Jean-Guillaume Cabanne est, et restera, l’une des personnalités les plus discrètes dans le milieu de la musique électronique française. Musicien, DJ, producteur mais aussi patron du label Minibar, il fait partie de ces artistes qui se sont créé une identité musicale et un style bien à eux tout au long de ces 20 dernières années. Apparaissant sur des labels tels que Karat, Hello? Repeat, Telegraph ou encore Perlon, il s’illustre aussi bien en solo qu’à travers ses collaborations avec Ark, Dimbiman, Akufen, Ricardo Villalobos et bien d’autres encore.

C’est donc pour la soirée « Minibar with Fumiya Tanaka, Rhadoo, Petre Inspirescu, Cabanne » du 16 novembre 2012 que je me suis rendu au Showcase, sous le pont Alexandre-III à Paris, afin d’y régaler mes oreilles et rencontrer ce joyeux luron.

Ça va, tu t’es fait plaiz’ ce soir ?
Grave, grave, grave ! Comme tu as pu le voir c’était très sympa. J’étais là pour faire le warm-up, mettre un peu d’ambiance et faire monter la sauce.

Tu es DJ/producteur et patron du label Minibar, mais tu es aussi professeur de solfège et d’harmonie. Peux-tu nous expliquer en quoi ça consiste ?
À la base ce sont mes études et ma formation musicale. Normalement quand tu fais des études de médecine, à la fin t’es médecin. Moi j’ai fait des études de musique puis de la musique électronique. Je n’ai jamais vraiment enseigné l’harmonie et le solfège. J’ai bien eu 2-3 élèves qui venaient chez moi faire de la guitare mais je ne me suis jamais retrouvé dans un collège ou un lycée, c’est juste ma formation.

Tu peux justement nous retracer ton parcours musical ? Parce que comme tu viens de dire, tu es issu d’une formation guitare et jazz… Comment en es-tu finalement arrivé à la musique électronique ?
Ouah… Hé bien c’est beaucoup plus compliqué que ça ! J’ai commencé la zik quand j’avais 8 ans avec le chant grégorien parce que ma mère m’avait foutu dans une école de catho à Dijon : La Maîtrise. Les gens de Dijon comprendront de quoi je parle. J’ai fait 6 ans dans cette école et on va dire que c’est ce qui m’a vraiment donné une initiation à la musique. Et puis voilà, quand t’aimes la musique, tu aimes juste la bonne musique quelque soit son style. Miles Davis disait que ce n’était pas une question de style, qu’il n’y avait pas de bon ou de mauvais style. Il y de la bonne et de la mauvaise musique dans tous les genres. Aussi bien dans le chant grégorien, le jazz, le funk. Il y a de la musique super chiante en jazz, il y en a de l’horrible en funk, tout comme il peut y en avoir de la géniale et de l’horrible en techno. C’est comme ça. Je pense que le rapport à la musique dépend de ce que tu mets dedans quand tu la produis. La profondeur des musiciens et des artistes vient de l’énergie qu’ils y mettent, « la soul » comme on dit en anglais. Je pense que c’est ça qui est important dans la musique, « la soul ».

Pour en revenir à ton parcours dans la musique électronique, on t’avait déjà vu faire quelques apparitions sur Logistic. Qu’est ce qui a motivé la création de ton label Telegraph en 1999 ?
Parce que Logistic était un label techno et moi j’étais dans un registre qui était beaucoup plus soft. À l’époque on appelait ça « minimale » mais aujourd’hui ça veut plus dire grand chose. Remarque, avant non plus ça ne voulait pas dire grand chose. On était juste dans un registre plus épuré, c’est pour cette raison qu’on peut appeler ça « minimale ». La techno c’était quand même quelque chose qui allait de 130 à 135 BPM, mais nous on varie entre 125 et 127 BPM donc on était dans un registre différent, moins dur, plus soft, plus groove, plus chaud.

