Coup de projecteur sur le début de saison « boucherie » de ton club. Comme disait ce bon vieux Doc Gynéco : « La division 1 ne me fait pas peur ».

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Le DFCO rentre dans sa saison comme l’État islamique dans la cité antique de Palmyre. Pour tout casser telle une meute de chiens. En guise de statues ou d’atrium à dynamiter : des blocs défensifs consentants et fragiles psychologiquement comme ceux de Lens, ou du Havre. Pauvres faire-valoir. Tous balayés par les attaques à la voiture piégée de Frédéric Sammaritano et sa bande de combattants de Dieu. Dernière victime en date : l’équipe partenaire des bouteilles de lait Lactel : le bien faible Stade Lavallois. Reparti avec « la bite au stabilo » et le cœur gros du Gaston-Gérard. Et la leçon de piano du DFCO était retransmise en direct sur une chaîne à péage bien connue des footix et des chômeurs.

Après bientôt deux mois de compétition et neuf journées, Dijon est assis sur la Ligue 2. Et on va se le dire dans les yeux : ça fait plaisir. Un fauteuil de leader, des clapping avec la tribune Dijon Céréales, les ultras Lingon’s bouillants, des fins de soirée avec des wags bonnasses et des battle de champ’ au resto-boîte La Place, des grosses primes de match… Bref, c’est un peu la vida loca en ce moment pour le club de ta ville. Dijon s’est même offert le luxe de creuser un petit écart au classement avec son dauphin – et concurrent le plus sérieux pour la montée – le FC Metz. Dijon, leader costaud, donc. Et quand on parle en chiffre, ça commence à causer, on a le sentiment que l’équipe ne laisse que des miettes aux adversaires : 22 points sur 27 possibles, 7 victoires, meilleure attaque, meilleure défense. S’il vous plaît. Plus les matchs s’enchaînent et plus l’équipe paraît tranquille, et sûre de sa force, autoritaire dans le déploiement de son jeu. Olivier Dall’Oglio est un manager comblé, son discours coule aussi bien auprès de ses joueurs qu’une noisette de margarine dans une poêle chaude. Olivier a le bonheur de compter sur un groupe très homogène, et compétitif, composé de quelques vieux qui ont de la bouteille (les Varrault, Rivière, Sammaritano) et sur un réservoir de jeunes talents dont l’insolence offre souvent les 3 points. Chez les jeunes, on pense bien sûr au grand espoir Jérémie Béla. 22 ans, et des rushs tonitruants au milieu de terrain qui lui permettent de se retrouver à la conclusion de quelques mouvements collectifs de grande classe. Il y a eu ce but côté gauche aussi génial que décisif contre les Lensois. Et puis, au stand fraicheur et duvet naissant, il y a aussi la pépite Christopher Jullien, deux fois buteur contre Laval. Son jeu de tête ultra efficace, et sa régularité dans les duels défensifs, tout comme sa qualité de relance font de lui l’un des meilleurs à son poste en Ligue 2.

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Le frisson Sammaritano

Mais l’incontestable patron, c’est le gnome. Frédéric Sammaritano. Au pedigree : expérience du très haut niveau, jeu à une touche, et crochets courts. Un vrai numéro dix, mention AOP. Élevé aux grains.

Fred, c’est un mètre soixante de football pur. Son centre de gravité très bas le rend insaisissable pour le mec qui a la mission délicate de le marquer au short. Et puis tu sens que Fred n’est pas emmerdé avec le ballon. Très à l’aise techniquement, habitué des dribbles chaloupés et du petit tourniquet, sa « spéciale », c’est un peu le Mathieu Valbuena de la vallée de l’Ouche. Le côté chochotte en moins. Si un jour, il se retrouve au casting d’un film américain, le titre du nanard en question serait sans doute « Le distributeur ». Sammaritano, c’est la meilleure pub pour le caviar Petrossian. Encore deux assists le week-end dernier. Il faut pas oublier qu’un jour de 2010, Fred a marqué un but de gogole contre l’Ajax en Ligue des champions l’année où il s’est révélé avec l’AJA. Et la ligue des champions, ils sont pas nombreux en Ligue 2 à y avoir goutté. Surtout dans une poule avec le Real et le Milan. Ça vous classe le bonhomme.

La prochaine rencontre pour nos diables rouges, c’est contre le Tours FC à l’extérieur du Gérard. J’ai rien à vous dire sur les Tourangeaux, si ce n’est que l’équipe est coachée par cette pipe internationale de Marco Simone. Rien que pour le voir fermer sa grande gueule une fois, j’aimerais bien que le tandem Sammaritano / Jullien plante à nouveau une ou deux banderilles. Objectif de nos petits protégés : enquiller une 7ème victoire d’affilée, ce qui constituerait un record, pour continuer de renforcer son califat et terroriser l’Occident qui se trouve quelque part vers Evian-Thonon.

Et puis j’ai sondé ma mère, ma femme, le jardinier, mon assureur AXA, ils sont tous d’accord sur une chose : Dijon va monter cette année. On appelle ça l’effet Rebsamen. Ce serait quand même très beau de voir défiler dans notre stade les crampons d’Angel Di Maria, le pied gauche de Benjamin Moukandjo, et la culasse de Salma Hayek. Chère Ligue 1, prépare le buffet, Dijon ramène quelques potes.

– Julian-Pietro Giorgeri

Photos : page Facebook du DFCO