« Quand les Sparsemen m’ont demandé de faire une playlist, j’ai dit oui de suite et j’ai commencé immédiatement à y réfléchir. L’idée première était de faire mon top 10 de tous les temps. Quelle erreur… Je suis arrivé difficilement à un top 100 puis un top 50, puis un top 30 (Oui, j’y ai passé beaucoup de temps quand même. C’est sérieux les playlists !). Et puis non, impossible d’éliminer un Pixies plutôt qu’un Ride, un Aphex Twin plutôt qu’un Portishead, un My Bloody Valentine plutôt qu’un Sonic Youth. Bref , j’ai mis fin à mes souffrances en me concentrant sur 2010 et là tout s’est éclairci. Comme ça, Sparse est obligé de me redemander tous les ans une playlist et sur ça, je me trouve plutôt malin. Voici donc mes 10 de 2010 ! »

Best Coast  : Boyfriend
extrait de l’album « Crazy for you ».

« C’est le genre de groupe qui ne paie pas de mine mais qui peut nous emmener loin dans son univers. Ce trio de Los Angeles, sous influence 60’s comme les Shangri-Las, mais aussi de groupes comme les Breeders, Jesus and Mary Chain ou Hole, a sous la main suffisamment de peps, de bonnes chansons et de personnalité pour nous séduire. On craque pour Bethany Cosentino, chanteuse au sens mélodique affirmé et à la voix aussi langoureuse que mutine, à la fois juvénile et désabusée. »

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James Blake : CMYK

« A mon sens, le plus prometteur ! James Blake est un producteur de 22 ans, issu du dubstep, ayant étudié la musique contemporaine. Sa musique, difficilement qualifiable, pourrait se situer dans un style très londonien, darky avec des mélodies sombres. Son EP, CMYK, est basé sur des samples d’artistes comme Aaliyah, Brandy ou R.Kelly, couplés à de micro-beats, des voix auto-tunés accélérés/ralentis, de cut-up. On se rapproche presque d’un « Windowlicker » d’Aphex Twin, c’est dire ! »

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Perfume Genius : Learning
extrait de l’album « Learning »

« Ecouter les médolies que propose Perfume Genius, alias Mike Hadreas, c’est presque un miracle. Et ces derniers arrivent parfois : Elliott Smith ou Sufjan Stevens en sont des preuves vivantes. Perfume Genius nous emporte tout simplement. Alors, même si le piano est branlant, le son accidenté ou encore le chant engourdi, ce jeune génie de Seattle en a tiré une profitable vulnérabilité, un souffle comme il n’en existe plus. »

Sleigh Bells : Infinity Guitars
extrait de l’album « Treats »

« La claque ! Sleigh Bells c’est des gros riffs de guitare, des cris de femmes et des relents punk. Sleigh Bells, c’est aussi un duo de Brooklyn signé sur le label de M.I.A. et ça déménage. »

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Caribou : Kaili
extrait de l’album « Swim »

« Comment faire un tube electro sans aucun beat. Le morceau psyché de Caribou est un must du genre. Avec l’album Swim, le groupe devient un des piliers de la scène electro. »

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Fang Island : Careful Crossers
extrait de l’album « Fang Island »

« Quelle énergie ! Pour ceux qui peinent à trouver un « nouveau » groupe de post-rock, les New-Yorkais de Fang Island arrivent à point avec un rock déconstruit à mi-chemin entre Grizzly Bear et Ratatat (je sais, dis comme ça, c’est difficile à imaginer). Attention aux riffs qui décoiffent ! »

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Tame Impala : It is not meant to be
extrait de l’album « InnerSpeaker »

« Les Beatles ne sont pas morts ! Ils sont australiens et s’appellent Tame Impala. Alors, ils ont copié ? Influencés, certes, oui mais comme c’est bien, on s’en fiche un peu. Le son de Tame Impala a l’envergure et la densité réglementaires pour toucher les midinettes, les néo-hippies marijuanaphiles et les vieux ours barbus sociopathes. »

Tamaryn : Mild Confusion
extrait de l’album « The Waves »

« Etant un fan de la première heure de groupes comme My Bloody Valentine, Mazzy Star, Siouxie and the Banshees ou encore Slowdive, les guitares tournoyantes de Tamaryn m’ont ensorcelé. J’ai adoré cette torpeur d’un monde sans fin dévasté par les vagues aux remous atemporels. Vu comme ça, ça fait peur mais il faut savoir prendre des risques de temps en temps. »

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Beach House : Norway
extrait de l’album « Teen Dream »

« Beach House, c’est de la dream-pop. Un énième dérivé de la pop qui peut s’apparenter à un mélange d’ambient, de space-rock et d’indie-rock. Mais c’est surtout la voix magnifique et légèrement voilée, vaporeuse de Victoria Legrand (la première fois que je l’ai entendue j’ai cru que c’etait un garçon) posée sur une pop délicate et élégante façonnée par le multi-instrumentaliste Alex Scally. »

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Zola Jesus : Night
extrait de l’album « Stridulum II »

« On termine par l’album qui a le plus tourné sur ma platine ces derniers mois. Avec ses faux airs de fantôme japonais mâtiné de prêtresse gothique, la très jeune Américaine Zola Jesus, de son vrai nom Nika Roza Danilova, a déjà été comparée pour sa musique (gothique et sépulcrale) à Bat For Lashes et évidemment à Siouxsie (and ou sans les Banshees). Seulement, on risque de la retrouver très haut dans les mois qui suivent. Quand elle veut, elle vient au festival Novosonic. »

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Festival Novosonic
Atheneum

PS : Le texte au dessus a été écrit en intégralité par Cédric Mousselle, vous l’aurez compris. On aurait jamais su placé les mots « sépulcrale » ou « marijuanaphile » dans une description de disque.
PS 2 : A
partir du 17 mars, les chroniqueurs de Sparse et leurs amis ambianceront le bar de l’Atheneum tous les jeudis entre 12h30 et 13h30.