Si le nom de Moloco n’évoque pour vous qu’une boisson laiteuse et psychotrope rendue populaire par le film de Kubrick Orange Mécanique ou pire, un groupe de trip-hop du début des années 2000, il est temps d’aller faire un tour du côté d’Audincourt. La salle dédiée aux musiques actuelles du Moloco accueillait vendredi dernier « le before du festival Impetus », avec la venue des légendaires Suicidal Tendencies.

Shot de Moloco, skate punk et tatouage

Hardcore punk, crossover, skate punk, le groupe californien a du mal à entrer dans une case et encore moins à y rester. Depuis le début des années 80, la formation a pas mal bougé autour du lead singer Mike Muir. Après une pause de près de 10 ans, ils étaient de retour en 2013 avec un album pas très convaincant. En 2016, boostés par l’arrivée de Dave Lombardo (Slayer) à la batterie, l’album World Gone Mad revient aux fondamentaux, à ce qui a fait de Suicidal Tendencies un groupe qui a inspiré Rage Against The Machine, Jane’s Addiction et Metallica : un trash metal puissant et rapide, une distribution de baffes savamment orchestrées par des musiciens dont l’excellence ne peut être niée.

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Dans le Moloco d’Audincourt, vendredi, on avait donc 500 personnes qui n’avaient pas poussé la porte par hasard. Tatouages, bandanas, t-shirts à l’effigie des Ramones, cheveux longs, le public était conquis d’avance. Avec les Suicidals, c’est une messe intergénérationnelle qui a été offerte par les organisateurs en « before » du festival Impetus. Dédié aux musiques noise, métal, « expérimentales et divergentes » ainsi qu’aux pratiques artistiques diverses, le festival Impetus est né de la volonté conjointe des salles de la région de Belfort (Le Moloco et La Poudrière) et de musiciens de la région de Lausanne. Sous l’œil bienveillant du frangin mastodonte local qu’est devenu Les Eurockéennes, Impetus trace son chemin singulier dans une niche qui semble trouver un écho tout à fait favorable entre la suisse et le pays de Montbéliard.
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Une alternative à la soirée téloche du dimanche 7 mai

Fans de métal, de hardcore, de Jean Lassalle, vieux et jeunes punks dans l’âme ou simples curieux, vous avez jusqu’au 27 avril pour aller découvrir la programmation suisse (Lausanne) sur le site du festival. Du 5 au 8 mai, ça se passera en France et dans le jura suisse. En cas de gueule de bois d’entre deux tour électoral et pour plusieurs raisons, on vous conseille particulièrement la date du dimanche 7 mai au Moloco d’Audincourt. En cas de victoire de Le Pen , la performance de Tat2 Noise Act qui mêle sonorités déglingos et tatouage live sur scène devrait galvaniser votre capacité de résistance. Si JLM ou Poutou sont élus et que vous avez quelques liquidités à faire disparaître, la Suisse vous tend les bras dès la fin de la soirée, vous y serez en moins d’une heure de Porsche Cayenne. Allez, filez faire votre procuration, on se donne rdv à Audincourt le 7 mai pour se faire tatouer la tête de Cheminade sur le bras.

  • Augustin Traquenard
    Photos : Christian Ballard