Tu ne faisais pas des morceaux downtempo avec John Thomas sur Logistic au tout début ?
Oui, ça je crois que c’est le premier morceau qu’on a fait ensemble sur Logistic. On s’est rencontrés en 96 alors que je travaillais avec un mec qui s’appelait Chaotique Ramsès sur F-Communication. J’étais guitariste dans cette formation plutôt orienté trip-hop. John, lui, faisait de la techno, c’était sa vision de ce qui était plus musical dans la musique électronique, donc lorsqu’on s’est mis à faire de la musique ensemble ça avait effectivement une connotation plus trip-hop. Mais tu vois, que ce soit downtempo ou hightempo, tu fais simplement la musique que tu as envie de faire. Moi j’ai un éventail musical qui va encore une fois du chant grégorien à la techno en passant par le jazz, la soul, le rock, tout ça. Donc je pense que si tu as envie de faire un jour un truc un peu plus trip hop, hip hop, techno, funk ou soul, au final tu fais toujours de la musique.

 

« Hey Cabanne, si tu veux de la minérale il y a un minibar »

 

Après Telegraph, tu as créé Minibar en 2005 avec deux potes à toi (David Gluck & Eric Vence). Pourquoi Minibar, quel en est le concept ?
On a créé Minibar parce qu’avec Logistic et Telegraph on n’arrivait plus à travailler ensemble pour différentes raisons. Déjà, le minibar c’est le meilleur ami du DJ quand tu te retrouves tout seul dans ta chambre d’hôtel. Et ça m’avait aussi amusé parce que c’est un mot universel. En fait, c’est surtout venu d’une anecdote qui s’est passée dans un club en Suisse. On était avec Seti du label Circus Company et pendant que Luciano jouait, le patron du club nous a tapé une phase en nous regardant dans les yeux. Il me disait : « Hey Cabanne, si tu veux de la minérale il y a un minibar ». Parce qu’effectivement sous le DJ booth dans son club, il y avait un minibar. Ça nous a fait tellement rigolé… on était pété de rire dans une chambre d’hôtel et c’est arrivé. Il n’y a pas de signification particulière, c’est juste que le son était marrant, rien à voir avec la minimale.

Le son est quand même particulier chez Minibar. C’est quoi votre fil d’Ariane ?
Juste ce qu’on kiffe en fait. Il y a plein de choses que j’aime, que je joue et que je ne sortirais pas sur mon label, mais en gros on a un réseau d’amis et de musiciens. Il y a des gens qui nous envoient des démos et puis quand on kiffe un truc, on ne se prend pas la tête avec le style et on le sort.

Il n’y a pas un côté un peu plus instrumental ?
Ouais ça vient de moi et de mes potes, parce qu’on a un cercle musical assez développé dans notre entourage. Donc évidemment, vu qu’on a ce réseau on se retrouve avec des compos un peu plus musicales. Mais non ce n’est pas une direction à long terme du label. On sort juste ce qu’on aime.

Pour rester un peu sur le label, c’est quoi ce délire avec les minibarians ?
Awf, c’était juste un délire vu que j’aime beaucoup le graphisme et que je dessinais pas mal quand j’étais petit. Je me suis mis à faire un peu d’animation avec Illustrator et depuis je fais des petites caricatures des musiciens qui sortent sur Minibar, ainsi que quelques clips.

Du coup, est-ce que ça veut dire que tu aimes la plongée ? Car la tienne porte un tuba.
(rire) J’en n’ai jamais fait mais mon frère a ses degrés de plongée, je crois que ça a l’air pas mal, j’aimerais bien en faire.

Tu as fait ce choix de mixer exclusivement vinyle. Pourquoi ?
Parce que je pense qu’il n’y a pas d’autre choix.

Maintenant avec l’avancée technologique on a le choix entre plusieurs supports, c’est pour l’objet en lui-même ?
Tout simplement parce que ça apporte beaucoup plus de mauvais côtés que de bons sur le plan musical. Surtout si on parle du fait que tout le monde récupère les tracks sans les acheter, je trouve ça un peu abusé… Je ne parle pas du mec qui « download » pour jouer sur son Serato chez lui, mais des DJs qui prennent des billets et qui ne sont même plus capable de porter un sac ou d’aller écouter des disques dans un magasin. En plus, tu peux acheter des vinyles de chez toi grâce à Internet. On est au XXIe siècle ! On n’a même plus besoin de bouger ses fesses. D’ailleurs sur le plan du piratage même, si je me fouts que quelqu’un « download » des tracks sans les payer, je n’arriverai jamais à comprendre pourquoi ces soit-disant kiffeurs de musique préfèrent dépenser 50 euros le week-end en boite plutôt que d’acheter des disques. Après tout, chacun fait ses choix ! De plus le seul moyen de vraiment soutenir et respecter le travail d’un label ou d’un artiste, ça reste encore d’acheter son disque. Donc l’avancée technologique je trouve ça génial, mais dès lors que ça dénature le rapport d’importance que tu places dans tes choix musicaux, à mon sens et en tant que DJ, ça ne tiens plus la route. Si encore on avait découvert un Jimi Hendrix des dancefloors grâce à cette « avancée technologique », je serai surement en train de militer pour ce nouveau truc. Mais au bout du compte, ça n’a apporté que des DJs qui regardent des laptops pendant les soirées et qui ne sont même plus capables de choisir un disque pour faire un bon set. Alors ok, il y a toujours des exceptions, quelques-uns essayent de faire les choses avec un peu plus de créativité, mais crois-moi il y en a peu.

