Pas spécialement aficionados de la techno, on s’est laissées tenter par l’idée d’une soirée en immersion totale. Basses envoûtantes, sweats à capuche, grosses sneakers et drogues de synthèse à la clé.

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Si tu n’as pas été achevé par GéNéRiQ et le Traquenard, peut être étais-tu toi aussi à la soirée Résonances #1 organisée à la Vapeur. Né en 2007 à l’initiative d’Octarine Productions, ce qui était un festival dédié aux musiques électroniques se présente désormais comme une unique soirée annuelle. Jonglant auparavant entre drum&bass, trip-hop et techno (entre autres), le choix a été fait de se consacrer à ce dernier style musical depuis 2015.

Dans la salle

22h30 : On débarque, néant. Devant Andreas, au bout de 20 minutes de set, on comptabilise très précisément sept personnes. Oui, sept. Petit tour d’horizon : ses parents, ses potes et deux adolescentes égarées. Pas vraiment de quoi entrer dans les annales. L’effectif triple, que dis-je, quadruple dans l’heure suivante, tant et si bien qu’on atteint un nombre assez conséquent pour que chacun n’ait plus trop honte de danser – les plus sobres du moins. Un mec, combo casquette – veste en jean – t-shirt blanc, se déhanche avec une classe digne d’un clip des 90’s .

Vers minuit, la température commence à monter sérieusement et la vibe techno fait onduler même les plus timides. On est prises en étaux entre les teens collés à la scène et les seniors campés devant la régie. Devant nous, les dents grincent ; on sauve des vies en distribuant quelques chewing-gums.

Shlømo est incendiaire. Des gens téléphonent à la gueule de l’artiste, des clopes s’allument (malgré les protestations des vigiles). DECADENCE LA PLUS TOTALE. Vers 2h, la salle est comble et le sol collant. On se meut avec la grâce d’un cosmonaute mais, personne n’étant plus attentif à ce genre de détails, notre dignité est sauve.

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Sur scène

Andreas se voit infliger la lourde tâche de chauffer le public – malheureusement absent, c’est le prix à payer quand tu joues avant minuit dans des soirées électro… Les mecs se la touchent un peu derrière la table de mixage, mais on ne leur en voudra pas. Et si on ne renie pas sa techno minimaliste, on aurait bien aimé un peu plus de variation et de punch.

Vers 0h30, notre oreille, quoique relativement anesthésiée, est attirée par de nouveaux sons cristallins. On ne s’y trompe pas, Shlømo est dans la place. À même pas 28 ans, le parisien, co-fondateur du label Taapion Records est présenté comme une des nouvelles figures montantes de la scène électro française. Oscillant entre techno et electronica, le son est lourd mais incisif, pas aussi mélancolique que sur les EP, mais enveloppé d’un charme bien particulier. Quelques ados à l’œil torve montent sur scène, on se croirait à la 3ème mi-temps.

Zadig débarque, vieux loup de mer de la techno encerclé par les kids en transe. Le set est plutôt linéaire, le son froid et tranchant, presque désincarné.

On bougonne vaguement contre le côté répétitif et dépourvu de toute harmonie pour finalement se laisser emporter par la vague, black out total passé 2h.

Au comptoir

23h15 : On compte plus de monde au bar qu’en salle. Ça sent la weed et la testostérone.

23h37 : Indice de fréquentation révélateur, il y a la queue au vestiaire.

0h36 : Un mec se roule par terre, nouvelle stratégie pour doubler au bar sans doute.

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Dans les chiottes

• Côté mecs, ça badine : « tu sais ce qu’il manque dans cette boite ? Un distributeur de capotes ». On passera outre la confusion SMAC/club. Avis au staff de la Vap’ pour les travaux à venir – à côté du distributeur des bouchons d’oreilles, merci.

• Côté filles, agglutinage de masse dans les toilettes, au point de voir les nanas rentrer puis sortir par quatre :

– Vous avez loué un minibus aussi ?

– Euh… Au moins on économise la chasse d’eau !

Si l’écologie fait son chemin dans les jeunes consciences, on ne peut qu’applaudir.

Punchline de la soirée

Un mec qui nous taxe du feu dans la cour : « je suis tellement défoncé que, un petit boum boum et moi je suis parti ! »

– Par Marion Payrard & Axelle Gavier
Photos : M.P. & A.G.