pisser du sang. S’il se cache un peu trop souvent, le doute n’est plus permis, alors un coup de machette et paf… Stanley Juah en est l’une des victimes sociales d’Ebola. Accusé d’avoir apporté la maladie dans son village au Libéria et causé le décès de quatorze personnes – dont des membres de sa propre famille –, il est menacé de mort par sa communauté, et doit vivre caché.

MERCREDI 13/01

Ciné + Frisson  à 00h30 – Les autoentrepreneuses
On poursuit la semaine sur une note pleine d’espoir avec un film qui illustre le fort développement de l’auto entrepreneuriat en France. Des citoyennes prennent leur destin en main et n’attendent pas que ça tombe tout cuit dans leur assiette ! Le séminal Tony Carrera ne pouvait pas rater cette forte évolution sociétale, et consacre un chapitre de son œuvre à ce phénomène avec l’histoire de trois jeunes femmes motivées. Délaissées par leur mari et sans emploi, elles montent un cabinet d’auto-entrepreneuses et proposent leurs services à domicile en tenues sexy : repassage, cuisine, massages et plus si affinités. Les clients, presque tous des hommes, sont ravis du catalogue de prestations et sont rapidement fidélisés. La réussite du projet dépasse très vite les  espoirs de nos femmes d’affaires. Les nôtres également. Et le MEDEF revit enfin.

JEUDI 14/01

Quel point commun entre Roger Federer, Serena Williams, Martina Navratilova ou encore Thierry Champion ? Eh bien tous ces joueurs de tennis au succès colossal ont été ou sont aujourd’hui les têtes de gondoles du tennis professionnel. Un miroir aux alouettes pour des centaines de jeunes all around the world qui sacrifient tout à leur passion : le tennis. Taper dans la balle avec la raquette, bordel ! Dopés par des rêves de grandeur mais gadouillant dans les couloirs de la gloire au prix de sacrifices étonnants, ils restent bien souvent dans l’ombre des plus grands. Et c’est Mehdi Darlis, ancien joueur prometteur mais qui a échoué dans sa quête de grosse part du gâteau, qui balance tout dans le documentaire Over the net : rêve ou illusion ? diffusé sur l’équipe 21 à 20h45. Jo-Wilfried Tsonga y résume de manière lapidaire «Le tennis, soit t’as de l’argent, soit t’es fort, soit tu meurs». Jeu set et match.

VENDREDI 15/01

ARTE à 22h25 – Le grand mystère des mathématiques
Vu que ça reste un mystère pour moi aussi depuis la classe de première où j’ai définitivement abandonné toute tentative sérieuse de résoudre patiemment ces saloperies d’équations à plusieurs inconnues, je ne pouvais que vous recommander ce documentaire qui vante les qualités de la science mathématique et pose la question ultime : la réalité possède-t-elle une nature mathématique inhérente ou les mathématiques sont-elles des outils précieux créés par l’esprit humain ? Heureusement pour nous, ce documentaire lumineux ne s’attarde pas sur les spécimens les plus névrosés parmi ceux dont la mission est d’enseigner les mathématiques dans les collèges et lycées et qui savent faire preuve de penchants sadiques pour l’humiliation de leurs élèves au tableau et d’un raffinement dans la cruauté qui rappelle parfois les heures les plus sombres de l’histoire contemporaine.

DIMANCHE 17/01

Histoire à 20h40 – Nazi hunters, à la poursuite de Martin Boorman
Le dimanche aussi, c’est nazi ! A la fin de la guerre, Martin Bormann, nazi parmi les nazis, disparaît sans laisser de traces. Condamné à mort par contumace à Nuremberg, sa tête est mise à prix. Commence alors une chasse à l’homme qui va durer pendant des décennies. Et la traque se déroule jusqu’en Amérique du sud, en Argentine, là où Boorman aurait fait transféré un trésor nazi à la fin de la guerre. Mais en 1972, coup de théâtre : dans Berlin, deux cadavres sont découverts lors de travaux de creusement d’une tranchée pour une canalisation d’eau. Un des squelettes fut identifié comme celui de Bormann grâce à sa denture. Le prothésiste Fritz Echtmann reconnut un bridge en trois parties qu’il avait lui-même fabriqué pour Bormann en 1942. Du verre retrouvé entre ses dents indiquerait qu’il se serait suicidé avec une capsule de cyanure. Mais le doute persiste. Simon Wiesenthal, chasseur nazi par excellence, ne croyait pas du tout à cette histoire. D’autres restaient persuadés que Boorman s’était bien barré au Paraguay ou en Argentine, généreusement accueilli par le couple Péron, avec d’autres criminels de guerre. Bref, la théorie du complot tourne à plein.

– Nicdasse Croasky