Ce week-end du côté de Saint-Vit dans le Doubs, se déroulera une soirée plus poétique que jamais s’inscrivant dans le cadre du cycle d’évènements Back to the Trees. Un nom qui parle de lui-même puisque cette soirée t’embarqueras pour une balade en forêt pour le moins unique en son genre. Coup d’envoi samedi 29 Juin à 18h.

« Le souffle de départ, c’était d’aller nous même nous mettre à l’écart, il y avait vraiment cette réflexion de dire : ne restons pas dans les circuits classiques, mettons-nous à l’écart. Et c’est là que la forêt a pris toute son épaisseur historique. Comment étaient utilisées les forêts dans les sociétés depuis des siècles etc… On s’aperçoit vraiment que c’était les endroits qui étaient à l’écart de la ville » explique Lionel Viard, créateur du festival.

C’est le rendez-vous sympa de cette fin de mois de juin en BFC. Back to the Trees (retour aux arbres t’avais compris). Il ne s’agit pas seulement, comme on pourrait le penser, d’une simple succession d’expos, de performances et de concerts au milieu des bois. Depuis sa création en 2011, ce cycle d’événements dispatchés aussi bien en BFC qu’à l’étranger, s’acharne à opérer une sorte de reconnexion entre les hommes et les forêts du globe. À la fois poétique, artistique, bucolique, primitif, vivant et contemplatif, cette reconnexion s’opère par bien des médiums artistiques. Des arts visuels, au théâtre et performances, à la musicalité et arts sonores, en passant par les savoirs et les idées, Back to the Trees se réinvente en permanence pour se doter d’une identité résolument anti-conformiste. Loin des grands festivals financés par des mutuels aux schémas fiscaux plus complexes que la physique quantique. 

Lors de ses onze premières éditions, dans le Doubs, le Jura, en Gironde, en Ardèche, en Suisse et au Bangladesh, Back to the Trees a d’ores et déjà présenté les œuvres de plus de 200 artistes à un public de près de 10.000 personnes. Cependant ne parlons pas trop chiffres, la-bas la qualité sera toujours préférée à la quantité et ce n’est pas plus mal. Pour 2019, Back to the Threes reprend du service pour six nouveaux ancrages en forêt. Le Doubs, le Jura, en Gironde, en Suisse, au Kosovo et au Togo. Un bon moyen de lier la forme au fond pour une biodiversité artistique de cette acabit.

« Back to the Trees c’était l’envie de quelque chose de plus libre. Cet évènement, même si je n’aime pas trop le terme, à un réel potentiel de sensibilisation aux questions écologiques mais mes préoccupations de départ sont plutôt artistiques. L’ambition c’est de trouver de la liberté dans l’art et d’avoir ce rôle la dans la société, plutôt que d’être soit d’un côté quelque chose de décoratif, soit de l’autre quelque chose lié à la spéculation financière » confie Lionel Viard.

Cette édition made in BFC de Saint-Vit est organisée par Elektrophonie et l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon Franche-Comté, avec la complicité de la commune de Saint-Vit, de l’Université de Franche-Comté, de l’Espace Multimédia Gantner, du festival Atmosphères, de Diversions, de la revue Silence et de copains de Radio Campus Besançon. Rien que ça…

Pour ce qui est du contenu intrinsèque, une ribambelle d’instants artistiques plus agréables les uns que les autres sont d’ores et déjà prévus et n’attendent que toi ce samedi ! Il y aura notamment une pièce de théâtre qui n’aura lieu qu’une seule fois à 18h45. Une comédienne de la compagnie Vivre dans le feu basée en Franche-Comté, viendra interpréter, dire, raconter et danser L’appel de la forêt de Jack London qu’elle a appris par coeur (balèze la dame). Une marche d’une heure trente au coeur de la forêt, avec casque audio pour une expérience augmentée assez rare. Les places seront limitées alors viens en avance car c’est au tout début. Tu pourras ensuite retrouver la performance de la compagnie Singe Debout, constituée de comédiens zoomorphe. Mais qu’est-ce donc ? Et bien ce sont des comédiens qui ont, pendant des années et des années, étudié le comportement d’un certains nombre d’animaux pour en reproduire le plus fidèlement possible les mouvements et cris. Avec eux, les codes traditionnels de l’évènementiel sont complètement éclatés, puisque qu’aucun lieu, ni horaire n’est annoncé. Tu va donc peut-être croiser au détour d’un chemin, un sanglier, un cerfs, un ours, un loup ou même un crocodile (pas de gestes brusques si tu tiens à la vie). Au milieu de cette effervescence artistique, il y aura également une association de deux collectifs, Brane Project et Idéehaut qui vont proposer une station d’immersion sonore. De grands filets suspendus dans les arbres pouvants accueillir plus de 20 personnes, le tout entouré de hauts parleurs à 360 degré pour une immersion totale en apesanteur. Tu pourras y écouter des concerts audio-naturalistes, c’est à dire des musiques entièrement composées à partir de sons de la nature qui se déplaceront autour de toi. Autant te dire que c’est le genre de truc que tu peux pas trop organiser chez toi sur un coup de tête ! Les 60 artistes et collectifs présents demain sont à retrouver juste ici, alors va jetez un oeil ! 

Pour Lionel Viard, « l’idée c’est de parler d’arbres, de forêts et plus généralement de nature mais sous tous les angles possibles, que ce soit esthétique, scientifique, intime, écologique. Il y a vraiment une immensité de sujets autour de la forêt. »

Tu l’as compris, Back to the Trees s’entoure le temps de quelques heures de musiciens, plasticiens, photographes, vidéastes, performers, danseurs, poètes, conteurs, bûcherons, biologistes, architectes, paysagistes, philosophes et chamanes qui, bien que tous différents, viennent partager leur vision de cet espace mystérieux et trop souvent méprisé qu’est la forêt. Un évènement sincère et nécessaire qui parait dans l’air du temps mais qui ne l’est pas tant que ça. À toi de juger ! C’est samedi, depuis Dijon y’en a à peine pour une heure et moitié moins depuis Besac’, alors fais pas le flemmard, va faire le plein de la Safrane et le tour et joué.

  • Léo Thiery

Crédits photos : Pierre Acobas, Benoît Grosjean, Nicolas Waltefaugle, Backtothethrees.net