Cette saison, l’Opéra de Dijon a remonté l’Orfeo, opéra légendaire de Claudio Monteverdi, dans une version plus contemporaine et provocante. Avant la première du 30 septembre dernier, Yves Lenoir, son metteur en scène, nous a accueilli dans son fauteuil confort pour discuter de théâtre, d’opéra, de mythes grecs et de clopes.

T’as un métier qui fait rêver les fans d’opéra ; tu es artiste, metteur en scène, c’est quoi ton parcours pour en arriver là ? T’as eu de la chance ?

J’ai eu des bonnes rencontres mais les bonnes rencontres ça se provoque donc je pense pas avoir eu plus de chance que d’autres. Pour arriver à faire de la mise en scène, y a pas vraiment de parcours type et encore moins dans la mise en scène d’opéra ; en France y a pas de cursus. Bon après évidemment je dirais que je suis pas là par hasard non plus : j’ai fait des conservatoires, j’ai été comédien, j’ai bossé en scène nationale ou en centre dramatique national (CDN), et après je me suis spécialisé en musique ancienne. J’ai commencé par faire de la mise en scène de théâtre et puis j’ai eu la chance d’être engagé trois ans comme artiste associé au centre dramatique à Colmar. C’est là que j’ai commencé à rentrer dans le milieu de l’opéra, j’ai essayé de trouver des assistanats auprès de metteurs en scène un peu partout.

Oui tu as fait un tour d’Europe.

J’ai commencé à bosser avec des metteurs en scène à l’étranger, en particulier à Covent Garden qui était mon premier assistanat ; Amsterdam, Berlin et de fil en aiguille j’ai rencontré des metteurs en scène. C’est vrai que le métier s’apprend aussi en pratiquant beaucoup mais j’étais prêt pour faire ça. Après, quand tu rencontres des metteurs en scène qui ont du génie, t’apprends ton métier de metteur en scène. J’ai assisté Calixto Bieito à l’Opéra de Paris, qui est une star de la mise en scène en Europe, et puis d’autres comme Barry Kosky. Quand tu remontes les productions d’autres metteurs en scène, c’est toi qui es en première ligne parce que c’est toi qui défends le projet, et il faut que tu trouves la manière de communiquer ce projet véritablement au chanteur pour que la copie soit conforme. Mais t’es obligé d’y mettre beaucoup de toi, tu peux pas juste être dans une simple copie, t’es obligé de t’investir beaucoup.

Tu rajoutes ta touche ?

Tu rajoutes ta touche, c’est obligé pour arriver là où t’as envie d’aller, c’est obligatoire. D’autant plus sur ce type de mise en scène qui demande beaucoup d’investissement physique de la part des chanteurs. Comme c’est très organique, si toi t’es juste dans ton fauteuil à dire « tu vas de cour à jardin », ça peut pas marcher

Il faut que tu sois impliqué, vivant ?

Complètement impliqué et donc il faut que t’aies compris le projet, que tu connaisses bien ta partition mais faut aussi que tu sois disponible, pour mener le projet à terme.

Parce que les acteurs sont vraiment passifs ? Ils attendent d’être guidés ?

Ouais, plus que dans le théâtre. Mais d’abord on est pris par le temps donc il faut aller vite, donc y a des chanteurs il faut que sur une scène il faut presque que tu leur expliques l’intention phrase par phrase, l’intention qu’il y a derrière et à eux après de re-parcourir ça à leur manière. Mais il faut être très précis et c’est vrai que ça laisse peu de place aux « tiens bah voilà dis moi ce que tu ferais sur cette scène ». Après moi je compose avec un peu les deux. Par exemple là, sur la mise en scène de l’Orfeo, à la fois j’ai une idée très précise de ce que j’ai envie de faire sur chaque scène mais je travaille aussi avec ce qu’ils amènent et je laisse un champ des possibles.

Donc ça peut évoluer selon les acteurs avec qui tu travailles ?

Tout à fait, y a un canevas assez précis mais ensuite je vais pas tordre quelque chose si je vois que ça ne marche pas avec la personne.

