L’Opéra de Dijon a choisi New York pour thème cette saison après plusieurs années de découvertes à travers l’Europe, de Londres à Moscou et Istanbul. Ironie du calendrier, alors que les États-Unis se vautrent dans la beauferie après avoir élu le président le plus bouffon de leur histoire.

Cependant, il ne faut pas oublier que la Big Apple reste le phare culturel de l’Amérique, le symbole du multiculturalisme outre-Atlantique et que la ville qui ne dort jamais a inspiré les plus grands artistes, de George Gershwin à Andy Warhol, en passant par Sergio Leone, Georgia O’Keeffe ou Louis-Ferdinand Céline. L’Opéra de Dijon a donc décidé de mettre à l’honneur cette saison la grandeur artistique de New York à travers de grandes œuvres et en invitant des musiciens qui pèsent.

Vendredi 9 décembre – London Symphony Orchestra

Même si tu n’es pas fan de musique classique, tu connais forcément cet orchestre puisque tu l’as entendu au générique de chaque épisode de Star Wars, dans le premier Superman avec Christopher Reeve et Marlon Brando et d’autres films légendaires. Jusque là, pas vraiment de rapport avec la Big Apple. En fait, le compositeur et chef d’orchestre américain John Adams sera à la baguette pour guider le LSO. Il jouera notamment Scheherazade.2, une symphonie dramatique pour violon et orchestre créée à New York en 2015. Pour rien te cacher, c’est l’une des grosses dates de la saison et ça devrait être pas mal lourd.

Samedi 7 janvier – I got rythm!

Peut être la plus belle soirée de l’année pour tes oreilles. L’Orchestre Dijon Bourgogne sera accompagné de Sharon Kam, l’une des clarinettistes les plus renommées outre-Atlantique, avec un programme de reprises fabuleux : Charles Ives, George Gershwin, Aaron Copland, et également le vibrant Adagio for Strings de Samuel Barber.

Jeudi 12 & vendredi 13 janvier – Made in America

« Au programme, deux pièces de chorégraphes américains, parmi les fondateurs de la danse contemporaine : Winterbranch de Merce Cunningham, qui réinventa la danse en bouleversant ses codes, & Dance, une œuvre rare, créée en 1979 par sa chorégraphe Lucinda Childs, un sommet de la post-modern dance. »

Mardi 17 janvier – La face cachée des Icônes

Quatre compositeurs qui font la grandeur de la musique classique américaine de la seconde moitié du 20e siècle seront à l’honneur : Conlon Nancarrow, Frank Zappa, John Zornet Jorge Lopez. On nous promet un mélange de styles « jubilatoire ».

Vendredi 20 janvier – New York

Le quatuor Tana, qui se définit comme un quatuor à cordes moderne et un acteur de la musique contemporaine, sera sur la scène de l’Auditorium pour reprendre des classiques américains, mais aussi WTC 9/11, une pièce originale, entre instruments et témoignages vocaux, écrite par Steve Reich suite aux attentats du 11 septembre 2001 à New York.

Mercredi 8 février – American Chorus

« Pouvait-on concevoir ces escales américaines de la saison 16-17 sans une excursion dans la riche tradition chorale anglo-saxone ? Pratique collective religieuse — les Negro Spirituals — ou profane, elle est un ferment essentiel de la musique américaine, au croisement entre musique savante et musique populaire. »
Ce sera aussi l’occasion d’écouter l’Agnus Dei du célèbre compositeur américain Samuel Barber repris par le Chœur de l’Opéra de Dijon. Avec des frissons.

Dimanche 5 mars – Gershwin!

Pas question de rendre hommage à l’histoire de la musique new-yorkaise sans aborder Gershwin. Né à New York, le musicien de génie fait ses premiers pas à Broadway. George Gershwin se fait rapidement un nom avec des mélodies classiques au tempérament jazzy, que l’on nommera ensuite « jazz symphonique » et dont on lui attribuera la genèse. Toute une soirée lui est consacrée, avec notamment ses tubes number one Rhapsody in Blue et Un Américain à Paris. Lourd.

Samedi 8 avril – L’Amérique! De Bernstein à Bartók

« Pour leur dernier concert de la saison à l’Opéra de Dijon, Les Dissonances & David Grimal interpréteront deux œuvres majeures : les suites de West Side Story de Leonard Bernstein, aux rythmes latins endiablés, et le fameux chef-d’œuvre populaire de Bartók, son Concerto pour orchestre, où les couleurs de chaque pupitre, des cordes aux cuivres, résonnent encore des accents d’Europe Centrale. »

– Loïc Baruteu
Photo : L.B.