Si vous suivez un peu l’actualité musicale du coin, vous êtes sans doute au courant que le festival Résonances Electroniques a commencé samedi dernier et qu’Eric Prydz est venu faire coucou à Dijon et à Nancy. Vous savez aussi sans doute qu’on commence à être dans les bons coups, prêts à mourir pour discuter avec un mec qui soulève des foules à Ibiza ou Tokyo. Pour faire court, Eric Prydz kiffe bien Vitalic et Depeche Mode, le vin et les sous-tifs que lui jettent les nanas lorsqu’il fait des dj sets. Interview collector pour Sparse.

J’ai entendu dire que tu avais déjà lu les questions….
Non.

Vraiment ?
Oui, vraiment. Peut-être que mon manager les a lu, mais je n’ai aucune idée de ce que tu vas me demander.

Et bien on va commencer par une question simple, tu aimes la cuisine française ? Un plat en particulier ?
Bien sûr, chaque fois que je viens la nourriture est excellente. J’ai quand même une préférence pour les plats du sud de la France. Les français sont célèbres pour leur gastronomie… et tout est bon ! J’adore le vin ici…

Lesquels ?
Ceux de Bordeaux. (bien qu’il ait commandé un petit Chablis au bar après l’itw).

Ah, tu aurais pu dire que tu aimais les vins de Bourgogne…
Oh… mais j’aime aussi ceux de Bourgogne !

Tu étais à Dijon hier soir, c’est la ville de Vitalic…
Ah bon, vraiment ? Je ne savais pas…

Tu aimes sa musique ?
J’aime beaucoup ce qu’il fait. On a joué ensemble au Matter à Londres, il y a deux ans. En tout cas j’ai adoré la soirée à Dijon.

D’ailleurs c’est quoi cette histoire de soutien-gorge ? (cf. twitter)
(rires) C’est juste une fille qui m’a jeté son soutien gorge pour que je le signe, alors je l’ai enfilé quelques minutes. (rires) C’était une bonne soirée !

Tu fais quoi pendant tes jours de congé ?
Je crois que je n’en ai jamais (rires)… Dès que j’ai un peu de temps libre je retourne toujours à Stockholm, je vois mes amis, je fais des trucs normaux. Mais cela n’arrive que très rarement, je suis toujours en transit entre deux concerts et le reste du temps je travaille en studio. Alors dès que je peux je retourne en Suède.

Entre tes différents pseudos (Prydz, Cirez D, Pryda), lequel te correspond le plus ?
Tous ! (rires) Non c’est vrai, enfin… Tu sais je fais de la musique tous les jours, j’ai fais un nouveau morceau aujourd’hui, j’en ferais sans doute un autre demain et ainsi de suite… Parfois je suis d’humeur à faire un track techno plutôt agressif, ce qui correspond plus à Cirez D. Le jour d’après, je peux avoir envie de produire quelque chose de beaucoup plus mélodique et progressif, à ce moment là ce sera du Pryda. L’appellation change mais au final, c’est toujours ma musique.

Les morceaux produits sous Pryda ont souvent un côté mélancolique, est-ce un de tes traits de caractère ?
Oui il y a indéniablement une touche de tristesse dans la musique que j’écris. Je pense que cela renvoie à ce que j’écoutais en grandissant, des groupes comme Depeche Mode dans lesquels cette mélancolie était omniprésente. C’est quelque chose que je ne peux pas vraiment expliquer.

Si tu devais ne garder qu’un seul de tes morceaux, lequel choisirais-tu ?
Ah… Je ne sais pas… C’est dur à dire, je suis content de tous ces morceaux. Pour être honnête je n’ai pas de préférence ; à mes yeux, chacun a sa petite histoire. Peut-être que je choisirais Muranyi ou le remix de Voices pour Steve Angello. Il m’avait donné carte blanche quant à sa réalisation et à l’époque, rien ne sonnait comme ça, j’avais réussi à faire quelque chose de différent.

Concernant Cirez D, certains de tes fans se demandent si tu comptes à nouveau sortir des prods dans le même esprit qu’un Mouseville Theme ou qu’un Knockout ?
Il est vrai que les premiers Mouseville avaient une teinte particulière, c’était les débuts de Cirez D. Quand d’autres artistes ont commencé à s’intéresser à ces sonorités, j’ai trouvé ça moins « frais » et j’ai eu envie de passer à autre chose. Peut-être que dans quelques années j’y reviendrai…

Qu’est ce que tu penses de la scène dubstep ?
Ca me plaît. Je trouve ça important que des artistes essaient de réinventer sans cesse la manière de faire danser les gens. Tout ce qui est novateur, je suis pour !

Des projets pour les mois à venir ?
Mon prochain single sous Eric Prydz sort dans cinq semaines, on est d’ailleurs en plein tournage du clip. Je suis également en train de travailler sur un live show pour l’année prochaine. Peu de personnes sont au courant mais je pense que cela va en surprendre plus d’un.

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Interview : Sophie Brignoli
Traduction : Alexandre Claass et Sophie Brignoli
Photos : Roxanne Gauthier

Entretien réalisé @ Grand Hotel de la Reine, place Stanislas, Nancy. Dans le salon bien cosy, à 00h30, juste avant son set.