Et c’est toi qui choisis les acteurs ?

Là j’ai eu de la chance parce que je l’ai fait, avec le directeur de l’Opéra, mais c’est une chance, ça se passe pas tout le temps comme ça.

Parce que là comme c’est toi qui choisis, tu peux savoir du coup ce que chacun va apporter au personnage selon ta vision ?

Ouais, j’avais déjà un canevas qui était un peu clair et ensuite comme j’ai participé aux auditions et qu’on les a choisis, c’est vrai que ça m’a permis de me faire un film avec eux.

Quand tu as un projet comme ça, qui dure un an et demi avec les représentations, t’es complètement bloqué dans ce projet ou tu peux avoir autre chose à côté ?

Non, pendant ce temps là il faut vivre donc tu bosses par ailleurs, ça t’occupe pas non plus cent pour cent de ton temps même si le moment d’élaboration du projet tu te retrouves vraiment seul. T’as une œuvre et il faut que tu la traverses toi-même, il faut que tu trouves des points d’accroche, ou en tout cas il faut laisser l’oeuvre venir te pénétrer en profondeur, donc ça se passe de manière émotionnelle ou presque émotive dans un premier temps, parce que si ça te laisse froid y a peu de chances que ça marche. Et puis une fois que tu t’es laissé toucher par l’œuvre commence le travail intellectuel. moi j’aime bien un point sur lequel je vais revenir dans l’œuvre, quelque chose d’un peu obsessionnel : « qu’est-ce qui m’intéresse dans l’œuvre, qu’est-ce qui pose problème ou qui pose une question et quelle est cette question », et puis j’y reviens sans cesse et petit à petit c’est comme un jeu de construction.

Dans ce raisonnement, quand t’as voulu adapter l’Orfeo, t’as cherché un message qui ferait écho ?

J’ai beaucoup lu, d’abord comme c’est un mythe qui a 2700 ans, donc j’ai lu les trois-quatre lignes de Pindare et puis j’ai vu les films de Camus, de Cocteau, j’ai lu Virgile, j’ai lu Ovide. Comme c’était un mythe se composant de toutes les variantes, je me suis dit « je m’arrête pas ou je prends pas celui de Monteverdi ». Y a eu celui là, y en aura d’autres, je prends un peu ce qui va me toucher moi. Je pense que je pourrais pas le faire avec un personnage historique. Dans l’opéra t’en as beaucoup, des gens qui ont existé, qui sont ancrés dans une histoire. Alors après tu travailles de la même manière mais là j’avais pas peur de prendre ce qu’il y avait avant et ce qu’il y avait après parce que c’est intemporel.

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Donc t’as fait une contribution au mythe d’Orphée.

Ouais. Moi la question qui m’a interrogée sur cette oeuvre sur laquelle je suis revenu, c’est une fois Oprhée se retourne pour voir Eurydice quand ils sont aux Enfers ; une fois passé ce stade-là, quand il revient dans le monde des vivants, il n’est plus le même et en fait l’opéra s’arrête, lui il est anéanti. Et ça pour moi c’était vraiment une question fondamentale. Autant je peux trouver plusieurs motivations pour le fait qu’il ait envie de se retourner ; le désir, la pulsion, le doute aussi puisque c’est Pluton qui lui dit « ne te retourne pas », l’orgueil… Par contre ce qui m’a hanté, c’est il se retourne et après il a terminé, lui aussi il disparait, il est rappelé par Apollon mais en fait c’est une mort, en tout cas une mort sociale, une mort terrestre donc il est anéanti. C’était vraiment une énigme pour moi et c’est ça que j’ai mis en scène. Après j’ai pas forcément de réponse mais ce genre d’accroche, c’est en lisant beaucoup, en travaillant, petit à petit t’arrives à un noyau et le jour où t’as trouvé le noyau c’est à partir de ça que tu peux commencer à bâtir.

T’avais pensé à l’Orfeo tout de suite ou tu cherchais un mythe ?

On m’a proposé, ça se passe quasiment toujours comme ça.

