Un livre que je n’ai pas encore fini. Mais je voulais vous en parler parce qu’il est encore bien distribué et que vu le score d’Éva Joly à la présidentielle, je pense qu’il sera bientôt remplacé en tête de gondole par  Mein Kampf illustré pour les enfants.

 

Ça s’appelle Saison Brune. Ah tiens, ça marche encore quand on pense aux résultats de ce 1er tour ! Un livre, un pavé, 472 planches, un essai de Philippe Squarzoni sur l’aberration écologique de nos modes de vie et de consommation. Si vous n’avez pas envie de vous mettre en face de quelques éléments de notre réalité écologique, ce bouquin n’est pas pour vous, retournez voter comme dimanche. Ce livre, un roman graphique à la 1ère personne dresse un état des lieux -très détaillé- de l’état de nos connaissances scientifiques sur le changement climatique.

Alors le point de départ de Squarzoni, c’est un de ses précédents livres, Dol, dans lequel avec le même soin, il analysait les années de l’économie libérale triomphante en Europe et dans le monde, via les 12 ans de présidence Chirac. Une fois Dol terminé, il se dit que le corollaire de la destruction des structures sociales et du travail (le chômage, les défaites du combat syndical), c’est la destruction de l’environnement.

Si on veut, c’est le GIEC (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le truc des scientifiques de l’ONU) expliqué aux nuls. C’est didactique, fortement militant mais pas moralisateur. Le seul coté curé du bouquin chez Squarzoni vient de la somme de travail, de rencontres, d’interviews et lectures demandées pour qu’il se mette au niveau. Et il y a aussi le soin apporté aux dessins, aux découpages, aux illustrations, schémas, graphiques, pubs détournées, paysages recomposés… Honnêtement on met quoi, 5-10 secondes pour lire une page ? C’est rien à coté du travail de fourmis de chacune de ses cases. C’est vraiment dingue et impressionnant.

Z comme Diego, la bonne poilade

Visuellement, il se la donne grave et surtout, comme on le suit quasi au jour le jour dans ses réflexions et dans son environnement lyonnais quand il est chez lui, aux États-Unis quand il est en rando, le texte entre vraiment bien en résonance avec ses images. On apprend plein de trucs. Bon j’suis honnête, on en oublie plein aussi. Moi, je retiens un truc. D’abord les changements qui interviennent aujourd’hui sont le résultat des trente dernières années. C’est à dire que si aujourd’hui on changeait quelque chose, les résultats ne se verraient que dans 30 ans ! On a 30 piges de pollution au dessus de la tronche, un bombe qui explose, se défragmente dou-ce-ment mais su-re- ment.

Comme dirait l’autre, « vivons heureux en attendant la mort ! » Pour une bonne tranche de poilade les aminches, je vous conseille Z comme Don Diego. C’est drôle, c’est du strip en 6 cases soit une demi plage. Évidemment c’est de la blagounette, avoir le renard rusé qui fait sa loi. Imaginez que Don Diego soit frappé du syndrome Clark Kent, Peter Parker. Tous les gens adorent son double mais trouvent que lui, Don Diego, c’est une fiotte. Alors il déprime, surtout si vous ajoutez à cela la belle Sexoualidad qui en pince pour le héros masqué. C’est à se pisser dessus. Je serai incapable de vous raconter les gags, parce que c’est pas mon métier, et que c’est très bien fait dans le livre, mais toutes les blagues sur Zorro et les super héros que vous avez déjà croisées sont dedans… C’est très bien raconté avec une économie de moyens. Parfait pour rire pendant les 30 prochaines années en attendant que le ciel nous tombe sur la tête.

Martial

Z comme Don Diego, Fabcaro et Fabrice Erre, tome 1 – Coup de foudre à l’hacienda,   Dargaud, 10 euros
Saison Brune, Philippe Squarzoni – Delcourt, autour de 28 euros