Cette semaine on fait le point sur le « thriller » qui entoure Patrice Carteron, la dernière belle perf’ de nos red devils au Vélodrome et ce qui attend nos dijonnais à dix matchs du terme.

Pat’ Carteron est un brin parano. L’homme est un original dans le paysage, une espèce de génie qui s’apparente à celui de la lessive sans bouillir. Un homme incompris de ses pairs aussi, au même titre que Jacques Chaban-Delmas, Michael Bay ou David du Loft. « Une fulgurance qui illumine le Monde de la puissance de son Art solaire ».

En gros, le mec est difficile à suivre. « Je gène certaines personnes dans le milieu du foot » assène-t-il à chaque point presse. Qui ? Pourquoi ? En vérité, seul Pat’ le sait. Le technicien breton ne fait pas l’unanimité, à chaque sortie médiatique il ressort plus bas dans les sondages. Après l’épisode rocambolesque du fascia-thérapeute démiurge et manipulateur, affilié à la société secrète « skulls and bones », j’exagère à peine, ces derniers jours on est monté d’un cran dans le thriller qui entoure Carteron. Patrice affirme avoir reçu des menaces de mort par téléphone, rapporte le Bien Public. Ça commence à foutre les jetons cette histoire. D’ailleurs, ça se passe comment des menaces de mort par téléphone? Tentative.
– Allo ! Je suis bien chez monsieur et madame Carteron ?
– Oui
– Voilà, c’est monsieur X et j’ai l’intention de vous tuer, vous et votre famille.

10 matchs pour assurer le maintien

Pendant que Patrice joue à se faire peur, le DFCO qui nageait jusqu’alors en plein doute sportif, après l’immense désillusion du match contre Paris, s’est refait la cerise du côté de la Cannebière. Dijon a sorti le bleu de chauffe et une grosse perf’ le week-end dernier contre Marseille. Une victoire acquise au forceps par la grâce d’une charnière centrale retrouvée. Steven Paulle (c’est quoi ce blaze ?) titulaire dans l’axe a montré des qualités de stoppeur jusque là méconnues. Face à des marseillais peu inspirés et en crise de résultat, quatre jours après leur retentissant exploit à San Siro, le DFCO a montré comme souvent qu’il ne lâchait rien. En revanche on peut gueuler sur l’apport trop faiblard des deux latéraux dijonnais. Véritables « Hollow Men » ou maillons faibles de l’équipe. A contrario (quoi j’ai placé à contrario ?!), la paire Corgnet-Kakuta régale la chique.

Bon, il reste dix matchs à Dijon pour croire à un maintien parmi l’élite, dix matchs qui ressemblent à un 3000 mètres steeple, avec ses haies et l’endurance essentielle à ce type d’épreuve. Des matchs à 6 points, le plus souvent face à des concurrents directs, où il va falloir envoyer du jeu, mouiller la liquette et faire preuve d’une grande maturité. On peut compter sur nos red devils pour relever le défi. La réception du Stade Malherbe de Caen ce dimanche sera un bon indicateur pour savoir si Dijon roule plein pot vers la barre fatidique des 40 points. Cette barre que vraisemblablement le voisin Ajaïste ne verra pas de sitôt. Une gageure pour tout dijonnais qui se respecte.

Bref, pour Dijon, l’équation est bête comme chou : il faut prendre des points coûte que coûte pour s’éloigner de la « charrette » et se donner un peu d’air. Derrière ça klaxonne sévère, le faux-pas n’est donc pas permis. Problème. L’équation est la même pour les Caennais. A Dijon de briser la glace le premier et de griller la politesse à ce renard de Pierre-Alain Frau. Dijon gagne et c’est 5 points dans la tronche des normands. Allez Dijon.

Julian-Pietro Giorgeri

Photo : N. Le Guic / Panoramic