En parallèle à notre virée dans l´Est (on vous aime les gars), le reste de l’équipe était au front, à Dijon, pour assister aux concerts programmés par le cru 2012 de GéNéRiQ. Une édition faite de cotillons, de patins à glace, de tendresse et de nichons. Compte-rendu à huit mains.

MERCREDI.

Jour crucial, car c’est le premier. Ne surtout pas se prendre une charge dès le début. Sauf si vous êtes au chômage, bien entendu. Passez les recommandation d’usage, on peut enfin plonger les deux bras en avant dans GéNéRiQ. Petite nouveauté cette année : le quartier général du festoche se trouve à la Ferronnerie (contrairement à l’hôtel de Vogüé d’habitude). Située rue Auguste Comte, en plein coeur du quartier des Antiquaires, cette petite salle sera le lieu des apéros-concerts gratos de fin d’aprem / début de soirée, avec la scène colombienne que vous connaissez déjà si vous ne faites pas semblant de lire nos articles.

Le plat de résistance pour ce premier jour se transformera finalement en un gros dilemme : deux plateaux alléchants sur le papier avaient lieu au même moment le soir, à la Vapeur et au Consortium. Merde, qu’est-ce qu’on fait ? Pour une raison toujours inconnue, l’équipe rédactionnelle de Sparse choisira de snober la venue de Keny Arkana pour aller crâner du côté du centre d’art contemporain, malgré l’annulation inadmissible de Crocodiles. D’ailleurs, à ce propos, les informations qu’on a pu récolter sentent le split à plein nez.
Parlons donc d’abord de Jesus Christ Fashion Barbe. Un groupe confiant et rodé qui puise dans pleins de trucs mais qui en sort quelque chose de solide. Une ambiance bleue dans tous les sens du terme. C’est romantique et eighties mais le côté folk est assumé.

22h40, l’heure des Bots. Si vous suivez, vous savez là aussi qu’on en a déjà parlé et qu’on les aime même si tout n’est pas super calé musicalement. Les deux frangins de Glendale, California, propulsés en tête d’affiche à cause des histoires squameuses des Crocodiles foncent à travers la loge et sautent sur scène. Le set démarre avec des morceaux purement punk à la JFA ou plus récemment Cerebral Ballzy. Show et dégaine à l’américaine, boule d’énergie, mais avec aussi ses quelques problèmes techniques. Ca se regarde, ça hésite sur le choix des chansons. On se croirait un peu en répète, à un moment donné il va falloir choisir ou trouver la formule. Mais ça sent l’honnêteté leur histoire. Et le public, il aime ? Plutôt ouais, les applaudissements sont chaleureux, bien que ça reste calme, observateur, voire religieux. Mais vous n’êtes pas à l’étage à une putain d’expo d’Eric Troncy, les amis ! The Bots vainqueur par K-O.

JEUDI.

Nouvelle journée et nouveau choix cornélien pour ce jeudi soir : aller faire du patin à glace pour la Silent party ou découvrir l’univers musical des pays scandinaves. Parce que c’est ça GéNéRiQ à Dijon, les concerts se superposent, nous privant ainsi d’une partie des réjouissances. C’est vrai qu’on aurait adoré taper des triple lutz et des double piqués en guise de fin de festival (plutôt qu’un jeudi) tout en écoutant des tubes disco, mais comme nous l’a confié l’un des programmateurs du festoche, il était tout simplement impossible d’organiser une nocturne à la patinoire un autre soir de la semaine. Tout comme il a été impossible pour Bastardilla, l’artiste colombienne qui peint habituellement les murs de Bogota, de laisser sa trace sur ceux de Dijon. Double big up à toi, ville chérie !

On décide donc de tracer au Consortium pour la soirée danoise. Nez à nez avec Budam, auteur-compositeur des Iles Féroé, seul sur scène avec sa guitare, mêlant à la fois les passages chantés, parlés, les susurrements, les cris et les sourires. On se prend une vraie claque. C’est comme s’il nous donnait un peu de son âme à chaque fois qu’un son sortait de sa bouche. Pas besoin de pyrotechnie pour l’émotion, son secret il nous l’a dit : « J’ai vécu 6 mois en ermite au pied de la Sierra Nevada dans le sud de l’Espagne, je chantais tous les jours mes chansons pour un chat errant. Voilà. » Ok, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

I got you on tape, groupe de rock danois arrive à son tour sur scène. La voix du chanteur, Jacob Bellens, rappelle celle dAmerica. Dans le band, tout le monde chante. Les mecs sont à fond. C’est bien calé, efficace, sur des mélodies souvent sombres avec un côté solennel pas déplaisant, rehaussé encore par les nappes de synthés. Bordel, on se sent franchement bien, det er cool (« c’est cool », en danois). Et puis respect pour Somersault, un hymne. Des gars vont jouer des décennies pour trouver ce genre de fleuron. Vous, vous l’avez fait.

Veto achève cette soirée spéciale Spot Festival. Attend, hé, mais c’est pas GéNéRiQ ? Si, mais tellement que la musique c’est worldwide maintenant, les festivals font des échanges, des partenariats, des sélections avec d’autres festoches du monde entier. Et là GéNéRiQ se mélangeait un peu avec les Danois.

Pour résumer, on ne savait pas trop quoi attendre de cette soirée. Le Danemark chez nous ça se résume surtout à des mecs barbus, Bjarne Riis et Michael Laudrup. On ressort finalement comblés de ces nouvelles références à placer ici et là en soirées mondaines. Classe.

– Par Anthony Ghilas, Sophie Brignoli, Emmanuel Pop et Pierre-Olivier Bobo

Photos : Louise Vayssié
Suite et fin du compte-rendu GéNéRiQ à Dijon, demain.