Certains osent, et on ne laisse pas passer. Chaque semaine, ton magazine préféré observe la foule pour trouver le détail choc d’un ensemble chic. Il scrute de pied en cape les Dijonnais pour dénicher associations improbables et accessoires dans le coup. Lis ça, les tendances de la capitale des Ducs ne seront plus un mystère pour toi.
Vu sur le campus : la monodread.
Si (comme nous) tu tapes dans google “histoire de la dread”, tu seras (comme nous encore) très surpris. Car toi non plus, tu ne t’étais sûrement jamais posé la question et tu attribuais cette fantaisie capillaire à un certain type de personnes qui, en gros, écoutent du reggae et s’enivrent en fumant de la marie-jeanne.
Que nenni ! Petit topo rapide : on trouve que l’origine des dreadlocks remonte à l’Egypte antique et que cette pratique a traversé les millénaires jusque dans la culture celte et viking. Technique de noeud souvent liée à la religion, on la retrouve dans des croyances comme le judaïsme et l’hindouisme entre autres. Il y a même des rumeurs selon lesquelles il est fort probable que Jésus lui-même ait arboré la tendance.
Dread. Locks. Dreadlocks. “Rasta”.
Bref. Dread. Locks. Dreadlocks. “Rasta”. C’est tout simplement, quelle que soit l’appellation que tu choisis, un phénomène naturel d’emmêlement de cheveux tressés ou non. Populaire en Jamaïque, la dread est l’incontournable du rastaman. Coiffure engagée et esthétique, la dread a aussi connu un phénomène de mode.
Quelques-uns ont donc choisi de s’approprier cette coiffure. Soit. Mais bon, quand on se lance dans un tel projet on peut s’attendre àun investissement total : une tête bien recouverte de noeuds attachés avec un bon vieil élastique à cheveux. Déception.
La pratique de la monodread serait-elle liée à une peur du regard d’autrui face à une coiffure non conventionnelle ? Un souvenir de la jeunesse folle d’un ex-teuffeur/porteur de baggys ? Un simple accessoire pour ajouter une touche ethnique à ton style ? Une revendication sociale et capillaire naissante ? Ou tout simplement, une faute de goût ?Tellement de questions, si peu de réponses.
Quelle que soit la raison de l’existence de cette micro dread agrémentée de fils de coton décoratifs (à mi chemin donc entre la dread et l’ateba), une chose est sûre, elle a retenu notre attention. On ne pouvait s’empêcher de la regarder, on avait envie de la toucher, de connaître son histoire, la raison de sa solitude et son entretien. À la fois hypnotisante et un peu repoussante, elle est comme un piercing à la narine quand tu as 17 ans : un moyen d’expression qui te rend spécial et que l’on ne peut s’empêcher de scruter H24. La monodread intrigue, on aime la monodread.