Salut les hipsters. #KYP9 est lancé, ça y est. Les chevaux de courses sont lâchés et la prog’ de cette neuvième édition va te mettre la misère pendant cinq jours à Dijon, dans les lieux où les gens ont l’habitude de se réunir pour boire des bières, frimer et écouter de la musique. Comme l’an dernier, on va arpenter les chemins goudronnés du festival pour partager nos impressions, coups de cœur et remarques aussi inutiles qu’indispensables. C’est le (presque) live.

Mardi 10 avril 2012, hôtel de Vogüé. L’invitée de dernière minute pour ce lancement de Kill Your Pop, c’est la pluie. Putain de crachin que le dijonnais doit se coltiner huit mois sur douze. Malgré cette météo dégueulasse, une petite trentaine de personnes patientent déjà rue de la Chouette à 18h. Faut dire que le guest du jour s’appelle Ghostpoet, rien que ça. Pour ceux qui ne connaissent pas la bête, sachez que ce bon mètre quatre vingt cinq nous arrive de Coventry et affiche un premier album excellent : Peanut Butter Blues & Melancholy Jam, sorti l’an passé chez Brownswood, label de Gilles Peterson. Passons les amabilités et venons-en aux choses sérieuses. Ça donnait quoi ce live ?

Et bah merde, c’était vachement bon. J’étais un peu déstabilisé au début comme je m’attendais à un truc plutôt électro, en apesanteur à l’image de l’album, avec un Ghostpoet qui chante-rappe-parle-toaste. Que nenni, le MC a ramené des zikos (gratte + batterie) et a rendu une copie parfaite. La salle est blindax, les gens ne sont pas chauds, on est bien à l’hôtel de Vogüé. Pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds : c’est superbe mais y’a pas de scène, alors à moins d’être au premier rang ou de faire plus d’1m80, n’imagine même pas apercevoir le groupe.

Bon. Le live de Ghostpoet est une version musclée et retravaillée de l’album. Effets psychés et reverb sur la voix, vrais instruments pour revisiter les compos, la sauce prend au fil des minutes. L’Anglais dégage un truc particulier, sans doute à cause de cette façon de poser. Mon collègue Martial, spécialiste bédé chez Sparse mais aussi grand amateur d’un genre musical qu’on appelle le reggae, me fait comprendre que Ghostpoet lui donnerait presque envie de consommer des stupéfiants. Au final, c’était une petite heure de live gratos avec une resta de l’école « alternative » UK. Petite anecdote avant de finir : le batteur de Ghostpoet est Français. Il s’appelle Florian Sauvaire et semble être plutôt doué pour faire le graphiste chez Brownswood, entre autres.

Kill Your Pop 2012 est bien parti. La suite, c’est ce soir au Consortium avec Jad Fair, God ! Only Noise et le meilleur blaze de cette édition 2012 : Witch Lorraine.

Photo : Ghostpoet en train de répondre à une interview sur Radio Dijon Campus ET de mixer. A l’aise.

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Mercredi 11 avril 2012. La deuxième journée du festival se déplace au Consortium, centre d’art contemporain situé rue de Longvic. Si vous n’avez pas trop suivi, le programme de la soirée est le suivant : Witch Lorraine (quel blaze, sérieux, bravo), God ! Only Noise et Jad Fair. Les deux premiers sont des locaux, donc on n’en dira que du bien. Voilà, c’est comme ça. Les mecs de God ! Only Noise étaient dans une config’ guitare-batterie-clavier, avec l’alim’ du clavier qui pète dès le premier morceau. Le genre de truc qu’on aime communément qualifier « d’aléas du direct » pour ce jeune groupe qui tourne depuis un an seulement, et qu’on retrouvera lors du Humanist Records festival prochainement. En fin de compte on a passé un moment plutôt agréable avec eux, surtout quand le chanteur a oublié la fin d’un morceau. « Ce sont des choses qui arrivent ». Ah, je vous ai pas parlé de Witch Lorraine qui jouait avant, c’est parce que je suis arrivé à la bourre. Et j’ai loupé. Pardon. Lâchez vos com’s si vous souhaitez participer à ce compte-rendu.

Passons au gros bifteck du jour, Jad Fair. Ce « personnage culte de la scène underground américaine » est, d’après les informations du Web, le chanteur du groupe Half Japanese. Et il a sorti 52 albums au total. Vous l’aurez compris, je ne connais strictement rien de ce type qui présente un look comparable à Philippe Katerine, moi qui dans les années 90 écoutais plutôt 2pac faire de la poésie. Ça y est, je sens remonter le noyau fantôme du lectorat de ce site qui commence à s’énerver en lisant. Alors jouons la carte sur table, je n’ai pas compris la musique, mis à part le fait que cet homme a l’air de manier l’humour comme pas deux. Donc on va la faire sport co’ encore une fois, je vous invite à raconter dans les commentaires tout le bonheur que vous avez ressenti avec Jad Fair. Et tout le mal que vous pensez de mon mauvais goût.

Allez à ce soir, à l’hôtel de Vogüé pour A Winged Victory For The Sullen et à la Péniche Cancale pour Clara Clara, Pan Pan Pan et Alligator. Le houseshow sur réservation est complet quant à lui.

Photo : document qui vaut autant de points que le programme de Nicolas Sarkozy. Photo volée dans les loges du Consortium avant que le programmateur du festival nous dégage comme des malpropres. D’ailleurs, mec, on te déteste maintenant.

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