 

« Narod Nikki était vraiment une expérimentation totale et ça s’est fait comme ça. On se retrouve, on improvise et on voit ce qu’il se passe, il n’y a rien de préparé et il n’y a jamais eu de répétition.
C’est juste au feeling. »

 

Et pour la compo, tu procèdes comment ?
Bah écoute j’ai beaucoup de machines, je bidouille pas mal. Je fais une espèce de soupe aux choux et ensuite je vire les choux pour garder la soupe. (rire)

Tu n’as pas un album en prévision ?
Ouais, ouais. Je bosse dessus depuis 4 ans peut-être. Mais je suis pas mal en déplacement, j’ai énormément de projets et je suis toujours entre deux endroits. Là j’ai de nouveau un studio depuis un mois et demi donc je pense que l’album va se terminer dans les prochains mois.

Dans ton travail aussi tu aimes particulièrement la collaboration. Pourquoi ?
Parce que j’aime la musique traditionnelle, que je suis musicien à la base et que j’ai besoin de partager ma musique. Tout seul devant ton ordi tu te fais vite chier quoi. Donc quand tu travailles avec des gens, tu as d’autres influences, tu as une autre approche et ça n’a plus rien à voir.

Parmi ces collaborations, il y a eu Narod Nikki. C’était un peu la dream team non ?
(ndlr : un super-groupe formé de Dandy Jack, Dimbiman, Luciano, Daniel Bell, Cabanne, Richie Hawtin, Akufen and Ricardo Villalobos…)
Bah au départ Narod Nikki, c’est un projet de Ricardo Villalobos et de Zip. J’ai fait partie de ce projet et j’en suis très très content, mais ce n’est pas du tout un truc que je contrôle. Narod Nikki était vraiment une expérimentation totale et ça s’est fait comme ça. On se retrouve, on improvise et on voit ce qu’il se passe, il n’y a rien de préparé et il n’y a jamais eu de répétition. C’est juste au feeling.

Tu as eu aussi Ultrakurt et Copacabannark.
Ultrakurt c’est mon meilleur pote David Gluck et moi. C’est mon petit monde préféré et on se connaît depuis qu’on est gamin. On s’est rencontrés quand je suis arrivé à Paris et tout cet univers de la musique électronique on l’a commencé ensemble. Lui était DJ quand on avait 18 piges, en 92, c’était la transe, les raves et compagnie. C’est un peu lui qui m’a poussé vers ce milieu parce qu’au départ j’étais vraiment plus dans les gigs et les répétitions de zikos. C’est vraiment le truc où je prends le plus de plaisir. Copacabannark c’est une autre association qui dure depuis maintenant presque 12 ans. Ark, c’est la personne qui m’a le plus inspiré dans cette musique à l’époque. Quand je l’ai rencontré, quand j’ai découvert sa musique, ça a été une grosse grosse influence, une énorme claque dans ma gueule et c’est ce qui m’a aussi donné l’envie de continuer dans ce domaine. Parce que quand je l’ai découvert on était en plein milieu de la french touch et c’était vraiment chiant quoi. Ark c’était l’autre versant, je trouvais ça vraiment très drôle et quand je l’ai rencontré il m’a rempli d’énergie. On s’est mis à bosser ensemble comme ça et on a fait un premier EP pour Zip sur Perlon.

