Le Dijon Saiten, c’est LE festoche geek de la Bourgogne. 32 heures non-stop de culture japonaise et de jeux vidéo sur le campus dijonnais. Évidemment, j’étais partant pour y faire un tour. Compte-rendu fleuve, jusqu’au petit matin.

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Arrivé à 14h, un ami m’a parlé d’une conférence sur la web-serie dijonnaise LOBO. Je me pointe aux portes de l’IUT avec dix minutes d’avance, tranquille, je suis dans la file prévente. Dans un quart d’heure max, je suis rentré… Une heure plus tard, je passe enfin ces foutues portes. Bah ouais, c’est ballot, mais par mesure de sécurité on ne peut faire entrer trop de gens dans l’IUT, donc faut attendre que ça se vide pour pénétrer dans le lieu.

15h. C’est le moment de faire le tour du site. Et le fait que ça se passe à l’IUT change pas mal par rapport à d’autres conventions dans ce genre. Pour s’y retrouver, c’est le bordel.  Y‘a plusieurs bâtiments avec plusieurs étages et le plan en 3D à la Minority Report, c’est pas pour tout de suite. Par contre, chaque association a son stand dans une salle unique, du coup les stands ne se marchent pas les uns sur les autres. Moi, je me dirige dans un bâtiment un peu à l’écart où il y a les associations Replay et PAD. Évidemment en chemin, je croise trois Pikachus et cinq Narutos (sûrement des clones…) plus une myriade d’autres personnages de mangas qui me sont inconnus. Ça, c’est ce qu’on appelle le cosplay.

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Le cosplay, le lol entre amateurisme et compétition

Pour ceux qui ne connaissent pas, le cosplay est la contraction de « costume » et de « play », c’est à dire que vous incarnez un personnage (souvent de jeux vidéo ou d’animés japonais) en vous habillant comme lui. Quand on est au Dijon Saiten, il y a deux types de ce qu’on appelle les « cosplayers ». Premièrement, ceux qui font ça pour le fun. Vu que la pratique est « normale » dans ce genre d’événement geek, la plupart des gens le font sachant qu’il n’y aura pas de jugement des autres personnes. Mais attention : faire du cosplay juste pour s’amuser ne veut pas dire qu’il suffit juste de se foutre un bandana sur le front, un gilet orange et hop on devient Naruto. Faire son costume, ça demande du temps et il faut bien le faire pour que l’incarnation devienne crédible. D’ailleurs, si le costume est réussi, il arrive souvent que ces cosplayers amateurs soient pris en photo avec des visiteurs lambda. Mais ce qui est dingue, c’est que pour ces gens, ils ne viennent pas d’être pris en photo avec Kevindu21 déguisé en Luffy de One Piece. Non, ils sont en photo avec Luffy, leur héros de manga préféré. 

Bon, la deuxième catégorie de cosplayers, c’est celle qui est habituée aux photos, c’est celle qui rigole moins. Eux, ils jouent la gagne. Être dans le top 3 lors du grand concours de cosplay. Là, au niveau des costumes on monte d’un cran (il y a par exemples plusieurs personnes en grande robe du XVIIIème siècle) mais surtout, au niveau de l’implication pour devenir le personnage, on ne prend plus seulement les vêtements d’un héros… On lui prend aussi ses mimiques, ses postures pour se rapprocher de lui. Évidemment, après quelques heures à étouffer dans les costumes, l’incarnation, tout ça… c’est terminé. Du coup, je peux entendre Natsu (de Fairy Tail) dire à Cloud ( de Final Fantasy 7) : « Bon on s’emmerde, on va voir les jeux rétros ? »   

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Justement, j’arrive dans la salle Replay et la pointe de nostalgie est instantanée : que des vieilles bécanes, l’histoire des consoles de jeux devant mes yeux. Je ne peux pas résister à tuer quelques bestioles dans Castlevania et surtout à faire plusieurs Crash Bandicoot. Mon enfance me revient en pleine tronche.

Dans la salle PAD, ça fait déjà cinq heures que les mecs jouent. Il fait chaud et ça sent le fennec. Vu que les types dosent les mêmes jeux (de baston essentiellement) depuis des années, je me sens un peu comme un jeune padawan avec ma petite natte ridicule. Du coup, je me casse voir les jeux de sociétés.

