Depuis le début de la semaine dernière, nous sommes « en guerre » ! Chacun est tenu de rester chez lui. Confinement pour tout le monde ! Pourtant la perception de la mesure diffère et certains le vivent mieux que d’autres. Nous vous proposons un petit tour d’horizon non exhaustif des profils.

L’écolier

On ferme son école et il est protégé du climat d’angoisse ambiant vu qu’il préfère regarder Gulli que BFM (chacun ses goûts, merci de ne pas juger). Pour lui, le coronavirus est une bénédiction. Même la nouvelle de sa grand-mère en réanimation ne parviendrait pas à ébranler son bonheur. À la rigueur, le seul qui râle un peu c’est le lycéen anarchiste en herbe. Voir son établissement fermé sans blocus et barricades de poubelles, c’est presque un peu trop facile.

Le parent

« Quoi ?! L’école est fermée ? Mathéo doit rester à la maison ? Au secours ! » A la fin de son congé parental, il pensait être enfin tranquille. Mais c’est reparti et pour une durée indéterminée. Au boulot au moins, tout le monde joue le jeu. Chacun fait semblant d’être occupé pour ne pas importuner les autres. Sauf que les gamins n’ont aucun savoir vivre. Ils sont toujours là à te poser des questions à la con, « et pourquoi ci ? », « et pourquoi ça ? »… « Putain mais j’en sais rien moi ! Tu crois que je vais demander à mon boss pourquoi je dois appeler des gens par téléphone pour leur vendre des forfaits téléphoniques ? ».

Le geek

C’est son heure de gloire. Cela fait des années qu’il s’entraîne, reclus dans sa chambre, pissant les canettes de Red Bull qu’il boit pour ne pas dormir dans une bouteille en plastique que sa mère vient vider chaque semaine. Et là, d’un coup, il voit pleins de noob débarquer dans son jeu de shoot préféré. Cela va faire exploser ses stats. Le seul bémol est qu’il va falloir faire des choix : PornHub a annoncé que son compte premium était offert pendant un mois. Bénis soient ceux qui ont un double écran.

Le commercial

« J’ai choisi ce métier pour le côté humain avant tout. Ce que j’aime ce sont les interactions, échanger, discuter, serrer des mains. Les gens n’hésitent pas à me parler de leurs problèmes et j’ai toujours une solution à leur proposer. Parfois même à -20%. Dans le fond, je fais du social… Allez ! Laissez-moi vendre svp ! J’ai bien trop peur de me découvrir une passion non lucrative ! »

Le chômeur

Instinctivement, on se dit que pour lui le confinement ne change pas grand-chose. Erreur ! Il avait renoncé à son abonnement aux Echos (souscrit lors d’un égarement masochiste) pour pouvoir se payer les chaînes RMC Sport… Toutes les compétitions sportives sont annulées ! Il aimait rejoindre ses camarades au café du coin pour narguer les jeunes cadres dynamiques… Tous les bistrots sont fermés ! Et par-dessus ça, ceux-là mêmes qu’il observait derrière la vitrine du troquet comme on scrute les faits et gestes des animaux dans un zoo l’appellent désormais pour lui dire : « Je ne sais vraiment pas comment tu fais, cela fait 2 jours que je ne travaille plus et je tourne déjà en rond ! » « Ce n’est pas ce que tu faisais déjà ? ».

Celui qui était sur le point de conclure

Après deux ans de célibat, lorsqu’il est tombé sur son profil Tinder il y a un mois, il a tout de suite flashé (vous me direz, c’était pareil pour le profil précédent et il en sera de même pour le suivant). Quand il a vu que cela matchait entre eux, il ne s’est pas emballé. La dernière fois c’était soi-disant une fausse manipulation et la fois d’avant, il s’est rendu compte après coup que c’était un faux compte utilisant des photos d’une star du porno (il savait bien qu’il avait déjà vu sa tête quelque part !). Mais là, rien de tout ça. Ils ont commencé à discuter et se sont trouvés pleins de goûts en commun. Il a alors pris son courage à deux pouces et lui a proposé de se retrouver mardi soir autour d’un verre. Elle le fit mariner un peu et ne répondit pas tout de suite. Le suspens était insoutenable. Il vérifiait son portable incessamment. Deux heures après, quand la réponse tomba, un simple « Oui avec plaisir » suivi d’un smiley clin d’œil, il sauta littéralement en l’air ! Vous connaissez la suite.

Le SDF

Il pensait être enfin tranquille chez lui dans les rues désertiques. Jusqu’à ce que des policiers viennent lui coller une contravention pour ne pas avoir respecter le confinement. Désolé mon gars mais l’Etat a besoin de thunes pour acheter des masques.

Le toxico

Pour lui, c’est le moment rêvé pour arrêter… Ou pour donner rendez-vous à son dealer à l’Intermarché.

Le bobo de la culture

Il traîne de terrasses en concerts, de buffets gratuits en afters, et sa vie mondaine s’arrête tout à coup à son tout petit appart’ de centre-ville, parce que son argent, il préférait le dépenser dans les pintes plutôt que dans un loyer. Arte concert et apéro Skype pour lui.

L’amateur de sport nature

On l’appelle aussi « le Grenoblois ». Toujours fringué en veste Quechua et en pompe de rando, même quand il va faire ses courses. On lui annonce que le sport, c’est 500 mètres autour de chez lui. Sauf que 500 mètres, c’est le dénivelé qu’il avale en une journée d’habitude. Alors il monte et descend les escaliers de son immeuble, jusqu’à ce qu’il craque et se tire en VTT dans les bois une bonne fois pour toute. Quitte à être confiné, autant le faire en forêt. Into the wild pour lui.

Celui qui n’a encore pas commencé Game of thrones

Il avait réussi à tenir jusque-là sans se faire spoiler. Un exploit qui lui avait coûté cher dans sa vie sociale puisqu’il devait fuir à chaque fois qu’il entendait le mot « dragon ». Mais là c’est parti, il va pouvoir évacuer toute sa frustration et compte bien ne pas bouger du canapé (attention à penser à s’alimenter quand même). Marche aussi avec Les Feux de l’amour (+ de 2000 épisodes).

  • Matthieu Fort et Chablis Winston