George Dandin, paysan enrichi, s’est acheté sa noblesse avec sa jeune épouse. Mais son Angélique, pas ravie d’être la proie d’un plouc et séduite par un autre, ne se laisse pas faire. Si Dandin, dit Monsieur De la Dandinière, veut épater les nobliaux, l’apparat ne le fait pas devenir quelqu’un. Et en trois actes, trois tentatives pour dominer la situation, il subira trois humiliations. Dans sa chute, la folie s’en prend à lui et emporte tout, même nous, dans une fantasmagorie, un rêve éveillé. Molière, fils de tapissiers parisiens, prenait les divertissements clinquants de la cour royale qu’il fréquentait et les tournées en province qu’il faisait, pour observatoire de l’organisation sociale. Parrain de Théâtre en mai 2015 où il avait présenté En Attendant Godot de Samuel Beckett, Jean-Pierre Vincent revient au TDB avec Molière, qu’il sait si bien faire parler de notre ère. À l’invitation du Préau – CDN de Vire, il offre une nouvelle lecture de la farce qui, depuis 1668, interroge quelques maux encore actuels : la fracture sociétale, l’ascension sociale, l’ambition vénale. L’aristocratie fauchée « sent la poussière et l’eau bénite » mais s’accroche, face à la bourgeoisie qui vient, incarnée par ce Dandin, avide arriviste et « marquis dernier cri » comme on en croise aujourd’hui. À revoir cet implacable traitement de la lutte des classes et des sexes, on se dit que les choses n’ont pas tellement changé et que les comptes n’ont peut-être pas été soldés.

Pour participer au tirage au sort, il te suffit de laisser un commentaire sous l’article. Le gagnant sera contacté par mail la veille de la pièce, au matin. Et pense à regarder tes indésirables/spams au cas où.

 

George Dandin ou le mari confondu, mise en scène de Jean-Pierre Vincent : 

  • Parvis Saint-Jean (Dijon)
  • Mercredi 2 mai à 20h00

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