Aurélien, alias Hank, est ce mec qui a monté les soirées Origins et qui vient de prendre la direction artistique de La Centrale, club du centre Dauphine, anciennement Hit Club. Le délire est simple : en faire un point de chute techno / house / minimale qui sent bon l’esprit rave. Une tête d’affiche internationale par mois, des résidences et une soirée d’ouverture qui s’annonce dantesque ce samedi avec entre autres Jonas Kopp et Pär Grindvik. Mais qui se cache réellement derrière ce grand blond ? Pour Sparse, il a compilé sa playlist idéale.
The Myrrors – Warpainting
« C’est sortie en 2008 je crois, sur l’album Burning Circles in The Sky. La première fois qu’on me l’a fait écouter, c’était chez moi, dans mon ancien appartement, on venait de passé une nuit mouvementée dans les rues de la ville et pour redescendre de toutes ces émotions, Tommy Boy m’a sortie cette chillance pure digne de hippies des 60’s. Autant dire qu’on n’a pas fait grand chose de ce dimanche complètement ensoleillé ».
Tame Impala – Elephant
« Pour continuer dans le même registre, il y a cette merveille que j’ai chopé chez un disquaire à Paris, sortie sur Modular Recordings, c’est juste un délice ! Tout l’album Lonerism est génial. C’est exactement le genre de son que tu peux t’écouter au réveil, en pleine aprem ou la nuit en rentrant de soirée, c’est du rock psychédélique pour ceux qui chercheraient encore le mot techno quelque part. »
Jacques Brel – Ces gens là
« Ça doit bien être la chanson que j’ai le plus écoutée de cet homme et je continue de me la remettre encore aujourd’hui par simple plaisir. D’ailleurs, quand tu mixes régulièrement (pour ne pas dire tout le temps), c’est important de ne pas écouter constamment de la musique électronique, sinon tu finis par te perdre et tu sais plus où tu en es dans ta musique ».
Giorgio Moroder – Chase
« C’était presque impossible que je vous la mette pas. Sparse qui me demande une playlist idéale, sans cette pépite, j’aurais menti dans ma sélection. La fois où j’ai le plus apprécié cette autoroute hypnotique, c’était avec une pote à Concrete (Otty) : se retrouver là-dessus quand t’es à bout, c’est juste parfait, ça te remet dans le droit chemin. Tu fais pas de chichi, tu fais fumer tes runnings, point. »
Melchior Productions Ltd. – The Blessing
« Sorti sur Aspect Music : The Return Of The Cosmic Kids est bien dans mon top 5. Quand t’es en club et que le mec qui est entrain de pousser quelques plaques te sort cette merveille, soit tu fermes les yeux et tu te sens juste apaisé de tout ce qui peut te poser problème dans ta vie, soit tu danses comme si t’allais mourir demain. Cette track c’est juste l’apaisement à l’état pur ».
Lewis Fautzi – Binary (Oscar Mulero remix)
« Là, on tape dans le dur, c’est parfaitement représentatif de la branche qui me fait vibrer dans la techno, des sonorités intemporelles et particulièrement poussées à l’extrême. Oscar Mulero, c’est le mec que j’attendais de voir depuis deux ans, j’ai eu l’occasion tout récemment au Transbordeur grâce à Leome, un pote qu’on a invité à jouer à Dijon il y a deux semaines avec Origins, c’est lui qui tient Emile Records à Lyon pour ceux qui connaissent. C’est pointu et ça défonce, de quoi retourner la masse de n’importe quelle club. Une sacré bombe binaire, des nappes de basses phasées et un jeu de pan fantastique ».
Clouds – Chained to a Dead Camel
« Je vais finir la sélection avec mes perles techno, le genre de truc que je te lâche à 4h, ivre au possible. Pour le coup, si tu veux retourner une foule, je vois difficilement plus adapté et ça vient d’Overlee Assembly. Je l’ai découvert grâce à Ben Sims sur la Fabric 73, il faut savoir par contre que c’est pas non plus le tout de faire son set en y mettant uniquement des tracks de ce genre, faut l’amener, raconter une histoire. Je vois de là les mecs qui vont me faire : « Mais c’est de la techno mec ! » Ouais, mais ça se fait aussi avec de la techno les gars, raconter une histoire, aussi triste et tourmentée soit-elle. »
AlienRain – Alienated 2B
« On arrive à LA grosse plaque de mon année 2013, je l’ai découverte une semaine après une soirée ODS/F18. Quand je l’ai balancée sur l’Internet, on en a rediscuté un peu après avec un très bon ami qui m’inspire beaucoup (Jb de Coma Allianss) et il l’avait joué à cette soirée justement. Alienrain, c’est l’alias de Milton Bradley un projet à lui qui s’oriente surtout vers l’acidtechno. J’ai déjà 2 des 4 vinyles qu’il a sortie sous ce nom et j’ai tellement hâte d’avoir les autres, j’en avais 3 à la base et j’ai offert la dernière sortie de Bradley que j’avais ramené de Paris à Jb. Pour ceux qui était là il l’a joué à la dernière Origins et c’était une tuerie »
Morphosis – Too Far (Marcel Dettmann Redefinition II)
« Au début, il y a deux ans, quand j’ai découvert Ostgut-Ton, je me suis dit : « Bon, encore un label de techno qui fait du bon son, rien de dingue ». En même temps, c’est ce que veut dire le nom du label. Mais j’ai vraiment compris l’intelligence, l’impact et l’ampleur de cette fibre berlinoise quand j’ai franchi les portes du Berghain pour le jour de l’an, je m’en souviens, y’avait Hood, Fengler, Dettmann et Klock pendant plus de 14 heures, c’était juste un truc de malade. Je vous épargne les détails mais j’ai compris que les mecs était d’un autre niveau. En même temps, quand tu vois que les DJs français se pètent des mixes de 2h à 4h, tandis qu’eux, ça se joue plus autour de 8h de mix, tu fais rapidement la différence et tu mesures bien plus la choses. C’est presque un soulagement ce remix, l’exemple parfait que la techno n’est pas uniquement du « boom boom » comme certains se plaisent à le dire. »
Spherical Coordinates – SCFLS-17
« Encore une fois, c’est complètement ma branche. Derrière Spherical Coordinates se cache Oscar Mulero, c’est la patron de Pole Recordings et Warm Up Recordings à côté. Tu me sors ça en soirée, je suis le plus heureux du monde. La dernière fois que je l’ai écouté, c’était au Vision au Dock des Suds de Marseille, il y avait les meilleurs DJs de la planète tant en techno qu’en house et franchement, que tu sois en face d’une scène où de l’autre c’était de la bombe. Je crois que les deux extrêmes underground était représentées ce soir là. C’est Lucy, le patron de Stroboscopic Artefact (un de mes labels favoris) qui l’a sortie vers 4h30/5h je crois, et il s’est juste imposé comme le papa à côté de Peter Van Hoesen, Slam, Ben Sims, Truncate, etc. Il mixait avec un Xone K2 (petit clin d’oeil aux puristes du vinyle) et c’était juste le meilleur set que j’ai pu entendre de toute ma vie. Quand t’écoutes ça sur le meilleur système son au monde, tu te rend largement compte de la grandeur de cette track. »
– Propos recueillis par P.-O.B
Contrast – La Centrale opening
Samedi 05 avril – 22h / 06h
Jonas Kopp, Pär Grindvik, Olivier Gomez, Hank
Centre Dauphine – gagnez vos places ici