Modes de vie, festival qui met à l’honneur les créations d’artistes et d’habitants issus des quartiers de la politique de la ville, s’installe au centre ville de Dijon du 30 janvier au 25 février. Entièrement gratuits, les spectacles et créations présentés sont le résultat de plusieurs mois d’ateliers réalisés fin 2013 dans les quartiers de l’agglomération dijonnaise où la pratique culturelle n’est pas spontanée. Karine Ducourant, coordinatrice du collectif Tous d’Ailleurs, la fédération qui réunit tous les acteurs du projet, revient avec nous sur l’organisation et la programmation de ce festival participatif atypique.

Modes de vieComment vous faites pour aller chercher les habitants qui participent aux différents ateliers ? Ce festival, qui existe depuis 9 ans, s’appuie sur un réseau d’une soixantaine de collaborateurs : partenaires culturels, travailleurs sociaux et éducateurs, structures municipales… C’était assez difficile au départ puisque cette démarche n’est pas du tout habituelle, mais les fondations sont maintenant solides avec des relais dans chaque quartier qui se font l’écho des projets auprès des habitants. Nous arrivons à réunir 200 participants pour 300 heures d’atelier sur les quartiers de Fontaine d’Ouche, Talant, les Grésilles, Chenôve, Longvic et Quetigny.

Vous arrivez à intéresser les jeunes à ce projet ? Nous avons des participants de tous âges et nous travaillons également avec des écoles et des collèges, ce qui nous permet de sensibiliser les jeunes à ce projet. Même si effectivement, il est toujours plus compliqué d’intéresser les adolescents…

Dans la programmation, quels sont les spectacles justement susceptibles d’intéresser notre lectorat ? La lecture musicale le 30 janvier, à 19h au FRAC (Bains du Nord) par des ados avec la musicienne Julie Rey et la compagnie de théâtre contemporain « En Attendant » aborde cette année le sujet de l’adolescence sous l’axe de la révolte. C’est également l’occasion de découvrir ce lieu épuré dans lequel il y aura aussi une déambulation plastique. Je pense aussi à la collaboration entre le Théâtre Dijon Bourgogne et la compagnie Idem Collectif qui ont proposé des ateliers amateurs autour du thème des transports quotidiens. Lorsque l’on va chercher un enfant à l’école, que l’on fait ses courses, un espace se crée dans notre imaginaire. Coincé dans l’entre-deux, il se passe alors plein de choses. Les trois comédiennes de la compagnie ont collecté les impressions des participants et retravaillé un texte à partir de ces paroles. Cette pièce « Trajectoires Croisées » sera présentée le 06 février à la salle Jacques Fornier.

Alors que la période est difficile partout en France, comment se porte l’association Art Public qui organise Modes de vie ? Notre festival est un peu à part justement puisque ce projet dépend à la fois du contrat urbain de cohésion sociale et du projet urbain de cohésion sociale. Le premier est une mesure nationale : ce sont des fonds alloués selon une certaine géographie (quartiers de la politique de la ville) et redistribués par le Grand Dijon. Le projet urbain est, quant à lui, une prérogative du conseil régional de Bourgogne. Nous avons peu de financements de droits communs. Ces cadres sont en train d’être étudiés et pourraient connaître des évolutions ces prochaines années. La prochaine édition est assurée mais je commence déjà à défendre le projet pour 2015.

– Propos recueillis par Sophie Brignoli 

Plus d’informations : www.modesdevie.org