Du 13 octobre au 12 janvier, c’est Syncope et extase. Vertiges du temps au FRAC Franche-Comté.

Le Frac Franche-Comté a dû te voir en fin de soirée et s’est inspiré pour sa nouvelle expo. Une expo qui explore ce moment de lâcher prise, de perte de conscience : l’extase. Elle peut être sexuelle ou mystique, ou un bon vieux tombage dans les pommes, pour cause de surconsommation d’alcool ou pas, ou juste une chute, un collapse.

Stéphanie Jamet, la commissaire d’expo, historienne de l’art et longtemps prof’ aux beaux-arts de Besac, a sélectionné des pièces venues du fond du Frac Franche-Comté mais aussi d’autres Frac ou musées.

Peintures, vidéos, installations, photos… Certaines ont quelques années, d’autres plusieurs siècles, mais toutes en commun de s’interroger sur ce qu’il se passe quand on calanche, qu’on se pâme, qu’un tombe en extase.
Trois grandes pièces pour un petit parcours, et quelques coins vidéos aux canapés moelleux (comme une vidéo d’un derviche tourneur qui se met en transe, et un très bon film sur des aurores boréales sous forme d’enquête, enfin bref, des trucs à vivre).

Première salle, première phase : l’effet syncope. Le moment de l’éblouissement, de la vue qui se trouble. Deuxième phase : la représentation de l’extase. Troisième phase : les syncopes. La petite mort.

Si tu veux juste te laisser porter tu traverses les salles en te faisant happer par les œuvres. Si tu veux aller plus loin, tu demandes aux médiateurs du Frac. Ils te rencardent sur les codes et les intentions de l’artiste. Cadeau.

Un automate musical offert à Marie-Antoinette

En partant, tu passes voir au rez-de-chaussée un truc un peu fou, qui n’a rien à voir avec l’expo du moment. Au Frac, il y a toujours une expo à l’étage et une installation au rez-de-chaussée. Nino Laisné est tombé en pâmoison devant un automate musical offert à Marie-Antoinette datant de 1785. Il le kiffe tellement qu’il a fait reproduire le mécanisme de l’automate par les doigts de fée d’un horloger de Morteau. Tu me suis ? Dingue. La pièce, on peut la voir, et on peut aussi voir le court-métrage de Nino, tourné à Besançon, qui lie cette pièce au destin d’un mec qui voulait se faire passer pour le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, le tout en chanson. Tu me suis toujours là ? Passe. Nino Laisné, c’est lui qui a mis en scène Romance incertos, superbe spectacle dansé/chanté passé aux 2 scènes de Besançon l’an dernier et qui sera à Chalon pour le festival Instances le 19 novembre, et rien que ça, ça devrait te donner envie de venir. 

Extrait du film de Nino Laisné

Et puis, au Frac, y’a toujours des petits rendez-vous un peu cool pour te décoincer l’art contemporain. Par exemple, t’as une visite de l’expo nocturne à la lampe de poche le 13 décembre. Le projet Blair Witch. Rassurant…

  • Chablis Winston / Photos : Delphine Fresard