Le 25 mai 2013, l’association Cigales organisait la première marche des fiertés dijonnaise. L’occasion pour la communauté LGBT et les hétéros gay friendly de battre le pavé sous un ciel capricieux, qui s’est tout de même mis en quatre pour payer son arc-en-ciel. Prends ça, Christine Boutin.
Place Wilson, la bonne humeur est dans la rue, on croise quelques élus venus montrer leur soutien à la loi Taubira et à la communauté LGBT. Une armada de flics est placée stratégiquement sur le parcours et ils ont visiblement du mal à cacher leur joie.
Depuis le début des débats sur le mariage pour tous, les homosexuels ont un peu tout entendu sur leur mode de vie mais hors de question de céder à un syndrome de persécution et de se placer en victime. Les bourreaux n’en valent pas la peine et la joie l’emporte, irradiant le cortège qui se dirige vers la place de la Rép’.
Get Lucky des Daft Punk nous accompagne, l’ambiance est cool, plutôt mainstream, c’est NRJ qui assure le son, il ne sera donc pas question de house lascive. Next time peut-être. Sur le char NRJ, les m’as-tu-vu tombent leurs fringues et dansent pour les plus timides d’entre nous qui se contentent de mater tout ce qui bouge. C’est ça aussi la gay pride, une bonne occasion de draguer.
La fête et un message
Des hétéros manifestent sous l’étiquette « hétéros solidaires », ce qui, sans voir le mal partout, peut ressembler à une volonté de ne pas être pris pour ce qu’ils ne sont pas. En fin de cortège, grosse ambiance auprès du Parti Communiste Français et de la CGT qui n’en démordent pas et chantent en faveur de l’égalité des droits, de la PMA (Procréation médicalement assistée) avec l’entrain qu’on leur connait.
C’est cool de voir que les revendications ne sont pas totalement évincées de la fête. Merci au PCF d’avoir assuré le volet vénère pendant qu’on assurait la recherche active du mec ou de la meuf canon. On croise aussi des militants PS et HES (homosexualité et socialisme), du Front de Gauche ainsi que des membres de Maloka.
Un peu partout, les Berro Boys s’activent pour rameuter du monde à la pré-soirée prévue dans leur établissement, ils se font arracher leurs fringues, à la fête comme à la fête. Concernant le nombre de manifestants, les chiffres vont de 600 à un millier de personnes (d’après les Cigales). C’est positif pour une première marche des fiertés, ça parait maigre quand on pense à toutes les personnes concernées ou non qui ont soutenu en off la loi Taubira sans pour autant se joindre au défilé.
Torses nus, talons hauts, gouines à mèche, rainbow flag et bières qui passent de main en main, c’est le moment ou jamais de se montrer sous son meilleur jour, surtout que tonight is the night…
We’re up all night to get some
Fait du hasard, on arrive à La Vapeur sur Libertine de Mylène Farmer. Ok, tous les clichés sont convoqués pour le bal des Cigales. S’ensuivent des grosses balles dancefloor, des tubes imparables qui font le taf. Les corps s’émoustillent et la bière coule à flot.
Bon, on constate que certains n’ont pas eu le temps de prendre une douche entre le défilé sous la pluie et la fête du soir. Une odeur humanoïde nous jette en l’air dès notre arrivée. C’est torride à La Vap et ça se sent. Les soirées Cigales sont réputées dans le coin, on croise pas mal de personnes de Besançon ou de Lyon venues se faire le combo Gay Pride à la capitale des ducs, première ville avec Tours à organiser une marche des fiertés en 2013.
C’est le soir où tu peux mettre le paquet sans que ce soit un problème, en termes d’attitude, de strass et de paillettes. Quelques freaks font plaisir à voir après tant de jours ternes et les effusions ne manquent pas. Gay, on vous dit.
La première Gay Pride dijonnaise reste une réussite et elle a eu le mérite de mettre du baume aux cœurs de la communauté LGBT qui, pas plus tard que le lendemain, lors de la manif pour tous, a retrouvé les traditionnels gimmick médiévaux des anti-mariage pour tous.
– Georges
Crédit photo : Jonas Jacquel / Miroir Mag