On t’a dit : « on veut une relecture complète de l’Orfeo, on veut quelque chose d’original » ?

Ils m’ont pas dit ça comme ça mais ils m’ont dit : « on te propose la mise en scène de l’Orfeo de Monteverdi ».

Après t’as carte blanche pour tout ce folklore Chelsea Hotel, Andy Warhol, tout ça ?

Ouais. C’est rare. C’est même jamais, qu’on te dise : « propose moi quelque chose ». Dans le théâtre, ça marche un peu différemment parce que ça passe par des envies de metteur en scène ; il a envie de monter Macbeth, Hamlet, et puis il rencontre un autre directeur de théâtre ou c’est lui-même le directeur du théâtre. Benoît Lambert, il monte les pièces qu’il a envie de monter. Mais dans l’opéra les metteurs en scène, c’est des commandes.

« Le milieu du théâtre est plus intellectuel, y a beaucoup d’intellos au théâtre. »

T’as un agent qui fait du lobbying pour toi ?

Moi j’ai pas d’agent. D’abord je démarre, et puis les metteurs en scène dans l’opéra ont assez peu d’agents. Autant les chanteurs ont tous un agent, autant les metteurs en scène je sais pas si ça sert à grand chose on va dire. Je verrai quand je ferai autre chose sur des grosses scènes si c’est utile.

Ton parcours, c’est surtout des opportunités ?

J’ai pas eu d’objectif, j’ai pas d’objectif de carrière. Je sens que tout convergeait pour que je sois metteur en scène d’opéra donc aujourd’hui j’ai l’impression que c’est un peu le premier jour du reste de ma vie, je pense que je vais en faire cinquante. C’est la sensation que j’ai et c’est l’envie aussi.

T’as des projets en tête ou qu’on t’a proposés ?

On m’a proposé un projet pour la saison prochaine à Dijon. Alors je sais pas si on a le droit de le dire, on va peut être pas vendre la mèche.

Je pense à ce folklore Chelsea Hotel, Andy Warhol, qui sont des icônes de la vie débridée. Quand tu me dis aussi que t’étais assistant à Londres, Amsterdam, Berlin, est-ce que le théâtre en coulisses c’est rock’n’roll, des grosses soirées, des fêtes ?

Oui, ça peut l’être. Je dirais plus le milieu des chanteurs. C’est un milieu qui aime vraiment la fête, qui aime la vie. C’est marrant de parler du truc comme ça mais y a une appréhension plus sensuelle de la vie donc ce sont des gens qui sont pas forcément dans l’excès, contrairement au Chelsea Hotel et toutes ces années-là, mais ce sont des gens qui aiment bien boire, qui aiment bien faire la fête, qui aiment bien partager les choses aussi. Mais je viens du théâtre où c’est plus dans l’excès. J’ai fait des fêtes monumentales et là effectivement y a beaucoup plus d’excès : ça fume beaucoup, ça boit beaucoup.

Donc l’opéra est moins débridé que le théâtre ?

Non, je dirais même que c’est plus débridé. Le milieu du théâtre est plus intellectuel, y a beaucoup d’intellos au théâtre. Je me souviens de comédiennes, de comédiens, tu peux te prendre la tête sur une phrase pendant une journée. Quand je dis ça j’exagère à peine, parce qu’il va falloir leur dire ce que tu veux exprimer, ils vont te dire qu’ils sont pas d’accord, et là-dessus il va falloir que tu relises tout Deleuze ou tout Barthes pour te prouver le sens. Et tout ça évidemment en buvant et en fumant, tu vois. Dans l’opéra c’est beaucoup plus cadré parce que déjà tu peux pas chanter jusqu’à trois heures du matin, mais par contre t’as un rapport à la vie qui est plus sensuel, donc plus débridé effectivement. C’est assez drôle parce qu’on imagine les chanteurs lyriques faisant attention à leur voix, se couchant tôt. Alors y a aussi une part d’hygiène, je vais pas dire le contraire, mais je trouve que c’est un milieu très ouvert.

