Chaque mois, on te propose une sélection d’albums ou EPs méconnus ou cultes. Parce qu’on a des goûts à la pointe. Tu vas pouvoir briller en société et faire croire à tes amis que tu as découvert tout seul, comme un grand, un super groupe de rap vietnamien ou un crooner pakistanais enchanteur. De rien.

Beastie Boys – The In Sound Of Way Out (1996)

35 ans déjà que les Beastie Boys nous scotchent. Mike D, Ad Rock  et feu MCA sont entrés depuis longtemps au panthéon du hip-hop. Le style NY hardcore de leurs débuts, assimilable à celui des Bad Brains ou des Dead Kennedys a influencé le rap déconnant qui a fait leur succès. Les titres « Fight for Your Right » ou « Sabotage » en sont les ambassadeurs les plus connus du grand public. Un autre aspect de leur génie l’est beaucoup moins. Un album sorti il y a vingt ans, The In Sound of Way Out, compile les morceaux sans paroles du groupe et dévoile le talent des trois compères lorsqu’ils se collent  aux instruments. Groovy, funky, jazzy , chaque titre de cet album est une perle, un hymne ou se mêlent les influences de la Blaxploitation des 70’s et de Miles Davis. Une multitude de pubs, films, jingle pillent les morceaux de cette compilation. Écoute attentivement, les Beastie Boys sont partout et pas toujours où ont les attend.

Jasper & The Prodigal Suns – Everything Is Everything (1995)

Jasper est né en Géorgie mais c’est lorsqu’il bouge à Boston en 1992 que sa carrière prend un autre tournant. En effet, il est repéré par G-Love et son Special Sauce dans un bar et est invité à collaborer sur le premier album du groupe. G-Love le présente ensuite à des musiciens free-jazz locaux et le groupe The Prodigal Suns est né ! Il est complété par un caribéen joueur de Steel Drum rencontré dans la rue ! Ils signent en 1995 chez Geffen pour un seul et unique album, habile fusion de folk, de hip-hop, de philosophie rasta et de free-jazz. Aussi rare que fabuleux, cet album reste un ovni dans le paysage musical des années 90 !

Ace Frehley – Ace Frehley (1978)

À la fin des années 70, les quatre gugusses du mythique groupe de rock Kiss se lancent chacun de leur côté avec un album solo. Produit par Eddie Kramer, une pointure du milieu de la zik qui a bossé avec Hendrix, les Stones, les Beatles ou Led Zeppelin, l’album éponyme du « guitar hero » de Kiss, Ace Frehley, est celui qui s’en sort le mieux. Sa reprise de « New York Groove » du groupe Hello déboule même à la 13e place du Billboard en 1978. Pas forcément trop rock, Ace Frehley est plutôt bien accueilli par les critiques et aborde des thèmes chers au guitariste, principalement la consommation récréative de drogues. Et Frehley conclut son album sur la grosse instru’ de « Fractured Mirror », oklm.

Phil Collins – Tarzan: An Original Walt Disney Records Soundtrack

En 1999, Phil Collins se vautre  dans la mièvrerie avec la terrible B.O. de Tarzan, énième superprod’ animée. Fort du succès d’Elton John avec sa chansonnette Disney (« Can You Feel The Love Tonight », sur la B.O. du Roi lion), Phil veut relancer sa carrière. Amoureux du travail bien fait, il s’occupe lui-même des versions française, italienne et allemande de la B.O. Là où Sir Elton nous avait livré un bon petit tube dégueulasse, Phil ne nous livre que de la dégueulasserie mais aucun tube. Magique. D’autres, en revanche, ont su utiliser avec humour ce bon vieux Phil au cinoche.

– Augustin Traquenard, Riddimdim Selecta & Loïc Baruteu