C’était un but de votre part d’être signé sur Perlon ou c’est Zip qui vous avait branché sur le coup ?
Non, la vraie histoire c’est que c’est moi qui voulais sortir des trucs sur Perlon. On était les premiers à faire jouer Ricardo en France ça devait être en 2000 ou 2001 dans le sud de la France, il n’était jamais venu et on s’est rencontré comme ça. Il m’avait dit : « Ouais on a tous tes disques, on aime tous Telegraph à Berlin » et je lui ai répondu « Bah écoute moi j’adorerais sortir un truc soit sur Playhouse soit sur Perlon ». Et il m’avait répondu : « Bah écoute Playhouse c’est vraiment verrouillé mais Perlon c’est super cool, ça peut le faire, donne moi des tracks ». Je lui ai donné des tracks, on s’est rencontrés une nouvelle fois et il m’a dit « Écoute, Zip il adore, il est d’accord mais ce qu’il voudrait c’est aussi faire un truc avec Ark. » À l’époque sur Perlon, il y avait très souvent un artiste sur une face et un autre artiste sur une autre face ; du coup il a proposé de faire « une face Cabanne et une face Ark » et c’est parti comme ça. En fait c’est Zip qui a crée Copacabannark. Parce que sur le premier maxi qu’on a fait, il y avait une face Ark et une face Cabanne. C’est seulement après qu’on a commencé à travailler ensemble.

Pour en finir avec tes collaborations, est-ce qu’il y a un artiste avec lequel tu aimerais travailler en particulier ?
Oh il y en a même pas mal ! Il y en a avec qui j’ai déjà bossé et avec qui j’aimerais encore travailler, comme Zip. Sinon il y a Ricardo avec qui j’aimerais beaucoup bosser, Herbert ça serait un rêve et plein d’autres encore… Ce sont des gens qui ont les mêmes influences, les mêmes envies. Il n’y a pas vraiment de question à se poser en fait, c’est facile.

Penchons-nous peu plus sur cette soirée Minibar qui n’en est pas tellement une quand on regarde le line up…
Mais ça c’est parce que tu ne sais pas ce qui va sortir prochainement sur Minibar !

Exact, mais tu vas nous le dire ! Tu as joué au Sunwaves Festival cet été en Roumanie, c’est là-bas que tu as rencontré et créé des contacts avec Rhadoo et Petre Inspirescu ou tu les connaissais déjà ?
Non, on se connaît déjà depuis un moment et Rhadoo va sortir prochainement un maxi sur Minibar, alors c’était l’occasion de faire un petit truc ensemble. Fumiya en revanche, ça fait vraiment depuis des années… C’est un mec qui musicalement me correspond. Et c’est quand même le papa ! Il était déjà dans ce milieu il y a 15 ans et il est encore présent aujourd’hui. C’est un Monsieur et ça me fait très plaisir qu’il soit là aujourd’hui ! Puis les deux petits jeunes roumains qui sont en train de jouer ne sont pas mauvais non plus… (ndlr : interview réalisée pendant la soirée, juste après le warm-up de Cabanne, pour rappel)

 

« Concrete, ce sont des gens qui en un an et demi ont fait un travail incroyable sur Paris. Ils ont réussi à donner envie à des gens qui ne sortaient pas, qui ne sortaient plus ou bien qui n’y connaissent rien à la musique de venir juste par curiosité. »

 

Surtout qu’ils font beaucoup parler d’eux en ce moment.
Ah oui, ils sont bouillants ! La bouilloire est en Roumanie et il y a des raisons hein. Il faut absolument aller là-bas parce qu’ils ont une scène très forte, ils ont éduqué leur public depuis des années et ils l’ont très bien fait.

Quelles sont tes impressions sur le Sunwaves, qui est un festival dédié à la musique que tu joues et aussi à cette culture musicale particulière ?
Le Sunwaves m’a complètement retourné et pourtant j’y étais en août pour l’édition plutôt commerciale. Là cette année je vais y retourner en mai et j’ai été vraiment impressionné. Aussi bien par le public que par les DJ et l’organisation. Énorme ! Je conseille à tout le monde d’y aller. Aujourd’hui je pense que c’est l’endroit où être, où il faut aller. C’est mieux que Berlin car cette ville a beaucoup changé. Des endroits comme la Roumanie, ce sont des endroits purs, nouveaux, où les gens ont envie ! Il y a énormément de choses qui s’y passent, et surtout, la musique est de qualité. Ça c’est très rare.