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Quand tu dis que vous discutez sur chaque phrase dans le théâtre, en fumant et en buvant, est-ce que quand tu bois de l’alcool et que tu fumes, t’as plus d’idées ? Est-ce que ça aide ?

La cigarette, y a une sensualité. D’abord la fumée c’est sensuel, y a quelque chose quand on baigne dans la fumée. Ou le fait d’avoir un élément à la main permet de se libérer de l’espace pour communiquer vraiment avec l’autre. Je leur ai dit : « moi j’aimerais que vous soyez tout le temps en train de fumer ». Tu verras ça clope toujours sur le plateau, j’avais envie de ça, je pense que ça donne une atmosphère plus sensuelle et ça adoucit peut être les rapports.

Ça rend plus humain, plus accessible ? Tu les vois, c’est pas parfait. Sur scène les gens sont maquillés, les gens sont beaux, les décors sont beaux, tout est parfait et tu les vois fumer, je pense que dans notre société c’est vu comme un défaut et peut être que ça libère le spectateur, ça fait plus détendu.

Ça aussi ça fait partie de Monteverdi : la sprezzatura. C’est la désinvolture, une espèce de nonchalance, et je leur ai dit moi je veux ça sur le plateau, je veux de la nonchalance, de la désinvolture, un certain mépris des conventions. Je leur disais toujours : « soyez casual, je veux pas que soyez dans un temps de représentation. Je veux que vous soyez sur le plateau comme vous êtes et que, bien sûr vous avez quelque chose à nous dire qui est le personnage que vous allez être mais ne soyez pas dans la démonstration de quelque chose. » Et c’est vrai que c’est plus facile avec une tasse à café ou un verre d’alcool, même si l’alcool est plutôt réservé pour les personnages un peu plus sulfureux comme Platon, Proserpine et Caron, c’est les Enfers. Mais les autres par contre, c’est beaucoup la cigarette.

Même les dieux de l’Olympe ?

Ouais les dieux de l’Olympe fument des clopes, c’est pour moi des figures du pouvoir. Pluton c’est la figure du pouvoir et obliquement c’est le personnage qui avait commandité l’œuvre : c’est le Duc de Mantoue qui avait commandité à Monteverdi cette œuvre-là donc c’est lui qui signait les chèques en gros, et y a un peu son portrait à travers Pluton. Donc pour moi c’est une figure politique et j’en ai fait une figure politique.

Donc à l’époque, quand Monteverdi a fait cet opéra, y avait un message politique ? Contre son mécène ?

Y avait forcément un message politique mais pas contre son mécène. On sait que les relations étaient compliquées parce que lui avait beaucoup d’argent et c’était un gars fougueux, qui aimait énormément faire la fête et qui dépensait des fortunes pour sa gloire, mais aussi pour l’art. Il s’est fait peindre par Rubens, il a fait libérer Le Tasse, et Monteverdi faisait la musique chez lui, donc ça va le gars il était bien tu vois. Sauf que les rapports étaient compliqués parce que gars-là, qui dépensait des fortunes, était pas très regardant donc les chèques arrivaient pas toujours à l’heure, et pendant ce temps Monteverdi était dans une situation financière difficile, même protégé par le Duc. Donc les relations étaient un peu tendues. Le Duc de Mantoue avait fait la commande de l’œuvre pour se racheter sa conduite, qui laissait un peu à désirer. Parce que le message de l’œuvre, c’est qu’il faut dépasser ses passions. C’est ce qui m’intéresse quand je prends une œuvre comme ça, c’est de faire remonter tout ça à la surface, où donc effectivement on va avoir une vraie figure politique. Quand il arrive Pluton tu verras, d’abord il arrive par les allées centrales de l’auditorium donc y a une espèce de pré-spectacle comme ça il déambule et on le voit hyper décadent, en peignoir de soie et il commence par faire l’amour dans les traverses de l’auditorium. Il salue tout le monde, il est comme en période électorale. Et d’ailleurs la première toccata qui ouvre, une espèce de page d’apparat qui n’a rien à voir avec l’œuvre, c’est vraiment à la gloire du Duc de Mantoue. Je l’ai traité comme ça, c’est une espèce d’hymne. Et là où j’ai fait rentrer cette figure politique, c’est qu’il se sert de l’artiste. L’artiste c’est Orphée et il se sert de lui, comme Monteverdi était au service du Duc.

