Toutes les semaines, on va te faire découvrir un disque qui sort des sentiers battus. Pas la peine de t’échiner à te faire croire que tu t’y retrouves dans la jungle des sorties d’albums, EP, mixtapes ou démos… Tu galères. Nous, non. Alors on t’aide. Cette semaine, un disque pour le barbecue.

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Psychemagik
« Magik Sunset Part 1 »

Tags : balearic soul, électro country, soft pop
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C’est la fin de l’année. Scolaire. Donc le début de l’été. Goûter pour les derniers jours de classe en math, apéro terrasse jusqu’à plus d’heures en milieu de semaine, les jupes qui raccourcissent, mais aussi tel un point noir sur le pif, l’arrivée sournoise des pantacourts. Avant la plage du mois d’aouût, c’est aussi les premiers barbeucs. Dont tout le monde connait les ingrédients indispensables : des potes, un jardin, une salade de tomates, un peu d’houmous (important), du poulet mariné, des bières fraiches, du bon pinard.

Et de la zique. Tranquille. À mettre quand le soleil se couche. Oui, bien sur, chacun sa came. Mais ça peut vite partir en couille avec une compil de reggae ou un type qui branchera RFM. Pas de panique, la playlist idéale vient de sortir, chez Lung Records. Concoctée par les diggers fous londoniens de Psychemagik, soit le duo Danny McLewin and Tom Coveney. Après Magik Circles (2012 ) et Magik Sunrise ( 2013 ), voici Magik Sunset.

Que de la pépite et de la rareté 70’s et 80’s, soft-pop, folk-psyché, electro-country, baléaric-soul, même jazz-funk-reggae, bref des mots, des mots, mais surtout de la zique à trainer en slibard. Alors que les précédentes partaient un peu plus sur le dancefloor, là on est ouvertement en Californie ou à Hawaï (le délicieusement psychédélique Bobby Brown et son Hawaiian Home) en 1976, short en jean, un drink à la main, en train justement de mater le coucher de soleil avec une petite pépé. Ou ce que vous voulez d’ailleurs : jeune éphèbe, chien, joint, glacière, ça marche avec tout.

C’est cool. Et classe. Ça pue la côte d’ouest. Pourtant, en bons fouineurs, les mecs nous ont dégoté des perles japonaises (The Electric Connection, sorte de Plastic Bertrand nippon), allemandes (P’cock) ou encore canadiennes (Kathy Stack). Musique de drogués sans drogues, pour chiller, positive, au groove sous-jacent, la tracklist est à tomber. Les mecs ont quand même pondu des edits d’Yves Simon, Talking Heads ou encore Fleetwood Mac. Haut niveau. Mais faut être un tantinet curieux et parfois oser frôler sur certains titres la ligne blanche de l’easy listening et de la sucrerie mièvre. Admettre la désuétude dans la musique. Elle en a parfois besoin.

À réutiliser évidemment tout l’été, en se levant à 11h00, sur la plage en train de bouffer un beignet au chocolat, au volant de la 206 sur les routes de Normandie, en faisant l’amour sur ce putain de lit qui grince, mais bon la loc était pas chère, mais aussi en septembre, l’été indien et tout le tralala, voir jusqu’au début de l’hiver. En fait ce Magik Sunset peut vite remplacer des tongs. Et ça, c’est quand même cool.

– Mr. Choubi