Mardi 8 mai, Sparse était invité à l’ouverture du festival Eclosion 3.0, organisé au sein du Théâtre Mansart par le Théâtre Universitaire de Dijon. Ca tombait plutôt pas mal, on avait bien envie de changer de programme pour une fois justement. Au menu ce soir, c’est Liberté à Brême, tragédie contemporaine de R.W Fassbinder mise en scène par Guillaume Malvoisin. Et juste avant en première partie, Le Masque, restitution d’un atelier mené par la comédienne Lise Holin.
Les gens prennent place, on se trouve parmi onze énergumènes aux masque de bois répartis dans le public, se lançant des cochonneries et autres insultes au visage sur un ton sarcatisque. Un film commence sur le grand écran, on suit leurs aventures, allant taquiner les badauds sur différents lieux publics, au marché des halles ou au cinema Eldorado. Regards effrayant, mystérieux, terriblement humains. On comprend que l’idée est de confronter ce fameux masque de bois au masque social, celui propre aux individus, toi, moi, ta maman, tout le monde.
« Dans le monde social, un masque est ce que l’on fabrique de mensonges sur son propre visage afin de cacher la vérité aux autres. Au théâtre, un bon masque est exactement le contraire: c’est le portrait d’un homme sans masque. Ce que l’on voit très rarement chez les êtres vivants évolués, où tout est ouvert, tout circule librement, et où le visage est fidelement le portrait de l’interiorité. Le masque met en lumière et isole un archétype, un type d’homme essentiel. » Peter Brook dans L’espace vide.
Ils repassent ce jeudi 10 mai à 19h30 et comme leur folie douce nous a bien fait rire, on vous conseille vivement d’y aller. Après de beaux applaudissements, un break s’impose pour installer le décor de la pièce suivante. Bonne nouvelle, désormais au théâtre Mansart il y a un sympathique bar – piste de danse, boule à facettes et spotlights. La bière à deux euros, on est bien. Liberté à Brême commence dans quelques instants et on me glisse dans l’oreillette qu’il y a aura de jolies filles sur scène.
Le public s’installe, toujours aussi nombreux que pour les masques de bois, le spectacle va pouvoir continuer. Décor tout en légèreté, beaucoup de monde sur scène et un rythme soutenu, vif. Les acteurs se font maquillés en direct, un back-band de jazz fou-fou assure les interludes, les charmantes comédiennes changent de robe sous nos yeux ébahis et la tension monte sur le thème de l’émancipation du droit de la femme. On ne vous en dit pas plus, ils rejouent ce jeudi 10 mai à 20h30, juste après les masques de bois. Foncez.
Fin de la soirée, tonnerre d’applaudissements. On check les photos, la salle se vide et on traine encore un peu pour féliciter les acteurs. Réapparraissant en tenue de ville, ils ont les yeux qui brillent et la pression redescendue s’inscrit sur leur grand sourire heureux et soulagé. C’est beau.
El Pescador
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