Loto, rifle, quine, bingo, poule au gibier… les appellations sont différentes selon les régions. On avait expérimenté une soirée loto dans le numéro 02 de Sparse. Cette fois on a fait encore mieux, on a repoussé toutes nos limites. On a découvert le loto radiophonique, loto retransmis sur les ondes d’une radio chrétienne dijonnaise.

Mais au fait comment ça fonctionne, un loto sur une radio ? Cette pratique a vu le jour il y a plus de trente ans dans le sud de la France, du côté d’Albi. Un amateur de jeux de loterie en avait assez des fausses excuses de ses amis ou collègues de travail, à qui il tentait de vendre ses cartons de loto. D’après lui, 80 à 90% des personnes sollicitées déclinaient son offre, prétextant ne pas être disponible pour assister à la soirée dans une salle des fêtes. Téméraire, il s’est donc penché sur l’élaboration d’un outil qui permettrait aux plus réticents de n’avoir aucune échappatoire. D’après lui toujours, grâce à son système, 9 récalcitrants sur 10 cèdent. La formule est plutôt simple : les combinaisons de tous les cartons sont enregistrées dans une base de données informatique, puis chaque carton est numéroté. Au moment de la vente des cartons, on relève les coordonnées du participant et on y associe les références des cartons qui sont en sa possession. Vous me suivez ? Le jour du tirage, on entre les numéros qui sortent dans cette même base de données, et un programme nous alerte quand sur un carton, il y a soit une, soit deux lignes ou encore le carton entier complété. La référence s’affiche, il ne reste qu’à retrouver la personne à qui elle correspond.

Grâce à cette méthode, les auditeurs de RCF Parabole, qu’ils soient en Côte d’Or ou en Saône-et-Loire, ont récemment pu tenter leur chance et gagner de nombreux lots comme par exemple une semaine à la montagne, des caisses de vin, un vélo, de l’électroménager, ou encore le sempiternel panier gourmand. Petite particularité, le créateur du système qui opère lui-même la saisie des numéros tirés ne fait pas le déplacement : c’est donc par téléphone que la liaison était établie. Ce sont plus de 1.200 planches qui ont été vendues (1 planche = 3 cartons = 10€ ). Faites le calcul, ça devient vite très intéressant d’organiser une telle opération. Mais le plus surprenant, c’est que la mise à disposition de cet outil est totalement gratuite ! En effet, le créateur du programme a monté une association à but non lucratif et propose de faire profiter de sa trouvaille à toute organisation du même type. C’est moins compliqué qu’un dossier de subvention, ça crée du lien social, c’est gratuit, ça va bientôt remplacer les concerts de soutien aux Tanneries !

Ce soir là, les « Amis de RCF Parabole » avaient organisé
leur 6ème loto radiophonique.

19h. C’est le coup d’envoi. Tout le monde est dans le studio. Il y a un huissier de justice, une main innocente (ou plutôt un « nommeur » pour être exact), deux vérificateurs qui disposent des classeurs où figurent toutes les références des participants, une vérificatrice à peine plus efficace qui, elle, utilise un tableur genre Excel, et enfin une personne qui entoure les numéros sur un tableau à mesure qu’ils sont tirés. On n’oublie pas le journaliste, qui fait intervenir ponctuellement les membres de l’asso et qui plus tard, se déplacera dans les différentes soirées organisées pour l’occasion et qui recueillera les
réactions à chaud des « loto-diteurs » (copyright). Le technicien est là aussi, dans sa régie, pour faire en sorte que ça ressemble à de la radio. Et au standard, on attend les consignes.

On lit à haute voix les règles du jeu, l’huissier acquiesce. « Top ! C’est parti ! » nous dit le jingle, on démarre une partie d’accueil. Celle-ci s’arrêtera au bout de la première ligne complète, la première quine. En jeu le panier gourmand, ça va nous permettre de bien comprendre le principe. Il faudra ensuite assurer 9 autres parties. Il ne faudra pas attendre très longtemps pour entendre retentir le signal des gagnants. L’opérateur de la super machine qui est en ligne avec nous -et qui d’ailleurs le restera toute la soirée- nous donne un code, on regarde sur notre écran, dans nos classeurs : ça y est le nom de la gagnante est prononcé, elle viendra chercher son panier la semaine prochaine à la radio ! Ce n’est pas plus compliqué que ça. Maintenant que tout le monde est rodé, on attaque la soirée. Il faudra compter en moyenne 20 minutes par partie, un entracte de 15 minutes est prévu après la 4ème.

Pour notre nommeur, c’était la première fois, mais il a quand même commencé à prendre
pleinement possession de son rôle avant la fin de la 2ème partie en associant des petits noms aux numéros qu’il tirait. C’est la tradition, ça se respecte et il a assuré comme un pro. Pour ceux qui, en revanche, n’auraient jamais eu la chance d’assister à ce genre de manifestation et qui ne comprennent pas du tout de quoi je parle, notre inventeur propose sur son site Internet un accompagnement très poussé allant même jusqu’à la publication d’un lexique. Nous, on s’en passera, le loto n’a plus aucun secret pour nous.

Voilà, vous savez tout. C’est maintenant le moment de vous révéler ce qui est, peut-être, le moyen le plus efficace pour renflouer vos caisses ou booster les finances de votre association. Bref, pour tout savoir sur l’organisation de A à Z d’un super loto-radio, rendez vous sur le site amivo.pagesperso-orange.fr. Et laissez-vous guider.

– J.C
Photo : amivo.pagesperso-orange.fr