Tu aimes bien les héros sympathiques, toujours sourire aux lèvres, prêt à sauver la veuve et l’orphelin. Non ? Bon alors laisse-moi te présenter Rufus, jeune homme de 20 ans, prétentieux et détestable. Le problème de Rufus, c’est qu’il vit littéralement sur une planète poubelle, et qu’ils détestent tout ces « ploucs » qui vivent à ses côtés. Cette planète qui semble si inhospitalière s’appelle Deponia.

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Notre antipathique héros n’a donc qu’un seul but : se tirer de ce trou à rat et aller voir la plate-forme située au dessus de Deponia, là où vit la haute société, Elysium. Pour réussir son plan d’évasion, Rufus est prêt à dépouiller tous les habitants de sa ville de leurs biens pour construire une gigantesque catapulte histoire de s’envoler vers la cité des cieux.

Dialogues tordants et énigmes tordues

Dès le début de l’aventure, le jeu nous indique clairement son genre et son ton. Avec un didacticiel qui nous prend pour des idiots, on comprend vite qu’on a à faire à un point’n’click à l’ambiance légère, Rufus étant constamment en train de se plaindre, de se moquer de ses congenères tout en étant un parfait loser.

Côté énigme, dans Deponia, vous n’avez pas besoin de faire preuve de bon sens et de logique car la plupart des mécanismes d’énigmes sont tirés par les cheveux au 14ème degré. La première séquence du jeu où Rufus doit préparer sa valise pour son départ montre bien que le jeu ne vous facilitera pas la tâche et qu’il a envie de vous retourner le cerveau. Il va falloir donc être capable d’interpréter au second degré les divers ordres ou consignes que l’on va vous donner. Vous avez besoin de nourriture pour votre voyage ? Ne pensez pas sandwich, chips ou autre, quelques pois de wasabi suffiront, et c’est ce principe qui va persister tout le long du jeu.

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La 2D c’est beau

En dehors de son gameplay et de ses dialogues bien foutu, Deponia se présente avec une direction artistique superbe et surtout un parti pris graphique bien assumé. Les developpeurs de Daedalic Studio ont bâti leur réputation sur des jeux d’énigme avec une réalisation 2D de toute beauté et c’est toujours le cas dans Deponia. C’est simple, on est en train de jouer dans un film d’animation dessiné à la main. Rajoutées à cela quelques musiques qui collent parfaitement à cet univers fait de métal et d’ordures, et vous voilà avec un jeu bien pensé et bien emballé.

Même si parfois Deponia peut frustrer avec sa logique tordue, l’univers séduit automatiquement et on s’accroche pour voir jusqu’à quel point Rufus peut être insupportable et imprévisible pour arriver à ses fins. Le jeu coûte 20 euros, mais il est très souvent soldé, genre là jusqu’au 22 juin il est à 1 euro sur Steam. Donc tu vas l’acheter et on en reparle.

– Romain Mac Gaw