Les amateurs nombrilistes de classements en tout genre seront les seuls à nous comprendre : établir un top 5, c’est de la balle. C’est comme quand on te demande quelles sont tes 3 séries tv préférées en 2011, ou les 5 bouquins qui t’ont le plus marqués : le résultat sera jamais le même d’une semaine sur l’autre, mais en fin de compte, on s’en fout royalement !

On aime avoir un avis définitif et personnel sur quelque chose. On adore dire à son collègue de travail qu’il est « complètement malade de foutre en 2ème position l’album de Gorillaz parmi les meilleures sorties musicales de 2010 tellement ce skeud est une daube absolue ». C’est pathologique. Toi, t’aurais plutôt calé dans ton top five un truc du genre Philippe Katerine parce que c’est « le plus grand génie qu’ait connu la France depuis 15 ans ». T’es aussi un grand fanatique du top 10 dunks of the year en NBA (Rodney Stuckey, ouch), et tu achètes les Inrocks à chaque fin d’année pour connaître l’avis des chroniqueurs de la rédac’. Bref, t’es aussi foutu que nous.

Chez Sparse, on est allés traîner nos carcasses du côté du festival Novosonic la semaine dernière. C’était globalement super bien, les organisateurs sont parmi les plus sympas de la ville, on nous offre des bières, nous paie des restos, on se fait inviter à la radio pour raconter des débilités et surtout on voit des beaux concerts.

#1. DIRTY BEACHES
La grande mèche d’Alex Zhang Hungtai est le gros coup de coeur de cette édition 2011. On l’avoue, on ne connaissait pas le Taïwanais. A part de nom, entendu ici et là. Le beau gosse crooner aura plié le Consortium avec ses expérimentations guitare/saxo teintées d’un goût non-modéré pour le rétro et le romantisme. Et puis franchement, cette version live de Lord Knows Best (sur une boucle de Voilà de Françoise Hardi), c’est la putain de classe. Sinon pour info, la salle s’était à moitié vidée à la fin du show.

 

#2. MONDKOPF
C’était l’une des « têtes d’affiche » du festival Novosonic qui, on le rappelle, se veut défricheur et avide de découvertes. Arrivés un peu en retard, on se cale sur les sièges en haut de salle de l’atheneum, le live de Mondkopf ayant déjà commencé. Il y a un petit groupe d’aficionados qui hochent déjà leurs têtes sous les coups de boutoir des kicks de l’ami Paul. Alternant les moments calmes, hypnotiques et euphorisants, avec des instants plus « techno classique » (grosse caisse/caisse claire), la performance est plutôt remarquable et avec une identité forte (l’habillage visuel du collectif Trafik fonctionne à merveille). Bravo. nota bene : on aime quand Mondkopf se lance dans des envolées rythmiques qui nous font penser à un certain Shed.

 

#3. SUTJA GUTIERREZ
On aurait pu le mettre en numéro 1 mais ça aurait été uniquement parce que c’est le type le plus cool et le plus attachant de la Terre. Il s’avère que l’Espagnol a un potentiel incroyable, beaucoup de charisme et des idées intéressantes pour amener sa pop lo-fi sur des chemins exaltants. Un show plus que séduisant. Borderline (hell i’m the).

 

#4. CIVIL CIVIC
C’était la bonne surprise de cette fin de week end, après deux longues soirées à l’atheneum. Ce duo produit un math rock electro (instrumental) riche en mélodies variées et en rythmiques complexes. Pour des mecs qui composent tous deux à distance et ne se rencontrent que pour les concerts et les enregistrements en studio, ils s’en sortent plutôt bien en live. Le duo est efficace, dynamique. Leur travail des mélodies sur les différents synthés ainsi que les lourdes distortions des guitares font agréablement penser aux productions de Ratatat. L’atmosphère ainsi créée est dense, on se laisse aller à sourire sur des thèmes toujours enjoués. Bref, on se sent bien.


#5. WHIZZZ à égalité avec THE LUYAS
Pour clôturer notre top five, on n’a pas su départager ces 2 prestations, pourtant fort bien différentes. D’un côté, le duo Whizzz, qui revenait d’une tournée internationale, a réussi à ambiancer le bar de l’atheneum à base d’electro-pop diablement envoyée. Il semble également que le nom de domaine whizzz2012.fr serait déjà réservé. Autrement, les Canadiens de The Luyas auront inévitablement marqué ce festival de leur empreinte. On tient d’ailleurs à passer le bonjour à leur tour manager qui avait l’air de bien s’éclater vers 3h30 du mat’ avec toute la jeunesse dijonnaise dans ce 20 mètres carrés sous les toits. T’as pécho, au fait ?

 

+ Bonus. LA CONF’ DE CHRISTOPHE BRAULT
Conférence sur la musique électronique. Trois heures de stand-up, avec 2 bouteilles d’Evian de 50 cl et un iPod qui envoie du Juan Atkins, Maurizio, Daft Punk, Paul Johnson, Underground Resistance, Aphex Twin, Burial et autres. L’amphi (quasi plein) est reparti conquis, et nous, avec l’envie de piocher dans toutes les références qui ont été citées ce soir. Excellent.

Toi aussi, lâche ton top 5 dans les commentaires.

 

La rédaction de Sparse
Photos : Haut Les Badges