On la connaît pour nous avoir fait danser sur sa voix suave qui accompagne les notes électro de Synapson dans All In You (remplaçant Anna Kova), pour ses prestations aux côtés de Jabberwocky et ses featuring enivrants sur les mélodies d’Arigato Massaï. Mais on apprécie la découvrir réellement depuis qu’elle s’est lancée en solo dans son univers hip-hop made in France. Seule femme à l’affiche de la première soirée rap du Printemps de Bourges, Tessa B a enflammé la scène de la Halle du Blé ce mercredi 17 avril à l’occasion de son premier festival solo. A travers un charisme à faire pâlir de jalousie Beyoncé, cette jeune artiste impressionne non seulement par sa voix mais également par sa maitrise du show et de la danse. Résultat : Standing ovation pour cette jeune femme de 25 ans que l’on rencontre après sa prestation, le sourire aux lèvres !

C’est ton premier festival solo, contente que ce soit à Bourges ? Tu connaissais ?

Oui je connaissais parce que j’ai déjà participé au festival avec Synapson et Jabberwocky et j’en suis incroyablement contente ! J’ai jamais été autant stressée et en même temps aussi libérée sur scène. C’est fou comme les gens te transmettent une énergie de dingue. J’ai vu des sourires, je me suis dis bon ok c’est parti !

Tu t’es vite dirigée vers le théâtre durant tes études, pourquoi la musique finalement aujourd’hui ? 

Je n’ai pas vraiment choisi. J’ai toujours eu envie de m’exprimer et de jouer sur scène. C’est une envie qui est arrivée au collège, puis après le bac j’ai décidé de faire du théâtre. J’ai ensuite envoyé beaucoup de candidatures et j’ai fais une rencontre déterminante dans le milieu de la musique. Suite à ça, j’ai signé en mason de disque puis j’ai rapidement rencontré Synapson avec lesquels j’ai composée des chansons et fais des tournées pendant 3 ans. J’ai commencé par les Zéniths puis tous les festivals et en même temps j’ai rencontré Jabberwocky avec qui j’ai également fais des tournées. Tout ça s’est finalement déroulé très naturellement.

Tu as fais des Zéniths avec Synapson au début de ta carrière, puis tu as été aux côtés de Jabberwocky et Arigato Massaï, aujourd’hui en représentation lors d’un festival : est-ce que cette formation théâtrale t’as aidé à avoir confiance en toi et à avoir cette présence scénique fulgurante ?

Je pense que c’est évidemment lié. Grâce à la formation théâtrale, j’ai appris à avoir un lien avec le public, qui est différent de celui que tu peux avoir en tant que chanteuse sur scène, mais qui m’a beaucoup aidé. Rien n’est acquis, j’ai encore plein de chose à apprendre, mais le théâtre m’a permis d’avoir un amour de la scène, une interaction avec le public et une envie de m’éclater !

Tu étais dans un univers éléctro en groupe où tu chantais en anglais et maintenant tu te retrouves en solo à faire du rap en français, au fond, c’est ce dont tu avais toujours eu envie ?    

J’ai toujours écouté beaucoup d’anglais quand j’étais jeune. J’étais fan des grandes voix : de Whitney Houston à Maria Carey et Christina Aguilera en passant par Britney Spears. J’essayais de reproduire tout ce qu’elles faisaient. J’avais ce rêve de gamine de devenir chanteuse. Puis j’ai rencontré par hasard Synapson qui voulait des chansons exclusivement en anglais. J’ai donc commencé comme ça jusqu’à rencontrer mon producteur, Benny Adam, il y a deux ans. J’ai eu un déclic avec lui, en français. Je suis de suite partie à Montréal avec lui pour composer et écrire mon propre son, celui de la vraie Tessa B. Aujourd’hui, je m’épanouie dans ce registre et je n’arriverais plus a switcher en anglais. C’est désormais en français que Tessa B est elle-même ! Plus tard on verra, pour l’instant, c’est tout moi !

Dans « repose en paix », ton dernier single, au delà du fait que tu imagines ta propre mort, on sent qu’on te découvre dans tes paroles. Tu as l’air à la fois d’une femme libre, carpe diem : « ce que m’réserve demain qu’est ce que j’en sais ? » / « et si je meurs c’est rire que j’veux climbs », on découvre également tes gouts et ta culture cinématographique « j’veux du Luc Besson, du Gavras romain », c’était une manière pour toi de te mettre à nue et de montrer qui se cache derrière Tessa B ?

Oui ça a été une volonté. On est partis d’une prod qui nous faisait penser à la mort puis comme je suis pas quelqu’un qui est morbide, loin de là, il fallait que je joue un côté décalé dans les paroles et de dire que « si je meurs c’est de rire que j’veux climbs » c’est parce que je ris à longueur de journée, je kiff ça ! On découvre beaucoup de mes références, de mes influences dans cette chanson et finalement qui je suis aussi.

Sur les réseaux sociaux, tu ne te prends pas la tête et tu restes très naturelle, c’est ta manière à toi de garder les pieds sur terre ?

Moi je ne me rends pas compte de ce qu’il m’arrive, c’est une évolution, j’avance pas à pas. Je suis spontanée et sur les réseaux je reste moi-même. Ce qui est compliqué quand tu restes toi-même sur les réseaux sociaux c’est que parfois on peut te demander de jouer sur commande, de te montrer feel-good h24, sauf que je ne peux pas et ne veux pas forcer mes traits de caractère. Je suis comme tous le monde, y’a des matins où je me réveille du pied gauche et je ne vais pas faire semblant que tout va bien. Je suis comme je suis !

Tu es ici en représentation devant tes fans au PDB, toi aussi tu as un artiste dont tu es fan et qui se produit ici au PDB ?

J’aurai beaucoup aimé voir Alpha Wann et vivre ça dans le public mais aussi PLK, puis en fait y’a aussi Georgio (rires), bref, tout ceux qui se sont produits aujourd’hui sur la même scène que moi !

On peut espérer te retrouver prochainement pour un EP ?

Oui, en juin, avant l’été et en concert le 17 mai à la Boule Noire pour mon premier concert parisien. En fait, le Printemps de Bourges m’a beaucoup apporté, c’était un test pour le futur et un bon test !

On confirme, le test était très réussi.

  • Victoire Boutron