La sonothèque du voisinage ? Ouais, c’est une résidence artistique qui s’établit au milieu des écoles dijonnaises depuis la mi-septembre. C’est organisé par le service culturel de la Ville de Dijon, en étroite relation avec la Minoterie, dans le cadre du festival Les Nuits d’Orient. Ça fera l’objet d’une exposition sonore et interactive dès demain, plutôt cool. On te dit à quoi ça ressemble.

La Sonothèque du Voisinage arrive à la Minoterie, la grosse institution de création et d’éducation artistique pour jeune public qui pèse dans l’Hexagone. C’est dans le cadre du gros festival Les Nuits d’Orient, qui fait découvrir la culture orientale. Mais concrètement, c’est quoi la Sonothèque du Voisinage ? Cette résidence artistique s’adresse aux enfants de CP des écoles Camille Flammarion et Joséphine Baker, pour leur apprendre à aborder l’autre, entre autres. Le projet est pilotée par la comédienne italienne, Eleonora Ribis, spécialisée également dans la création artistique auprès d’un jeune public. Inspiré du livre pour enfants Mon Voisin de Marie Dorléans, le thème du voisinage et du rapport à l’autre renvoie souvent à des fantasmes, mais aussi à des stéréotypes qui peuvent entraver la communication. Olivier Robert, qui officie au pôle culture de Dijon, présente cette résidence comme « un projet qui sert à sensibiliser les enfants au respect de l’autre, à accepter la différence, mais également à leur apprendre comment aborder l’autre et la peur que peut faire nourrir l’inconnu ». Comment parler à l’autre ? Pas facile quand on est enfant et qu’on se plait à rester dans sa réserve.

Eleonora, qui allait au stade avec son père voir l’Udinese de Toto Di Natale, précise que les objectifs de cette résidence sont multiples : « Ce projet leur apprend à mettre des mots sur les sons, développer et maîtriser le langage et la parole, se familiariser avec les outils techniques, écouter et apprendre à écouter les autres. » D’ailleurs, tous les profs ont constaté des retombées positives en classe, les capacités d’écoute s’en sont trouvées améliorées.

Crédit : Davide Falzone

Les séances, toute enregistrées, ont pris des formes différentes selon les écoles, et se sont adaptées au profil des bambins. Elles ont été pensées en fonction des sons que les enfants rencontrent dans leur entourage, que ce soit ceux de la maison ou de l’école. Il fallait soit les reproduire, soit les décrire. Y’avait de la mise en situation aussi. Par exemple, un décor en carton avec 2 personnages voisins séparés par un mur, les enfants devaient imaginer les dialogues. Le génie et l’inventivité des enfants donnent bien souvent lieu à des résultats extraordinaires : “Salut, tu t’appelles comment ? je sais pas !” par une enfant amnésique ; “Bonjour, vous avez mangé des gâteaux ?” (Imagine, on t’aborde comme ça) ; ou bien “Ma maladie ? C’est que j’ai dormi !” par un enfant qui mélange drogue et alcool. En parallèle, Eleonora organisait un travail artistique autour des ombres, avec les enfants du périscolaire, qui sera exposé lui aussi.

Toutes ces séances seront compilées et présentées lors d’une exposition sonore et interactive à la Minoterie à partir du Vendredi 24 novembre, et ce, jusqu’au 7 décembre. Vous pourrez aussi voir un diapo photo retraçant l’histoire de résidence qui a duré 2 mois, puis contempler les œuvres d’art des gamins. Faut y aller d’urgence, c’est libre et gratuit.

  • Mhedi Merini.

Photos : Samuel Grosjean. 

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