Alors que Tony Vairelles dort en cabane avec un compagnon de cellule qui doit sentir fort des pieds, que Thierry Roland annonce qu’il collera un bulletin UMP dans la lucarne électorale, et que globalement on se gèle un peu les miquettes en ce moment, le DFCO, lui, enquille les mauvais résultats. Après la défaite 2 buts à 1 contre VA, Dijon est cette fois revenu du Finistère avec un maigre point et une poignée de regrets. Du coup les bourguignons se classent 16ème à 3 points de la charrette des relégables. Le décrassage de dimanche devait être bien morose.
Kakuta crève l’écran !
Seul réconfort pour le club, la très bonne forme de Gaël Kakuta. Vous savez, le gamin champion d’Europe des U19, celui qu’on disait un peu tendre pour les joutes de Premier League. Et bah le gosse crève l’écran à Dijon ! On le savait très doué la chique au pied, et dribbleur patenté. En deux matchs à peine Gaël s’est mis tout le monde dans la poche, ses coéquipiers, son coach, et a prouvé qu’il savait aussi tirer des coup-francs du genre Platiniens. A suivre donc.
Mais ce mercredi à 19h, et si on faisait fi des résultats moyens du club ? Pour ce match de coupe de France, Gaston Gérard ce sera tout de même un peu Anfield en moins grand. J’suis content, j’ai réussi à dégoter une place pour la tribune latérale pour 5 balles. Stade plein comme un œuf avec 16.000 tifos qui beuglent, billets qui se revendent sous le manteau à prix d’or, « ultras » torses nus dans le virage nord avec un mercure de -10°… Bref, le DFCO joue sa qualif’ en coupe de France dans la seule compèt’ qui vaille encore le coup, alors l’ambiance sera bouillonnante à Gaston pour la réception du leader actuel, le PSG.
Après un tour de chauffe en coupe de France aux allures de grand boulevard pour le Dijon FCO, rappelez-vous, en un, les amateurs de Versailles se font déboîtés 5 buts à 1. En deux, une qualif’ pour les huitièmes décrochée tout en souplesse face à Istres. Cette fois, il faut se le dire dans l’blanc des yeux les gars, le boulevard est devenu subitement plus étroit. La route qui mène à la finale au Stade de France est comme l’enfer, pavée de mauvaises intentions.
Dijon retrouve pour le coup sa vieille copine, une parisienne bien « goalée ». Il y a quelques mois, le dernier rencard s’était pas trop mal passé pour les hommes de Carteron. Un match de coupe de la Ligue mémorable à te mettre par terre Xavier Gravelaine. À l’époque, Sparse en avait fait ses choux gras : on avait joué les buzz médias en pronostiquant la victoire des p’tits gars de chez nous. Et c’était dans un Gaston Gérard chauffé à blanc que Dijon, avec Brice Jovial en héros, avait réalisé l’authentique exploit de taper Paris à domicile 3 buts à 2. I-n-o-u-ï !
Paris, équipe magique ?
Alors rebelote mercredi ? Mouais, c’est vraiment pas dit, « les temps changent » chantait Mc Claude. Oui mais comme on dit au tennis : deuxième set, balle neuve. Cette fois c’est un Paris sûr de sa force auquel il va falloir se frotter durant 90 minutes pour ce huitième. Un Paris qui a oublié le goût acre de la défaite. Des parisiens qui s’entraînent au Camp des Loges équipés de dispositifs GPS, et ouais ! Un Paris et son coaching à l’italienne : système de jeu en arbre de noël, défense « double rideau », ainsi que costard et brushing impeccables. C’est l’emprunte du mister.
Paris, c’est aussi une équipe qui compte trois nouvelles recrues internationales dans son effectif suite au mercato hivernal. Alex, Maxwell et Motta, trois Brésiliens pas vraiment adeptes du football samba. Le premier, Alex dit le tank, beau bébé de 92 kilos en manque de rythme mais doué d’un bon coup de casque et d’une frappe de mule. Le second, Maxwell, latéral offensif dans la plus pure tradition brésilienne qui s’est exercé sous les ordres du Pep’ et a partagé le vestiaire avec Iniesta. Bon et enfin Thiago Motta, milieu relayeur pas dégueu, qui était il y a encore peu dans l’équipe type de la série A. Bref, Dijon est prévenu, Météo France promet un temps vraiment pourri sur la Côte d’Or pour le 15. Même sans Javier Pastore dans la compo officielle, et malgré un dernier match face à Nice un peu creux, les hommes de Carlo restent intraitables, implacables et méticuleux. Les dijonnais vont forcément décaver sec.
Il y a un dicton qui dit : « c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens ». J’ai jamais bien compris ce proverbe, mais en gros, laissez tranquille les 22 « zicos », on laisse le bal (ou la balle) se tenir, et on fera les comptes plus tard. Ça me fait penser au Bal perdu de Bourvil. Allez, bon match les filles et à tantôt !
Julian-Pietro Giorgeri
Crédit photo : Sportsfile