Trop chaud à Saint-Malo, dans les t-shirts, dans les maillots. On a délocalisé la salle de rédac’ du spot historique (Lion d’Or) pour la buvette des Bains, plein air et face à la mer. Là un type en violet s’enfile son kilo de moules et déclare à son pote à la chemisette vert pâle : « Tu vois, moi, en ce moment, je suis plus Grèce antique qu’égyptologie ». Vraiment chaud, août à Saint-Malo. Yop-là !

Fort de Saint Malo 2

Scoop volant

Samedi, on est partis vérifier à Cancale s’il y avait vraiment des péniches. Comme on a vraiment bien cherché et dégotté que des barques à huîtres, on a loupé le concert de Widowspeak. On se rattrapera plus tard, le duo chevelu tendance folk joliment neurasthénique, tape des titres en direct pour le Mouv’ à l’espace presse. Du coup, on chope un peu de son mais ils nous niquent le « tâcle Mouv’ » du jour, les cons. On se rattrape avec deux confrères sur la brèche : « T’as vu, ils sortent un iPhone 5 doré… Ça va faire un noir, un blanc… et un jaune doré… Comment tu crois qu’ils vont l’appeler ? ».

19h20. On part écouter les Suuns en conf’ de presse mais Junip descendu à skis de Göteborg (Sweden) nous arrête sec. C’est classieux, super humble et vraiment très beau. Le quintet termine la parenthèse atmosphérique du vendredi avec des motifs  synthétiques plus que convaincants. Avec son refrain hypnotique, un morceau comme Walking Lightly vous troue la tête durablement. Du coup, pas de conf’ et comme on s’est fait sucrer notre prime pour avoir sécher TNGHT hier, on prendra seulement une tranche pour deux de bacon de Toulouse frit sur les stands. Le temps pour nous de voir entrer en piste le fan-club de l’ouest des Concrete Knives qui déboulent sur scène. C’est super énergique, bien foutu au début et la chanteuse du groupe ajoute à la cohorte de jolies filles du festival. Le combo-content-de-Caen balance une musique afro-frenchy à la façon d’un François And The Atlas Mountain mais en plus ado : on lâche tout très fort et on verra si en face ça ferme les yeux… Bah pas vraiment, et on remonte à l’espace presse, écouter les boss du festoche qui nous livrent enfin l’info des trois jours : 24.000 litres de bières ont été déversés, 1,3 litres par spectateur. Dans ta face, Dièse !

21h55 précisément (comme d’hab sur cette édition super calée question timing), c’est l’autre grosse claque sonore des trois jours, Parquet Courts déboulent sur la scène des remparts. Son énorme, riffs criminels et vraies têtes de méchants, échappées de Texas Chainsaw Massacre pour venir rôder et buter les ados du camping. Les trois Shnekheads adorées défouraillent comme des zombies dans une librairie. Nous on retrouve Vincent et Nicolas* nos potes de pogo de la veille. Re-top-là ! Ici, le pogo est plus joyeux le samedi. Il le devient encore plus quand le pilier de l’équipe de Saint-Père-Marc-en-Poulet insiste pour faire slammer ses 97 kg.

Tame Impala 2

Vive le Québec libre !

Au même endroit plus tard, c’est les retrouvailles avec les Suuns. Sur le cul, on fait court : set magnifique, ambiance rêvée. Les mecs from Montréal ont du bosser comme des malades pendant deux ans. Leur hargne acide de 2011 a muté en une colère malsaine et irradiée ! Le quatuor passe à Dijon au Consortium le 03 novembre, et ce peut être le concert de la fin d’année. À voir si le cultureux dijonnais est prêt à se secouer autant que le malouin dans son bocal…

Plus tôt, il y avait la tête d’affiche de la journée. Tame Impala aligne ses riffs de 20 sec. dans un truc entre le Floyd version kikoo-love et le mesmérisme consumériste. Bof, sérieux. Après, c’est une tête d’affiche, alors ils vont pas jouer la victoire à la pédale.

Plus tard, c’est le retour du hashtag<3<3<3 mais en plus incongru. Hot Chip, c’est Retour vers le Futur. Déjà, ça joue terrible et on a enfin une fille derrière la batterie qui tient un bon tiers de la réussite du set dans ses seuls poignets. Hot Chip ressort de sa Delorean le plus cheap des années 80, genre house music façon Confetti, et le transforme en pépites quasi new-yorkaises. Gros son, gros groove, gros mec au clavier. La classe, dirait Gazza.

Du coup on continue le haro sur l’electro et on zappe Disclosure (note du rédacteur en chef : non, sérieux les gars… je vous sucre vos billets de train de retour). On retrouve au stand burger brothers Nolwenn Dalozennëc*. La jeune métisse bretonno-dijonnaise nous livre ses impressions sur cette édition nickel : le routier de Chateauneuf a beaucoup baissé, les Fucks Buttons poussent les gens dans un autre monde, TNGHT était pas mal et !!! un peu chiant, les douches du camping sont froides mais les shampoings sont possibles. Après nous avoir affirmé que le nombre minimum de bouteilles de Perrier à emporter à la Route du Rock est de six, on la laisse régler ses comptes avec l’un des brothers au sujet d’un hamburger épicé malgré la commande non-épicée. En repartant, on croise Coraline**, une clavicule rectifiée la veille par un trottoir malouin. Re-re-yop-Là ! Demain c’est fini pour 2013.

 

– Badneighbour & Docteur Lovelace
Photos : Docteur Lovelace

*Les noms et prénoms ont été modifiés.

**Les noms et prénoms ont été modifiés. Ah, non, pas là.