En attendant la soirée Goal of The Dead du mardi 29 avril au cinéma Devosge, pour laquelle, rappelons-le, on vous fait gagner des places, petit entretien avec l’un des réalisateurs, responsable de la première mi-temps, Benjamin Rocher.

benjamin-rocher(c)JeanneFrank

Benjamin, raconte-nous la création de ce diptyque Goal of the Dead, quelles sont ses origines ? À la base, il s’agissait d’un projet de série, initié par mon frère, le producteur Raphaël Rocher, et le scénariste Nicolas Peufaillit. Après la film La Horde (que Benjamin a co-réalisé, ndlr), ils ont développé une mini-série de six épisodes de 20 min, histoire de rigoler autour de l’univers du foot et du zombie. Le but était de traiter le foot de façon humoristique tout en mêlant un côté potache et horrifique. L’idée était aussi de s’amuser de la figure du joueur professionnel. Malheureusement, ils n’ont pas réussi à trouver preneur du côté des chaînes de TV. Ils ont donc réfléchi à un développement pour le cinéma. C’est là que je suis arrivé, avec Thierry Poiraud, l’autre réalisateur. Plus qu’une sortie simple en salles, on a préféré créer un événement autour du film, une tournée des cinés du pays. Il faut savoir que le cinéma d’horreur en France n’a pas du tout le même budget. Je te parle de films comme Frontière(s) ou A l’intérieur. Des films avec des budgets réduits, et ce depuis 10 ans. La Horde en fait d’ailleurs partie. Il est difficile de les monter et de trouver un distributeur. Avec la Horde, les projections en festival se sont très bien passées, le film a été super bien accueilli. Ce qui n’a pas été le cas lors de la sortie en salles. Le film n’a pas été compris et n’a pas marché. Au moins, avec Goal of the Dead, on a pas de risque financier, dans la mesure où le film est proposé dans un cadre particulier. Il n’y a pas de sortie nationale, c’est une tournée avec une soirée unique dans les salles, avant la sortie du blu-ray et du dvd en juin. Un peu comme une tournée de concerts avant la sortie de l’album.

Chacun réalise un film dans ce format diffusé façon Grindhouse, comment s’est déroulé le tournage dans ces conditions ? Le tournage a eu lieu dans des conditions économiques très réduites. Mais dès le départ, avec Thierry, on a tout développé ensemble. Ce n’est que tardivement qu’on s’est attelé à notre partie, chacun de notre côté, en recrutant notre propre scénariste. Cela dit, ça reste une seule grande histoire, avec deux films de 1h10 environ chacun. Le tournage s’est déroulé dans un esprit de grande camaraderie. Il y avait un super esprit de groupe. On avait beau avoir chacun notre film, on tournait en même temps. Thierry pouvait être en train de tourner, moi je faisais des prises de vue à quelques mètres plus loin pour une autre scène.

Avais-tu des films/séries en particulier comme références? On est une juste une génération élevée aux VHS des années 80. On a été biberonné au cinéma d’horreur et fantastique. Goal of the Dead est bourré d’influences, et même inconscientes. Par contre, il n’y a pas vraiment de référence sur le format, surtout en France. On fait jamais ça, diffuser deux films d’une même histoire à la suite. Mais sur le ton, on peut dire qu’on avait pas mal d’influences anglo-saxonnes comme Shaun of the dead ou Zombieland.

GOTD1-presse1Quelle image, quelle vision du foot aura-t-on le plaisir de découvrir dans Goal of the Dead On peut dire que notre vision du foot dans ce film n’est pas vraiment réaliste ! Disons que c’est un foot un peu… intemporel. Le film est plein de références et d’anecdotes du football français. On a une vision du foot un peu façon images Panini. On retrouve les figures du foot comme l’entraîneur ou l’agent. C’est un foot de BD croisé avec Olive & Tom. Une image récréative et ironique d’un sport très populaire.

Parle-nous un peu du casting, pourquoi avoir choisi comme comédien principal Alban Lenoir ? Alban, je l’avais déjà vu dans d’autres films et séries mais c’est surtout grâce à la série Easy Company produite par mon frère Raphaël. Il a remporté le rôle car il était tout simplement le meilleur. Il a été à la hauteur du challenge parce qu’il faut savoir qu’il n’avait jamais touché un ballon auparavant ! Il nous l’a dit tout de suite et on a dit ok, relevons le défi. Il s’est bien entraîné par la suite et à l’écran on croirait vraiment qu’il est doué.

Dernière question : à quelle ambiance faut-il s’attendre le soir du 29 avril au cinéma Devosge ? C’est très important l’ambiance dans ce genre de soirée. Forcément on veut que ce soit convivial et festif. Jusqu’à maintenant, ça a très bien fonctionné. On va dire que c’est à mi-chemin d’un concert, d’un match de foot et d’une bonne soirée entre potes !

– Propos recueillis par Alice Chappau
Photo : (c) Jeanne Frank