« Je trouve que l’opéra est beaucoup plus rock’n’roll que tout ce qui se passe aujourd’hui sur les scènes rock. »

J’ai l’impression que t’essaies de donner une résonance à notre époque parce que j’ai lu dans une l’interview que tu parles d’une « figure de l’artiste insubordonnée, Orphie interroge le genre et la sexualité, il remet en cause l’autorité, la tradition et l’ordre moral » donc c’est un peu le genre et la sexualité, c’est un gros débat de notre époque.

C’est pas des choses a priori évidentes mais c’est l’idée qu’on s’en est fait. C’est d’une modernité incroyable, il est en train d’inventer le genre de l’opéra Monteverdi. Il est en train d’inventer un style, le baroque. Avant y a pas d’opéra, avant on est dans la Renaissance donc y a une modernité, et il faut faire ressortir tous ces enjeux-là. Y a un enjeu effectivement politique parce qu’il y a un gros débat à cette époque sur ce que peut devenir la musique et y a un gros bouleversement. Monteverdi pour la première fois y a un chanteur qui chante à la première personne et il parle de ses passions, de ses sentiments, en plus de ça dans les excès. Orphée il a envie de se suicider tous les trois-quatre matins, et même quand il est heureux ça prend des proportions indescriptibles. Après effectivement il interroge le genre et la sexualité. Orphée finit par renoncer complètement aux femmes. Alors la fin chez Monteverdi, on sait qu’il y a eu deux fins : la fin traditionnelle, celle d’Ovide, où Orphée se fait décapiter par les bacchantes parce qu’il renonce aux femmes. Donc la problématique de la sexualité elle est posée déjà chez Ovide y a 2000 ans. Ensuite dans la musique en elle même. La musique à l’époque est pas encore codifiée comme on l’a codifiée dans le genre de l’opéra, parce que la musique est très sexualisée après et elle l’est de plus en plus jusqu’à aujourd’hui ; c’est-à-dire que la folie c’est toujours des femmes, forcément, alors que la raison va être masculine. À l’époque de Monteverdi, les choses sont pas aussi rigides et à la fin quand Orphée expose sa psyché, on peut dire de manière irrationnelle, il est plutôt féminisé, donc effectivement y a une vraie interrogation sur le genre, et moi j’ai voulu le traduire aussi.

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T’es allé au Chelsea Hotel pour ressentir l’atmosphère ?

Non jamais, je suis allé à New York mais faudra que j’y aille pour avoir cette atmosphère. Après ce qui m’a plu effectivement cette période est intéressante parce qu’il y a eu des gros bouleversements, et c’était une aventure collective. C’est-à-dire que chacun traçait sa voie dans l’excès mais y avait aussi un idéal commun. Aujourd’hui y a des super artistes mais y a pas de bouleversement d’ensemble, de révolution. Y en aura d’autres mais une des dernières pour moi c’est ça, parce que tout gravitait autour de ça.

Y a beaucoup de toi dans ce personnage d’Orphée ? T’es un artiste, c’est un artiste, il est en proie à des doutes.

Oui sans doute y a beaucoup de moi, y a des choses qui te parlent forcément plus que d’autres, et le personnage d’Orphée il parle à beaucoup de monde, mais aux artistes ça c’est sûr.

Qu’est-ce que tu dirais pour convaincre les gens d’aller voir l’Orfeo ? Pour convaincre les gens qui sont pas forcément fans d’opéra.

C’est difficile comme question. Je dirais que, juste pour prendre un exemple, y a deux semaines j’étais aux inRocks Lab à Paris, et j’ai trouvé que l’opéra, en tout cas cet Orfeo-là, c’est beaucoup plus rock’n’roll que tout ce qui se passe aujourd’hui sur les scènes rock.

– Propos recueillis par Loïc Baruteu
Photos : Opéra de Dijon, L.B.