Ça y est, on rentre au bercail. 25 heures de bateau, 12 de bus. Et en prime on rate le match de l’équipe de France. Putain de crise. Entre les groupes dijonnais, les groupes grecs, 3 soirées de concerts, les médias, les acteurs culturels et politiques… on a rencontré pas mal de monde dans des styles différents, c’est le moins qu’on puisse dire. Musique, meetings et soleil : un petit pot pourri s’impose, c’est le best-of du Greek Tour.

 

1. L’accueil des Grecs. Toujours souriants, même ceux qui vous arnaquent.

2. Maria, notre traductrice Grecque. C’est grâce à elle qu’on a pu prendre contact avec tous nos interlocuteurs sur Patras comme sur Athènes. C’est grâce à elle qu’on s’est fait comprendre et qu’on a compris. Quoique étonnement, pas mal de Grecs semblent parler français. Big up !

3. Les enflettes de Théo. Notre accompagnateur Grec -dont on vous a déjà parlé, le Lino Ventura Grec- a usé de tous les moyens pour nous arnaquer jusqu’à l’os pendant tout le sejour. Un margoulin de la plus belle espèce. « Tu veux de l’huile d’olive ? c’est 6 euros, j’vais la chercher pour toi » ; « Mais c’est pas 3.50 le prix que j’ai vu dans le magasin ? » ; « Ah oui, 3.50 euros. Oui, ok, on va la chercher ». Ou encore :  « La chambre c’est 20 euros par personne par nuit » ; « Ah ouais ? Et le panneau là, il indique pas 7.50 euros ? ; « Ah oui, c’est vrai, mais la crise… ». Il t’a transformé des chambres de 2 en chambres de 4 ou 5 vite fait. Un mec utile, mais qui coûte cher.

4. UpFM. La radio étudiante de Patras nous a reçu comme des princes. Rencontre avec le recteur, avec les animateurs, interviews croisées. Et live sur le ondes de ce bon vieux Larry, qui a failli les faire chialer. L’équipe de la radio nous a même rejoint pour la fête de la musique voir tous les sets des groupes français. Big up !

5. Le set de NoisyGift pour la fête de la musique à Selianitika. Un des seuls sets où le public Grec était là… et chaud. Une scène au bord de la mer, un bassiste en slip, un batteur qui répond au doux nom de John Funk (si si, c’est son vrai nom), une belle énergie.

(ci-dessous, 11Louder)

6. Melon / pastèque. Le seul dessert servi tous les jours à tous les repas chez Théo. C’est bon, mais ça lasse…. putain de crise !

7. Damien Saint Loup. What else ?

8. Le batteur de TRNT BRNT. Parle plus que toi, que ma grand-mère, ou que Jamel Debbouze sous speed. Trop fort.

9. Le match Allemagne – Grèce de l’Euro. Visionné avec le public grec. Bon, 4-2 score final, avec des Grecs inexistants. Nos compagnons de voyage ont bien espéré 5 minutes avant de chialer…

10. Les douaniers grecs. Sur le retour, on passe la douane pour prendre le bateau. Larry n’a pas son passeport avec lui, mais pas de problème. Le batteur de TRNT BRNT n’a pas son passeport avec lui. Pas de problème non plus. Un des breakers n’a pas son passeport, oublié à l’hôtel. No way, tu ne passes pas petit. Ah, pourquoi les autres passent et pas lui ? No way. Non, ne me dites pas que c’est parce qu’il est d’origine arabe ? Je ne le croirais pas. Bah si. On passe tous sauf lui. Il faut payer un taxi pour retourner à l’hôtel chercher sa carte, persuader le capitaine du ferry de retarder son départ, ce qui n’a pas été chose aisée. Attendre encore que les douaniers inspectent le passeport français pour être vraiment bien sûr que ce n’est pas un faux. On a nagé une heure en pleine caricature de délit assumé de sale gueule. Heureusement que les douanier ne comprenaient pas les insultes françaises bien senties…

Dans la même catégorie, cette discussion avec une mère de famille apparemment sensée et bien sous tout rapport. Après quelques minutes de discussion de comparaison entre Grèce et France, elle me lâche : « Vous avez des problèmes avec vos étrangers? » ; « Euh… pardon? Par rapport à quoi? » ; « Les étrangers qui arrivent en Grèce sont des criminels armés (sic). Je connais un ami qui s’est fait squatter un de ses appartements par des immigrés. La police ne pouvait rien faire. Eh bien Aube Doré (le parti néo-nazi, ndlr) les a degagés et a même refait l’appartement (sic) ». Le discours se répand apparemment comme une trainée de poudre. Elle n’est pas la seule à nous avoir parlé ouvertement comme ça. Ça sent pas bon… putain de crise !

11. Eleven Louder. Pour l’ensemble de leur oeuvre. Elus « tout à l’égout d’or 2012 » avec leur pote Fishaking, ils ont réussi à faire revivre l’économie grecque. Surtout celle des épiceries. Du rock, des slams, des hurlements, des titubages et un certain sens de la fête jusqu’au bout. Les rockeurs ont même poussé le vice jusqu’à chanter un « reggae one love peace and unity » avec les Grecs le soir de la fête de la musique. Bon, je crois qu’ils ont regretté le lendemain en mode gueule de bois. Eleven riddim. Putain de ouaouaches. Mention spéciale du jury à Punk, le chanteur (lui, c’est pas son vrai nom). Crête, oeil dans le vague, accent franc-comtois à couper au couteau, une phrase de 5 mots en 6 minutes environ. Le gars prend son temps. Un mec qui énerve tout le monde dès le premier jour. Et que tout le monde aime à la fin. Une crème.

– Costa Bordino, dans le bus du retour.

Photo : Punk, 11Louder, Damien Saint Loup  (crédit : Dr Larry)