C’est l’association Le Dé Masqué qui tient la salle jeux de sociétés et je dois avouer que j’étais sur le cul en remarquant que de 16h à 7h du matin, la salle était pleine à craquer. Je joue avec un pote à deux-trois jeux. Il y a toujours quelqu’un de l’association pour nous expliquer les règles si jamais on coince. Il y a plein de jeux disponibles et si jamais vous ne voulez pas vous y risquer tout seul, les personnes de l’asso sont là pour jouer avec vous ou vous trouver des joueurs. Si vous en avez marre du Jungle Speed et du Time’s Up, vous pouvez aussi essayer les stands de jeux asiatiques.

Street Fighter 4 + écran géant + commentateurs = bonheur

19h. L’heure du casse-dalle, je me dirige vers la cafétéria où il y a quelques trucs asiatiques à manger (nems, sushis…). Comme un dégueulasse, je me prends juste des frites.

20h. Je suis dans la file d’attente pour les tournois organisés par le PAD dans un amphithéâtre.

21h. On finit par entrer dans l’amphi, c’est parti pour le tournoi sur Street Fighter 4. Un écran géant, deux commentateurs, un public en feu. Il y a principalement deux équipes qui s’affrontent pendant le tournoi : l’EBAR de Besançon et le CSC de Dijon. Autant être franc, les jeux de baston, c’est pas trop ma came donc je comprends rien aux commentaires, ça parle de cross-up, d’over head et d’autres trucs en anglais. Moi ce que je comprends, c’est la tension des joueurs et tout le côté dramatique des matchs. En toute logique, après deux heures de tournoi, j’ai la voix de Barry White avec une laryngite…

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23h. On va attaquer les gros matchs à présent et les joueurs sont super concentrés. Je les observe un petit peu (je peux pas écouter, mes oreilles ne répondent plus) et je remarque que pour des mecs qui passent des heures à balancer des hadoken, ils sont assez loin des clichés du geek qu’on nous balance à la figure. La plupart ont dans les 25 ans, ils n’ont pas de style de fringue particulier. En fait, si tu les croises dans la rue, c’est impossible de savoir qu’ils passent au moins une heure par jour sur le même jeu pour s’entraîner (par pour se détendre). Pour rester dans la logique sportive, l’équipe de Besançon a mis en place un système de coaching proche de celui de la boxe : à chaque fin de round, un équipier va vers le joueur pour lui donner des indications, des tactiques. Mais si le côté compétition est là, ça n’empêche pas d’avoir une bonne ambiance et de voir que les joueurs s’éclatent.

1h30 du mat’. Le tournoi de Street se finit enfin, il fait 50 degrés dans l’amphi et là, un choix s’offre à moi : soit je peux aller participer au quizz hentai (des dessins animés japonais pour adultes) ou rester pour regarder le tournoi sur Smash Bros. Après une intense réflexion, j’opte pour le tournoi. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, Super Smash Bros est une série de jeux où des personnages célèbres de jeux vidéo (Mario, Link, Pikachu) se foutent joyeusement sur la tronche dans une arène. Sauf qu’il y a des mecs qui sont devenus des fondus de ce jeu au point d’en faire un vrai jeu de baston super technique.

Zombieland au petit matin

4h30. Je crois entendre Docteur Mario et Pikachu se friter comme il faut, mais là je vois plus rien, je suis en train de m’assoupir comme à mon cours d’ancien français.

6h. Le tournoi est fini, je me suis réveillé pour la finale. Je sors de l’amphi. Dehors, c’est Bienvenue à Zombieland, ça dort sur des bancs. Un mec me dit : « Au fait, je suis un oiseau ». Les nerfs lâchent visiblement. Y’a quelques acharnés qui font des jeux de rôles papiers, et moi je me retrouve par miracle dans la salle de jeux en réseau où je joue pendant deux heures avec les gens de la salle dans une bonne humeur contagieuse.

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8h. Je sais plus trop où je suis, je finis par trouver un amphi où on diffuse des épisodes d’animés japonais (pour les ados cette fois). J’arrive à suivre deux épisodes et je me remets à pioncer pendant une heure.

10h. J’ai juste le temps de nettoyer un filet de bave que débarque l’équipe de Frenchnerd, créatrice de la web-série Le Visiteur du Futur, pour une conférence et une séquence questions-réponses. L’ambiance est cool, on rigole bien, j’arrive à caser une question et c’est déjà la fin.

12h. Je finis par rendre mon badge et je me tire de l’IUT. Au final, le festival était vraiment sympa, l’atmosphère générale bon enfant. Il y a de tout, pour tous les publics et il faut vraiment le vouloir pour s’ennuyer. L’année prochaine, je tente les 24h du Saiten. #jsuisunwarrior.

– Romain Mac Gaw

Crédit photo : Merci à Bax