Être étudiant en IUT à l’uB est un travail à plein temps : 40 heures de cours par semaine et c’est le même régime pour les étudiants salariés. Pas de traitement de faveur. Lou, 20 ans, en deuxième année à l’IUT SRC semble avoir trouvé le bon plan. Plutôt qu’un job le soir après les cours, elle bosse le samedi dans une bibliothèque municipale. Portrait.

Métro (ou plutôt tram), boulot, dodo : c’est le quotidien de Lou depuis presque deux ans. La semaine, elle est en cours à l’IUT et le week-end, tu peux la trouver derrière un PC ou une pile de livres à la biblio’. Enregistrer les bouquins, les ranger, surveiller et bien-sûr dire « silence ! » à tous ceux qui osent élever la voix, c’est la journée type d’un « agent d’accueil à la bibliothèque municipale ». « Je dois aussi renseigner les gens. La plupart du temps, ils sont cools, mais parfois tu tombes sur une mère de famille qui cherche absolument l’histoire de Doudou le doudou, comme si sa vie en dépendait. Dans ces cas là, tant pis, tu abandonnes la montagne de bouquins qu’il te reste à ranger et tu pars à la recherche de l’album du fameux Doudou. » Comme quoi, être étudiant n’est pas forcément synonyme de glandage.

Si Lou a choisi d’être salariée, c’est avant tout pour gagner sa vie. Dijonnaise, elle est toujours chez ses parents mais financièrement, c’est elle qui se débrouille. Alors pour ne pas manger des pâtes tous les jours, il faut bien aller bosser. « Ça me permet d’être autonome, je gère mon argent, comme une grande. Et mes parents font des économies. »

Adieu les grasses mat’

Mais Lou a aussi plein de projets. Mordue de dessin, elle voudrait bosser plus tard dans le ciné et l’animation 3D, et prépare en ce moment les concours d’entrée aux écoles d’arts. Alors forcément, son job à la biblio’ lui permet de mettre un peu de thunes de côté.

Mais être étudiant-salarié rime aussi avec galérer. Pendant que le jeudi soir certains se retrouvent dans des lieux de débauche, Lou trime sur ses cours. Et c’est pareil pour les autres jours de la semaine. Finies les grosses teufs et la grasse mat’ le dimanche. Lou doit se lever pour étudier et potasser ses concours. « À l’IUT, quand on a un job, c’est en plus de nos 40 heures de cours. Alors évidement, dès qu’il faut réviser, on est à la bourre. » Dur dur de tout concilier.

Malgré tout, Lou gardera de bons souvenirs de cette expérience pro. « Les collègues sont sympas et je remplis mon CV ». Elle a aussi acquis pas mal de compétences dont une plutôt inattendue : nettoyer le pipi des gosses qui s’oublient sur les poufs de la bibliothèque.

– Margot Segaut
Photo : M.S.