On a profité des nouvelles expos du FRAC Franche Comté. Le FRAC à Besac’, c’est le vaisseau amiral de l’art contemporain en Franche Comté. Il inaugurait 3 expositions il y a quelques jours. Partitions régulières de Raphael Zarka (avec un côté skate dedans, et ouais, même des vidéos, on vous la conseille) ; Remake, d’Etienne Bossut (avec un moulage intégrale de Porshe 911 !) et Everyday is exacty the same de Hugo Schüwer Boss. Ce dernier, bisontin lui-même, nous a attiré l’oreille en envoyant un maximum de références à la zik pendant la visite de son expo. Il nous explique tout en musique comment il a monté Everyday is exactly the same à base de Nine inch nails et autres Deftones.

L’exposition s’appelle Every day is exactly the same, c’est le titre d’une de mes dernières séries de peinture, par extension c’est devenu celui de l’exposition mais c’est également le titre d’un morceau du groupe Nine Inch Nails, présent sur l’album With Teeth. Au delà de l’affinité musicale, j’ai choisi ce titre car la première phrase de cette chanson  me semble particulièrement résonner avec mon quotidien et ma façon d’envisager une production artistique. Cette première phrase est la suivante : «Je crois que je peux voir le futur parce que je répète la même routine…» Bien entendu, cette fameuse routine n‘en est pas vraiment une, c’est plutôt une condition nécessaire à la poursuite du travail. D’un certain point de vue, mes journées d’atelier pourraient sembler identiques : tendre une toile, l’enduire, y déposer de la couleur, paradoxalement c’est bien en répétant les mêmes gestes que je peux produire des peintures différentes. Ce titre est aussi un moyen de signifier que je ne fais pas de hiérarchie dans les temps de travail ou les peintures, qu’il s’agisse d’un petit format réalisé en une fraction de seconde et un grand format réalisé aussi lentement que possible. Finalement, tout ce qui compte c’est que demain il y aura une autre peinture et c’est précisément ce qui me permet d’avancer.

Le son qui a inspiré le nom de l’exposition : 

 

 

Crédit Photo : Nicolas Waltefaugle

 

My own summer

2017, Acrylique sur toile

Collection de l’artiste

Un tableau d’été, réalisé rapidement, brossant un paysage fugace.

Une bordure noire en accentue la dimension cinématographique et stéréotypale.

Comme c’est souvent le cas, cette première peinture de la série les contient toutes en puissance, comme une matrice ou le socle d’un temps de travail. Le titre, quant à lui, donne la tonalité de la pièce en superposant à sa vision cette chanson de Deftones, un groupe de néo métal californien.

 

 

 

 

Le son qui va avec : 

 

 

Crédit Photo : Nicolas Waltefaugle.

Siberian Kiss

2016, acrylique et vernis sur toile.

Collection privée.

Siberian Kiss est une peinture  ayant un format carré de 50 cm de côté et qui est réalisée à l’acrylique et vernis sur toile. La première chose que l’on peut remarquer c’est que ce tableau semble avoir été altéré, par le temps ou par le feu semble-t-il. On y décèle des gestes, des coups de brosses, un rythme, tout ceci se produit dans un espace délimité, contenu par une marge que l’on retrouve dans des magazines pour magnifier une image ou une reproduction. Le titre provient d’une chanson d’un groupe de post-hardcore : Glassjaw et fait référence à une expression populaire qui désigne une autre forme de French Kiss, plus violente… Les replis de la matière sur elle-même peuvent aussi faire penser à une pellicule de film qui aurait brûlé, à une image potentielle qui se serait consumée. Ce titre que j’ai beaucoup écouté étant plus jeune, est resté dans ma playlist et m’accompagne quotidiennement. Lorsque j’ai réalisé ce tableau, j’ai d’abord eu du mal à l’accepter, en effet, il me semblait être.

Une régression, un retour à quelque chose de plus direct ou pour reprendre une expression consacrée « quelque chose qui sent l’esprit adolescent »… Smells Like Teen Spirit est la première chanson de l’album Nevermind, du groupe américain de grunge Nirvana, sorti en 1991.

Le son qui va avec : 

 

 

Crédit photo : Nicolas Waltefaugle.

Ordinary Sunset II

2017, acrylique sur toile.

Collection de l’artiste.

Cette série a été réalisée durant l’été 2017. Dans chacun de ces tableaux, une relation s’est instaurée entre un arrière-plan en dégradé pouvant évoquer un coucher de soleil à l’ère d’Instagram et un élément construit comme un rectangle blanc ajouré, un cadre où des éléments semblant flotter à la surface du tableau, comme si le paysage débordait du cadre et excédait notre champ de vision. Ce titre provient d’une chanson de Das Pop, un groupe pop rock belge. A vrai dire, ce titre m’est un peu tombé dessus alors que je terminais cette série de tableaux. Un matin de septembre alors que je montais à l’atelier en voiture, j’ai allumé la radio et cette chanson y était diffusée. « Un coucher de soleil ordinaire » me semblait l’expression adéquat pour affirmer l’ironie présente dans cette série de tableaux.

 

Le son qui va avec : 

 

Everyday is exacty the same de Hugo Schüwer Boss, jusqu’au 20 mai au FRAC Franche Comté. 

Crédit photo : Blaise Adilon

 

  • Chablis Winston.

Photo de une : Nicolas Waltefaugle