Cette semaine, il ne faudra pas rater un super colloque à l’université de Bourgogne. On vous rassure tout de suite, il ne s’agit pas d’un colloque sur la métaphore de la société du Moyen-Age dans le roman de Renart. Jeudi 16 et vendredi 17 février, le cinéma d’animation est à l’honneur avec le colloque : Les révolutions de l’animation à l’ère postmoderne. Ça se passe dans l’amphi tout beau tout neuf de la Maison des sciences de l’homme (et ce sera aussi l’occasion d’essayer la machine à café).
L’idée sera de réfléchir sur le nouveau visage du cinéma d’animation depuis une dizaine d’années. Fini le traditionnel Disney de fin d’année pour les gosses, le cinéma d’animation s’adresse désormais aussi aux adultes avec les Pixar et les Dreamworks, l’essor de l’animation française, le raz de marée nippon et les séries américaines subversives.
Voyons tout de suite le programme des festivités :
Jeudi 16 février à 9h, ça commence avec la traditionnelle séance plénière et la présentation du monde l’animation par Yvan West Laurence, spécialiste du cinéma d’animation, de l’animation japonaise, du manga et fondateur entre autres du magazine Animeland.
La 1ère étape s’intéressera au domaine français avec une étude sur le court-métrage Logorama, oscar 2010 du meilleur court-métrage d’animation et le phénomène des courts-métrage de fin d’études, de plus en plus sélectionnés dans les festivals et cérémonies prestigieuses. Un genre à part entière ?
Après la pause déjeuner (avec buffet) on passe à l’animation japonaise, indispensable. L’idée sera d’aborder son univers polymorphe avec des thèmes récurrents comme la cyberviolence, le sexe, le morbide. Beau programme en perspective. Plus précisément, on s’attardera sur le manga, le remake avec Metropolis de Rintaro, les films d’Isao Takahata dont le Tombeau des Lucioles, probablement La liste de Schindler des dessins animés au niveau du quota de larmes…
Team America, The Simpsons, Valse avec Bachir
On réfléchit ensuite sur l’Amérique et ses valeurs, mises à mal grâce à l’un des terribles créateurs de South Park, Trey Parker, et son irrévérencieux Team America. Cool mais une réflexion sur l’animation américaine serait bien entendu incomplète sans les Simpsons, le classique des séries animées pastiches de l’Amérique.
Cette première journée en amphi se terminera à 20h30 au cinéma Devosge avec la projection de Logorama and Co, ensemble de six courts-métrages français sortis dans les salles en octobre 2011. La projection sera suivie d’un débat avec l’un des trois réalisateurs de Logorama et avec la distributrice du film, Emilie Nouveau.
Après un repos bien mérité on retourne à l’amphi vendredi à 9h tapantes pour parler des Pixar et de Shrek en termes de clin d’œil et de parodie. Autre problématique intéressante rien qu’au titre : « Quand le cinéma d’animation enfile la panoplie du cinéma en prise de vue réelle ». Puis à 11h30, un peu de sérieux avec les événements réels transposés dans le cinéma d’animation, illustrés par une analyse du très beau Valse avec Bachir d’Ari Folman.
Enfin, après le déjeuner, dernière étape : les spécificités du médium de l’animation. Pour être plus clair on pourra redécouvrir l’adaptation de célèbres manga comme Ghost In The Shell ou Akira, sans oublier toute l’histoire du studio ImageMovers de Robert Zemeckis qui a ouvert une nouvelle ère dans le genre avec The Polar Express, Scrooge et dernièrement Les Aventures de Tintin.
Voici donc deux journées qui promettent de changer du traditionnel colloque sur les nanoparticules. Précisons que l’accès est libre et gratuit.
Alice Chappau
Lien utile : le site Web complet et détaillé du colloque
Photo : capture d’écran du court-métrage Logorama