Avant hier, le 1er avril, on a suivi jusqu’au Zénith une horde de teenagers surexcités comme comme des puces. L’attraction du jour, c’était le meet-up organisé par le youtubeur/showman Norman Thavaud, 27 ans, qui opère sous son petit blaze Norman fait des vidéos. Comment ça, tu ne sais pas ce que c’est qu’un meet-up ? T’es tellement 2012. Un meet-up, c’est quand un artiste ou une personnalité organise une rencontre irl (in real life) avec ses followers, hé ouais.
Quand Norman débarque, casquette de hockey et doudoune de parigot sur le dos, on assiste à plusieurs crises de pubertés simultanées tant chez les jeunes filles que chez les mecs. Moyenne d’âge : 14 ans + les quelques parents restés à poireauter sur le parking, le regard vide, pendant que leur progéniture fait la queue pour taper la bise et prendre un selfie avec leur idole. Faites des gosses qu’on vous dit. Clairement, du haut de nos 1m64, on a failli se noyer dans cette marée de 500 panoplies iPhone-Eastpak-Nike. Ça refoulait l’ado en mutation et la culotte mouillée comme pas permis. En bon prince, le type qui fait le buzz depuis maintenant 4 ans nous accorde 5 minutes, pas une de plus. Rencontre.
Aujourd’hui, c’est le premier avril. T’as pas une petite boutade à nous raconter, genre la boutade ultime, qui te fait pisser dans ton froc à chaque fois ? Le 1er avril je m’interdis de faire des blagues, je garde tout pour mon spectacle, surtout celui de Dijon.
Comment on devient une star de l’internet – sans se foutre à poil – ? Moi j’ai pas fait exprès, au début je faisais ça pour déconner et puis d’un coup : des millions de vues, des millions de likes. Donc je ne sais pas, je n’ai pas la recette. Je pense qu’il faut être naturel.
Si tu t’étais foutu à poil, ça n’aurait pas un petit peu mieux marché quand même? Je te cache pas que quand je me mets tout nu, en général y’a quelque chose qui se passe, je vais pas te raconter ma vie intime mais en général ça fait son effet. Mais bon, pour le reste, pas besoin.
C’est quoi les avantages d’être youtubeur pro ? Des tickets restau, semaine de 35h et 13ème mois ? Non, j’ai rien de spécial. Je suis allé une fois au siège Google et ils m’ont offert des canettes de coca, c’était cool. Mais le monde des youtubeurs, c’est pas du tout VIP, c’est des gens simples, des gens normaux.
Pourquoi as-tu décidé de poster ta première vidéo? Tu t’attendais à devenir aussi populaire auprès des pré-pubères ? Comme je l’ai dit, les vidéos c’était vraiment pour déconner, avec les potes. Et puis le jour où je m’y suis mis tout seul ça a explosé, par hasard et surtout par chance. Du coup j’ai continué. C’est paradoxal comme position.
C’était un vrai défi pour toi de sortir de la sphère numérique et de monter sur des vraie planches, taper la tchatche à un vrai public ? C’est une forme de challenge, ça fait 8 ans que je fais des vidéos sur youtube, 4 ans que ça a explosé : c’est bon, je sais le faire. Et ça m’éclate. Mais après avoir crapahuté dans les salles, voir les gens en vrai, je sais que je kiffe ça à mort même si c’est un gros défi.
Ça change ton rapport à la blague ? Ça change le rapport humain, ça ouvre de nouvelles pistes. Sur Internet je ne peux pas faire de second degré, alors qu’en vrai, je peux être naturel et tout le monde adore. Sur le net il faut être “bien pensant” et véhiculer un message positif, sur scène je peux être un peu plus cru, parler de sujets un peu plus osés et le public reste à l’écoute.
Est-ce que d’après toi, le fait d’avoir gagné en notoriété a joué sur ton potentiel séduction avec les meufs ? Si je disais l’inverse, je mentirais. De toute façon, entre youtube et la scène je n’ai pas beaucoup de temps à accorder aux femmes, même si je les aime beaucoup.
En vrai, c’est pas un peu chiant de se faire reconnaître dans la rue tout le temps? Je pars du principe que si un mec vient me voir dans la rue pour me dire qu’il apprécie mon travail, c’est la plus belle des récompenses. Si un jour je n’arrive même pas à faire mes courses parce qu’il y a trop de fans, je ne m’en plaindrais pas. En tant qu’artiste je ne peux rien espérer de mieux, c’est loin d’être chiant.
C’est quoi cette aberration lexicale: ”meet up “? “Séance de dédicace” c’est pas assez hype pour toi ? Certes c’est un terme américain, mais c’est vraiment une expression qui est adaptée à la situation. Wikipédia le dit, un meet up c’est “une rencontre avec le public, initiée par les réseaux sociaux”. J’aime pas dire “dédicace” parce que d’abord j’ai rien à dédicacer et puis ensuite je ne peux jamais faire passer tout le monde. C’est surtout une rencontre avec les internautes. De voir que des gens se sont déplacés pour moi, c’est ça qui me remplit de joie. Là à Dijon, c’était très cool, y’avait plein de monde.
Un chaîne Youtube avec des posts hyper likés, un film – Pas très normales activités – sorti au ciné en 2013, cette année une deuxième tournée pour ton one man show… C’est quoi la prochaine étape, les présidentielles de 2017 ? Je suis déjà comblé, je suis au maximum et entre youtube et le show je n’ai pas le temps de me pencher sur autre chose. Pour l’instant si je peux garder les deux, je suis le mec le plus heureux du monde.
Tu joues ton spectacle à Dijon le 25 juin 2015. Bon, dis un peu du mal des dijonnais quand même stp ? Je peux pas te dire du mal d’eux, askip c’est un public plutôt cool, j’ai pu le constater pendant la rencontre. Une fille dans l’assemblée m’a dit qu’il y avait pas mal de meufs célib’ à Dijon, ce serait à cause de la moutarde selon elle… Y’a peut être une vanne à creuser ! En tous cas, j’ai vraiment hâte de monter sur cette scène qui est juste géniale et de voir tous les petits sièges remplis le 25 juin prochain !
– Propos recueillis par Chloé Cloche
Photos : Vincent Arbelet
Norman sur scène – 25 juin au Zénith de Dijon – Plus d’infos
Quelques photos en bonus…