Théâtre, bière et final ambiance “La Boum” au théâtre Mansart pour la soirée de clôture du festival Eclosion, samedi dernier. Sparse s’est fait tout petit, mais il était là. Et il a vécu pour toi, qui était probablement en train de te désinhiber dans quelques pubs irlandais, cette soirée. Lis ça, tu auras au moins un truc sympa à raconter à tes collègues cette semaine pour avoir l’air cultivé.

perturbations

INDICE TRANSPI.

En arrivant à 19h pétantes, on a eu un peu peur. Il n’y avait pas grand monde en train de se geler les miches sur les marches et de cloper en claquant des dents. Les Dijonnais ne seraient donc pas amateurs de théâtre? Si, ce sont seulement des oiseaux de nuit (des chouettes quoi) : à la tombée du jour, la salle, le bar et le dancefloor se sont remplis régulièrement jusqu’à ce que le thermomètre grimpe sacrément haut.

En effet, niveau température, on s’est pris des suées froides. Après s’en être tapé une bonne tranche (de rire) avec Les Perturbations, performance théâtrale hors scène du TU qui t’invite à mater des culs, arrive 4.48 Psychose mis en scène et interprété par un très sympathique trio de Montpellier. La pièce nous a donné des frissons le long de la colonne vertébrale. Ambiance clinique, lights aseptisés : bienvenue dans la tête de Sarah Kane, qui au travers de son texte fort et cru (“je vais gober tes putains d’yeux et les envoyer à ta mère dans une boîte”) conte l’état d’esprit d’une patiente complètement psychotique et dérangée, aux pulsions suicidaires et au besoin d’amour incommensurable ; sur fond d’une relation avec son psychologue assez ambiguë (elle l’aime, elle le déteste et à la fois il est son Dieu). Sujet léger, donc.

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On s’est réchauffé la cervelle au bar avec quelques pressions pendant l’entracte, avant d’enchaîner sur le surprenant Macbeth_RMX joué par la troupe du TU. Un délice nouveau et contemporain pour les yeux et les oreilles, pas chiant pour deux sous et délectable de bout en bout.

Pour finir, on a remué nos fesses jusque tard dans la soirée sur les tracks de Mister B tout droit débarqué du 92.2 (Radio Dijon Campus). Un mix groovy et printanier qui nous a fait bien mouiller la chemise sous les spotlights. Une fin de soirée douce et animée où acteurs, bénévoles et public se rejoignent pour secouer leurs angoisses en buvant une petite mousse. C’était top.

 

POINT FASHION WEEK.

On dit bravo à l’équipe de Psychose pour le haut de jogging adidas bleu et rouge qui pue le vintage, il est resté imprimé dans nos rétines toute la nuit.

Bravo à toi aussi qui a pris la grande décision de sortir en sandales, je sais pas si ta mamie te l’a déjà raconté, mais y’a un dicton qui dit “en avril ne te découvre pas d’un fil”. Conseil d’ami pour soigner tes engelures : un bon bain de pieds bouillant. De rien.

CE QU’ON A AIMÉ, AU FINAL.

La spontanéité des Perturbations, et la fraîcheur de leurs interprètes, vous êtes beaux, continuez.

Chez Psychose : on voudrait pas faire les lèches-cul, mais tout était bien. Même si c’est un sujet pas forcément très détente pour un samedi soir entre potes, on a été sciés par cette toute jeune troupe (surtout que c’était leur première, chapeau). La scéno minimaliste et efficace, la musique, les vidéos, la danse… Y’a du potentiel à développer, on en veut plus.

Chez Macbeth : le professionnalisme du jeu, les décors, les éléments technologiques et le jeu sur le son juste, percutant et le mélange que tout ça rendait, on en veut plus encore.

Sur ces beaux moments dramaturgiques, rajoute une sacré dose de bonne humeur et une ambiance détente et bonne enfant, saupoudre de quelques pressions artisanales et d’un fond sonore qui swing et qui fait twister les genoux en rythme. Ça y est, tu visualises?

CE QU’ON N’A PAS TROP AIMÉ.

Rentrer à pieds au centre ville parce qu’on s’amusait tellement qu’on a raté le dernier bus et qu’on est trop fauchés pour prendre un taxi. Mais à part ça, rien. C’est grave doc ?

TAUX DE REBOND.

On réserve de suite nos places pour la septième édition du festival l’an prochain, et toi, jeune aspirant cultureux, tu devrais faire de même !

– Chloé Cloche
Photos : C.C.