Mister B, animateur à Radio Dijon Campus, nous raconte sa soirée de samedi à travers son précieux journal. Les loges, la nourriture ingérée, les artistes rencontrés, le direct à la radio, les concerts, le fondant au chocolat et… ses enfants.

Cher journal, 

Je suis sorti un samedi soir, oui, un samedi soir pluvieux d’automne à Dijon. Pourtant à la télé il y avait de quoi rester allongé sur le canapé : c’était la première de Danse avec les stars, tu sais, des filles à moitié connues et à moitié nues qui dansent comme des canards. Bon, ben moi j’ai dansé à la Vapeur. Oui, c’était les 30 ans de Radio Dijon Campus, ça me rajeunit pas cette histoire. Comme une pseudo star locale, je suis arrivé à 20h et je suis rentré par les cuisines, le restaurant hype culturel du samedi soir avec musiciens-artistes-managers-crew-Vapeur et autres. J’ai tout de suite craqué pour ce fondant chocolat (x2) et cette tarte salée. Et alors que j’attaquais ma grosse assiette régime, on me dit que je dois aller animer une émission en direct et en public sur la scène du club de la Vapeur.

Ok les gars, je peux prendre le Bourgogne rouge qui se marie si bien avec mon tee shirt  blanc rock ? Comment ça c’était pas le thème de la soirée ? Ah bah non, ce soir c’est plutôt électro/disco/house. Une bouteille de rouge plus tard, euh non, un remplissage radiophonique plus tard, voilà le duo Singtank qui débarque. Devant moi, les videurs tapent une discussion sur l’efficacité d’un berger allemand et les barmen restent un brin incrédule face à mon enthousiasme juvénile heureusement freiné par mes deux co-animateurs (un « bonnet man » et une Italienne au joli caractère), bref, une dream team de la radio.

Singtank, donc. À bien les regarder, cher journal, ils ne ressemblent pas à des tanks. Lui c’est plutôt mèche à la Justin. Elle, blonde, les yeux claires, chanteuse, musicienne, actrice, égérie d’une marque, et en amour avec Mark Ronson. Ok ok j ai posé quelques questions mais j’ai pas franchement écouté les réponses. Bah oui, Mark Ronson quoi. « Mais c’est qui ? » me balance un ami dont je tairai le nom de peur de représailles. Bah, c’est le producteur anglais de génie (Lily Allen, Amy Winehouse, Black Lips…), le tueur de dancefloor. Bon ok, je n’ai acheté aucun disque de lui, mais quand même….

Après cette interview de charme, un petit homme mal rasé m’a demandé de me taire. T’imagines, cher journal, me taire à la radio ? Sur la grande scène, Cut By The Fuzz envoie du lourd pour le warm up, de l’électro dancefloor « 4 heures du mat ». Les mecs, on avait dit cool pour le début de soirée. Allez zou, un petit tour dans les loges pour un fondant, mais là c’est la panique. Juan Maclean a raté son TGV à Paris ! T’y crois, cher journal ? Moi qui balançais l’info en déconnant à l’antenne. J’aurais voulu me tromper. Et pis le Juan, c’est pas comme s’il venait de Londres et repartait ensuite pour Austin puis la Chine. Heureusement en bon professionnel, le mec va louer une voiture et se taper seul Paris-Dijon sous la pluie avec son GPS. On l’aime déjà.

Nouveau planning, nouvelle interview. Il y a du monde face à nous dans le club, prêt à gagner nos cadeaux labellisés Radio Campus. Les gens sont heureux, les videurs sont heureux, les techniciens sont heureux, Juan Maclean est heureux dans sa voiture de location à Joigny sous la pluie, les barmen sont heureux, mais Kap Bambino fait la gueule (cherchez l’erreur).

Kap Bambino s’installe face à nous et prend les micros. Bon c’est vrai, cher journal, j’avais pas trop travaillé mon interview. C’est vrai que de se planter de prénom pour la chanteuse (sic) au début c’est bof. Annoncer son 4ème album alors que c’est le 5ème, bof bof. Lui dire qu’ils sont chouettes les 26 morceaux de son album alors qu’il n’y en a pas 26 : bof bof bof. Bref, j’ai pas tout compris, je crois qu’elle non plus. Quant à lui, il ne parlait pas. Reconnais, cher journal, que ça n’a pas été simple. Et puis musicalement c’est pas trop folk quand même, un peu énervé, un peu punk bien propre sur lui. Bref, pas pour moi. Sur scène j’ai tenu 2 morceaux, c’était un peu trop violent pour mon petit cœur de vieux, les jeunes avaient l’air de crier et de se marcher dessus. Ils devaient être contents je pense.

Direction les loges pour aider mon pote photographe à tenir son projecteur trop lourd. Juan Maclean est arrivé, c’est la séance photo de star. Le mec est cool, détendu, je m’amuse à faire du skate dans les couloirs en me cassant la gueule devant sa loge. Bref, c’est le bonheur. Alors que nous sommes en pleine discussion sur les meilleurs boutiques de Brooklyn avec mon acolyte Mr. Pop et Juan Maclean, un puissant bruit d’alarme vient réveiller ce petit moment de calme. D’un coup une angoisse : le live de Kap Bambino est fini, il faut reprendre l’antenne, y’a le feu, où est ma bière ? Mon pull H&M ?

Les Kap Bambino ont fait péter le budget fumigène et déclencher l’alarme. Un joli bordel qui va de la grande salle au club, puis plus de lumière et plus d’électricité. Ah oui, avant tout ça j’avais réussi à interviewer sérieusement et sans déconne Cut By The Fuzz, un exploit quand on connait l’excellent blagueur du groupe, Kaesis.

Bref tout revient à la normale dans le club de la Vapeur. Juan Maclean répond à nos questions, sourit, rigole. Le mec est tout simplement adorable. Les platines sont installées, je lance un très fier « Juan please play the hits, it’s party time » ou un truc comme ça. Car franchement après, cher journal, tout s’emballe. Juan joue de la disco house grande classe, une vibe de New York, je danse comme un jeune, je tape des bières aux techniciens qu’ils avaient déjà tapé à Kap Bambino déjà partis au lit. Bref, c’est bouillant dans le club de la Vapeur, bon esprit, bonne musique.

Restera plus qu’à merder une dernière fois pour moi, en balançant en fin de retransmission radio sur le club et face au public « Merci Juan Maclean c’était fantastique, ici l’Atheneum à vous Radio Campus ». Pour me punir, on m’a fait ranger les loges de Cut By The Fuzz. Mais c’était chouette, cher journal. Sauf le lendemain à 8 heures du mat’, réveillé par mes enfants.

PS : J’ai une jolie photo des techniciens dans mon appareil, mais je sais plus pourquoi.
PS 2 : C’était pas une bonne idée de mettre un fondant dans ma veste.

– Mister B

Photos : Mister B