On a posé quelques questions à Rudy, 24 ans, étudiant en deuxième année de Licence de Philosophie.
On dit souvent que les étudiants de lettres-philo sont des branleurs ? T’en penses quoi ?
Je confirme. Sans aucun développement. Car non seulement on est des branleurs mais on est surtout de très mauvaise foi.
Qu’est-ce que ça fait d’entendre systématiquement une évocation de ton futur chômage lorsque tu renseignes ta filière ?
Je dis que je suis au courant, de toute façon c’était ça mon but : toucher le chômage.
Plutôt BS ou BU ?
Plutôt BS pour être juste à côté de la machine à café la moins chère. Mais concernant la BS en elle-même, j’y fous jamais les pieds
As-tu la phobie des toilettes universitaires ?
Vu que je fais pipi assis je compatis avec la gent féminine à ce niveau-là.
Une technique pour chopper leur papier toilette en cas de fin de mois difficile ?
(Rudy se caresse la moustache) Pour ça j’dirais qu’il faut… qu’il faut en avoir dans le froc et aller dans les derniers étages. Et se foutre totalement de l’état de ses propres mains.
Ton coin fétiche à l’université ?
Le deuxième préfabriqué derrière la Maison de l’Etudiant, le mercredi aprem’, seul jour où je suis sûr d’être à la fac.
Selon toi, que s’est-il passé dans le distributeur côté droit pour qu’il produise une mousse de café aussi immonde ?
Je pense que le mec qui s’en occupe a des problèmes de perception, un peu comme une dyslexie du réel, il confond toujours le savon et le café. Toujours.
L’endroit idéal pour se restaurer à la pause-déjeuner ?
Mel’Crok madeleines et Dr Pepper au distributeur, le tout sur les grandes caillasses immondes en plein milieu du parvis.
Une personne qui t’inspire à l’université ?
Simon Calenge, professeur ès philosophie et son cours de philo de l’éducation qui est le « jus épais », la substantifique moelle, la clef de voûte du rapport maître-élève.
Pourquoi la fac plutôt qu’un BTS technico-commercial ?
Parce que j’ai une âme à sauver.
Ça t’agace pas cette façon d’être dévisagé dès qu’on fait trois pas dans la bibliothèque droit-lettre ?
Non, en fait je suis dévisagé régulièrement partout où je vais.
Si tu devais ajouter une boisson ou un snack à la carte de la cafet’ ?
Un sandwich aux chips, comme Bill Cosby.
Ça t’inspire quoi les superbes œuvres d’art présentes sur le campus ?
Ça m’inspire beaucoup parce que ça jure tellement avec le paysage qu’on s’imagine facilement autre chose à la place.
Si tu avais un message à transmettre via Spotted ?
Bon, maintenant vous m’écoutez tous et vous allez arrêter ça de suite.
Si on se faisait un petit Harlem Shake, là, devant l’atheneum, tu participerais ?
Ni maintenant ni jamais de ma putain de vie, le Harlem Shake c’est chez moi, devant ma coloc.
J’ai cours de danse Ragga le lundi soir, ça te botte ?
Non.
– Propos recueillis par Axelle Gavier