Félix Petit a quitté Besançon quand il avait 18 ans, il a pris un de ces avions qui atterrissent à Montréal pour étudier le saxo-jazz. C’était en 2008. Maintenant il pèse outre-Atlantique. Il collabore avec Hubert Lenoir et a produit le premier album des Louanges, La nuit est une panthère. La classe.

Si vous n’avez pas entendu parler des Louanges, c’est déjà que vous n’avez pas regardé les Félix d’or, l’équivalent québécois des Victoires de la musique, parce que Les Louanges en a reçu 3. Vous allez éventuellement dire que nianiania le Canada. Mais Les Louanges s’installe fort aussi sur la scène française, aux Transmusciales de Rennes, l’année dernière, au Printemps de Bourges. Là, Les Louanges faisait sa Maroquinerie, tranquille, avant d’arriver à Chalon-sur-Saône, à LaPéniche, ce vendredi.

Les Louanges, c’est Vincent Roberge, qui tient ça d’un antique surnom de lycée. Pour La nuit est une panthère, son premier album, Félix Petit le rejoint à la production. On a voulu en savoir plus, alors on a appelé ce dernier pendant qu’il faisait Paris Bordeaux, sur la route avec Les Louanges.

Félix, comment tu t’es retrouvé dans ce projet ?

C’est un peu une histoire d’amie en commun. Vincent avait déjà fait un EP (Le Mercure, 2016, nldr). Il avait signé sur un label, bonsound. Il voulait de l’organisation et il était déjà en retard quand il m’a contacté pour réaliser le disque. Il voulait un producteur, dans l’idée de ces albums, qui se réalisent en tandem. C’est ce qui s’est passé, il a composé, j’ai arrangé. Avec beaucoup d’échanges.

Tu étais très jeune quand tu es parti étudier à Montréal, qu’est ce que tu allais chercher là-bas ?

Une liberté pour la musique. Pouvoir avoir vraiment l’instrument à la main, ce que je voulais c’était jouer. La vie c’était une sorte de whiplash québecois. Et pour l’université. Les profs avaient joué avec des grands musiciens. Après j’ai trouvé de bons potes et les projets ont commencé à se lancer. Maintenant je suis attaché à leur culture du groupe et des instruments sur scène.

Maintenant il y a une vraie scène québécoise, une identité a emergé, je pense à Loud, Hubert Lenoir avec qui tu joues aussi, ou Les Louanges…

Au début, il y a 10 ans, le Québec était plus influencé par les guitares. Tout se ressemblait un peu, ça donnait des albums vaguement rock ou pop. Alors que pas loin, à New-York, la pop se réinventait déjà. Les gars avec qui je travaille, ceux de la nouvelle scène, ont assimilé ça. Ils font des trucs très libres, sans cases. Ils ont plein d’énergie et ils savent ce qu’ils veulent.

Et puis vous avez réussi à faire votre place en France, avec Les Louanges, tu t’attendais à ce genre de réception ?

Je pense jamais à la réception, au fait que ça sorte du studio, Vincent est plus carré là-dessus. On s’est fait confiance. J’avais des envies d’acoustique, lui avait ses envies, ça a donné cet album.

Ça vous fait faire pas mal d’allers-retours…

C’est vrai… Il y a trois semaines on jouait au Mama (festival parisien, ndlr), après on est rentrés pour les Félix, avant de revenir là pour les dates françaises. Ça ressemble à notre année oui…

Il ressemble à quoi l’esprit bisontin quand on l’exporte ? J’ai entendu dire que vous vouliez monter une diaspora, avec d’autres Bisontins expatriés à Montréal

Ah oui c’est vrai. Je veux pas me vanter mais Besançon a une bonne réputation à Montréal. On est pas mal ici. On fait des barbecues chez moi, il y a toujours des Bibontins qui traînent dans le coin, et ça fonctionne pour eux. Comme ça le je pense à Elisa, qui fait les poupées Raplapla, que tout le monde s’arrache à Montréal. Le seul truc qui nous manque c’est le Comté.

Pour finir, on m’a dit que tu aimais tacler la Haute-Saône, si tu devais la comparer à une zone du Québec, ça serait où ?

Hmmm, je pense que ça serait la Beauce. C’est un endroit reculé. À Montréal, quand quelqu’un conduit mal on dit qu’il vient de la Beauce parce que là bas ils conduisent bourrés. Sauf qu’on a pas les plaques pour être surs comme à Besançon.

Vous revenez à Besançon avec Les Louanges en 2020 ?

On va essayer. Et même à Dijon.

  • Arthur Guillaumot / photo de couverture : Jean-François Leblanc

Les Louanges sera en concert vendredi 8 novembre à Chalon à La Péniche dans le cadre des Rencontres de l’Archipel, avec Jaune en première partie.
Les informations sont là.