C’est un peu cette qualité musicale que tu as voulu offrir ce soir ?
Ce n’est pas à moi de décider de la qualité musicale. Maintenant c’est quelque chose que je suis très content de proposer aux gens et apparemment ils sont satisfaits. (rires) Il y en a encore beaucoup qui attendent à la porte donc je pense que ça marche.

T’es aussi devenu résident Concrete il y pas longtemps. Comment c’est arrivé et qu’est ce que tu penses de ces « after » qui se déroulent le dimanche Quai de la Rapée ?
J’avais déjà joué pour eux à une TWSTED en 2011 et cette année on a fait une Perlon Party lors d’une Concrete. C’est là que tout le monde s’est rencontré et ça s’est super bien passé, du coup maintenant je bosse pour Concrete, ils s’occupent de mon booking. Ce sont des gens qui en un an et demi ont fait un travail incroyable sur Paris. Ils ont réussi à donner envie à des gens qui ne sortaient pas, qui ne sortaient plus ou bien qui n’y connaissent rien à la musique de venir juste par curiosité. Nous on est un peu des ayatollahs… Non, excuse-moi ! (rire) On est un peu fou de notre musique, toujours en train de penser que la qualité et l’intérêt musical, c’est ce qu’il y a de plus important. Maintenant je pense qu’on est dans une musique qui est aussi là pour faire danser les gens et pour donner du plaisir. Donc à un certain moment, il faut réussir à sortir de ce côté très musicien et très pointu… Je suis le premier à être dedans tu vois, mais je pense qu’à un moment donné il faut en sortir. C’est ce que j’ai trouvé très intéressant et très hallucinant chez Concrete, ils arrivent à proposer des line-up très sérieux et très puissants dans tous les styles avec énormément de choses intéressantes. Là par exemple si on regarde le flyer de la prochaine, on se retrouve quand même avec Motor City Drum Ensemble, Recloose, San Proper. Recloose, c’est un mec qui n’est pas venu sur Paris depuis 8 ans et MCDE c’est quand même l’une des plus grosses créations de ces trois dernières années. Les mecs arrivent toujours à faire des line-up conséquents, incandescents et qui offrent aux gens une soirée « fin une journée le dimanche ». Ils ont un endroit exceptionnel, ils travaillent très bien et je suis très content de bosser avec eux.

T’es aussi résident Club Der Visionaere (CDV) à Berlin, tu y joues régulièrement chaque année en plus de tes nombreux allers-retours dans cette ville. Tu te sens plus chez toi à Paris ou à Berlin ?
Ça fait 12 ans que je joue là-bas à peu près 5 à 10 fois par ans. Ce sont des amis proches, des gens avec qui j’ai toujours travaillé et ce sont les seules personnes avec qui je travaillerai toujours à Berlin. Bon, je ne parle pas du Berghain mais des Perlon Party, parce que Zip ça reste un de mes meilleurs potes et une personne avec qui je travaillerai toujours. Mais à Berlin et dans le monde, je pense que le CDV est un des endroits les plus intéressants et les plus magiques. Voilà, point final. Il y a un gars qui s’appelle Gregor Kreimer et qui est le boss de cet endroit, c’est une perle absolue ! Et David Hoene, son bras droit, qui s’occupe de l’endroit aussi. Rien que pour eux j’irai jouer là-bas pour rien. C’est mon endroit favori. Pour répondre à ta question, je suis français donc je suis chez moi à Paris. Mais en termes de musique je suis chez moi à Berlin aussi. J’ai fait ma carrière plus à Berlin qu’a Paris… ‘fin ma carrière… si je peux appeler ça une carrière ! Mais j’ai effectivement plus joué à Berlin qu’à Paris. C’est un peu étrange mais bon, si je suis resté à Paris et si j’habite toujours à Paris c’est pour développer des choses en France, donc je me sens très bien ici. Musicalement c’est vrai que j’ai énormément d’atomes crochus avec Berlin et la scène berlinoise. C’est pour ça que je suis là, pour faire le pont entre les deux.

– Propos recueillis par Johnny Mocket-Smocker
Photo : © Guillaume Murat

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